Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Peut-être


France / 1999

10.11.99
 



UN DOUTE A LA DALI...





"-Vas-y mollo sur le destroy!"

Après 3 comédies sociales (à succès), Cédric Klapisch nous entraîne dans un genre plus hybride mélangeant la comédie sociale et la science-fiction. C'est aussi sans doute son film le plus personnel, en plus d'être le plus risqué et le plus ambitieux.
Confrontant l'irresponsable jeunesse à un avenir qui demande à exister, Klpaisch mixe la crise sociale contemporaine, la génération sans valeurs, sans repères, désillusionnée et un futur prometteur, essentiel, imaginaire.
On se retrouve dans l'univers de "Monsieur Mallaussène", écrit par Daniel Pennac, où un homme s'interroge sur la viabilité d'avoir un enfant en ces temps si durs. Tout comme chez Pennac, Klapisch mélange et métisse prénoms, ethnies, traditions, générosités et engueulades.
Bref, la vie.

Le film débute avec un clin d'oeil aux séries TV de Science-fiction ("Star Trek", "Cosmos 99"), véritable signe de ralliement entre copains d'une caste parisienne et colorée fêtant l'An 2000, sans OVNIS ni lasers. Fêter la déception d'un futur introuvable, d'un présent pas très rose.
La science-fiction n'est qu'un décor, un prétexte, un leurre. Ce qu'on imaginait ne s'étant pas produit, Klapisch s'amuse à jouer avec les fantasmes, la réalité, un contexte éventuel et bizarre (Paris sous le sable), et une humanité qui s'adapte, survit, à tout prix. Son bonheur et ses malheurs sont perpétuels, et ne dépendent pas d'un quelconque matérialisme...

L'un des paris les plus audacieux et les plus réussis du film tient dans cette reconstitution fantasmagorique et des effets spéciaux (notamment la giclée de sperme) technologiquement aboutis.
Il y a évidemmment un grand écart entre les deux époques (celle du père, Duris, et celle du fils, Belmondo), entre les deux mondes. Pourtant on sent ce lien invisible qui tient ces gens de même sang, mais de générations différentes. Les jeunes dansent, les vieux s'engueulent, on meurt, on rit, rien ne change ni ne changera. Un film futuriste réaliste?
Le voyage dans le temps tient lieu de réflexion personnelle, d'introspection psychanalytique du futur papa et de sa descendance. Ce n'est ni le noeud du script (Retour vers le futur), ni une cause à divertissement (Les Visiteurs), ni même un fantasme (La machine à remonter le temps).

Optimiste, rempli d'espoir, le film tente de désangoisser une génération victime des excès de son siècle.
Klapisch a donc fournit une oeuvre accomplie où la grâce de Géraldine Pailhas, le décalage drôle de Vincent Elbaz, le caméo de Bacri illuminent un script original, parfois déluré, parfois allégorique. Sans étiquette (et c'est "peut-être" le plus beau des compliments).

Mais attention, on ne rit pas à gorge déployé, on ne pleure pas la gorge nouée. Si Belmondo et Duris excellent chacun dans leurs rôles, leur duo est un peu difficile à accepter. Il manque là des scènes de franche complicité ou de délire total à la Gabin/Bébel (l'ennivrant Singe en hiver)..
Un degré de profondeur supplémentaire dans la crise existentialiste, dans la folie des mélanges génétiques, dans la schyzophrénie temporelle et individuelle aurait permis au film d'aller voguer vers des horizons encore plus dingues. Nous emballant avec. Et nous faisant mieux comprendre cette double angoisse sur la responsabilité et l'utilité.d'un être humain.
 
vincy

 
 
 
 

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