Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Connie and Carla


USA / 2004

01.09.04
 



LA CAGE AUX DOLLS





« Ok, il nous faut un endroit où ils ne nous chercheront jamais, sans cabarets, ni restaurants spectacles, la totale absence de culture.
- Los Angeles !! »


Avoir du talent ne suffit pas, il faut parfois une bonne dose de culot pour faire passer certains scripts qui ont déjà fait maintes fois leurs preuves sous forme de téléfilms pour les cases vides de la télévision. Aussi quand les deux intermittentes infortunées s’embarquent dans un road movie à la Thelma & Louise, laissant leurs hommes sagement à la maison et traînant derrière elles des bandits caricaturaux voulant récupérer la cargaison de dope qu’elles ont immanquablement embarquée avec elles, il est raisonnable de prévoir un lourd ennui jusqu’au dénouement. Sauf que le tandem de rigolotes a d’autres plans en tête que de se coltiner la ratatouille habituelle. Mieux elles l’accommodent honteusement à grand renfort de piment en un seul dessein : détourner la routine pour faire les folles en tout insouciance. La poudre s’envolera bien vite et en avant le spectacle, les filles ont de l’énergie à revendre. Déguisées en sapin de noël elles tenteront de séduire une audience gay hautement blasée par le revival des classiques kitsch (Oh, Cabaret. Très original…). Tout tient dans la performance ludique, certainement pas dans l’innovation. De Victor à Victoria en passant par Certains l’aiment chaud, le coup du transformisme, s’il est souvent d’une efficacité comique redoutable, a en tout cas été exploité dans toutes ses largeurs. Mais qu’importe les références qu’on ne cherchera pas à surpasser ici, l’abattage prime et impossible de nier le talent de Toni Collette et de Nia Vardalos, qui jamais ne se plantent dans leurs audaces outrancières, véritables sœurs de Laurel et Hardy. C’est ce qui laissera probablement le plus admiratif – les grands clowns féminins ne sont pas légions - et confirmera en particulier que Collette est une des actrices les plus complètes de sa génération, grandiose dans tous les registres, même perdue au fin fond du bush avec un nippon rigide (Japanese Story).
Bien évidemment il y aura quelques limites dans les sacrifices concédés à la gaudriole en chaîne. L’entourage de Connie et de Carla pâtira de la stylisation, sans vraiment trahir l’esprit et les codes fantaisistes de la communauté gay à la recherche perpétuelle d’une réalité sublimée. Par la dérision, la gouaille, le film parvient à combler le manque de profondeur du traitement de ses passages supposés graves. Aussi les retrouvailles de l’hétéro (maladroit Duchovny dont le manque de saveur naturel trouve pour une fois une justification parfaite dans son rôle) et de son frère travesti seront passablement expédiées pour ne surtout pas plomber le positivisme festif généralisé. Dans d’autres cas, le rythme échevelé peut engendrer des frustrations moins justifiables dans le sens du divertissement, comme la sous exposition de Tibor, l’hilarant homme de main qui se découvre une passion dévorante pour la comédie musicale.

Le tandem d’actrices bouffe l’écran et l’histoire donc, ne laissant que très peu de miettes aux faire-valoir, s’accordant une belle récréation sans autres prétentions que de distraire. Un plaisir communicatif, même s’il ne vise pas très haut, mérite toujours d’être salué.
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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