Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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I am Dina (Dina)


/ 2002

09.04.03
 



J’AI FROID





Le Danemark, apparemment, aime torturer le mélodrame. Après Dancer In The Dark où Van Trier faisait bouillir les malheurs de Selma dans la musique et la danse, c’est au théâtreux Ole Bornedal d’écarteler les membres d’un genre temporairement scandinave (comme le western fut italien) pour onduler aux limites du thriller épileptique à la Oliver Stone.
Reste à déplorer, encore, une mise en scène essentiellement impatiente. Dans Dina, il n’y a pas, en effet, de réelle atmosphère. Le temps ne représente pas de poids, aucune promesse ni de menace, malgré l’égrènement des années. A l’intérieur même des séquences, le suspense ne naît jamais, au profit de l’effet de surprise et de la violence directe des plans.
Le sur-découpage, particulièrement sensible dans les premières scènes (celles de l’enfance de Dina), est légitimé, en leur qualité de souvenir. Elles peignent le caractère imagé et symbolisant de la pensée.
Par ailleurs, d’un point de vue littéraire, le super-genre mélodrame est excédé par le caractère de son personnage principal. Dina est trop indépendante et maîtresse de son destin pour s’apparenter à un personnage victime classique. Dès le premier plan de l’age adulte, elle affirme sa présence dominatrice par son imposant violoncelle et ses regards sévères pour l’assemblée qui la considère. (L’adaptation cinématographique fait d’ailleurs perdre au violoncelle sa dimension représentative du corps de Dina, beaucoup plus frêle que dans le roman, pour devenir une extension de celui-ci, augmentant sa présence.) Par la suite, l’héroïne n’évoluera quasiment plus, laissant l’impression que tout s’est fixé dans l’ellipse (peut-être dix ans) séparant l’enfant de l’adulte. Reste le portrait statique d’une femme qui ne prend à son compte aucun code féminin. Dina ne s’est pas construite sur les attributs supposés de son sexe mais sur une insoumission chronique à la mort. L’interprétation de Maria Bonnevie, toute en ébahissement, affirme cet aspect psychotique du personnage.
Hélas, le comportement de Dina porte assez peu de beauté en lui. Elle fait face aux situations les unes après les autres, sans trop de fougue, cherche son identité comme on cherche ses clefs. Le caractère de Dina supposé fort et dense se révèle assez fade et méthodique. Il se résume à une tendance claire à assener de grands coups de poings aux mâles qui lui cassent les pieds, obtenant ainsi leur respect. L’ambition naturaliste - par la transposition d’une histoire se déroulant au XIXè siècle dans une pseudo-modernité psychologique - draine un certain nombre de clichés visuels et des vagues de pittoresque scandinave, tournées vers la reconnaissance internationale. Apparemment, en ce temps là, on buvait en foutant la moitié à coté et en émettant nécessairement d’indiscrets clappements gutturaux. La mise en plan, trop occupée à frimer toute sa technique, oublie un peu l’humanité des protagonistes.
Un scénario assez stéréotypé et une transposition à l’image travaillée les pieds dans un fjord, font de Dina une oeuvre un peu plate, susceptible de rafraîchir les plus enthousiastes impatients de l’été. Pourtant quelques mini-séquences subsistent. La découverte, par la petite fille de l’énorme violoncelle qui la sauvera ; plus tard, la perte de sa virginité et Depardieu en larmes, enfin les quelques derniers plans accusent un certain apaisement, même une douceur au milieu de ce flot d’effets de style insensibles ou morbides.
Enfin, ce film a le mérite de répondre à une question : comment réduire le caractère érotique d’une scène de cinéma ? Planter Depardieu, nu, au milieu
 
axel

 
 
 
 

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