Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Matchstick Men (Les Associés)


USA / 2003

17.09.03
 



ESCROC MALGRÉ LUI





" - Pour certains, l’argent c’est comme un film étranger sans sous-titres."

Beaucoup mettront ce film de Ridley Scott dans la veine de son Thelma & Louise, et pas seulement pour son esthétique mais aussi pour son portrait de marginaux légitimes dans leurs actes immoraux. La petite nuance est dans le sexe. 2 femmes et un Brad Pitt ultra sexy sont remplacés par deux mecs et une Alison Lohman craquante.
Les Associés est un film qui se cherche, à l’instar de son anti-héros. Il cumule différents genres, s’égare dans divers rythmes, et s’enrichit avec une morale moins destructrice que le final fusionnel de Thelma & Louise.
Il faudrait voir le film deux fois. La première en se préoccupant uniquement de l’histoire, de l’arnaque, qui sera peut-être anticipée précocement par les spectateurs adeptes en rebondissements tordus mais évidents. La perversion du scénario moderne oblige désormais à deviner la fin avant d’y arriver. La seconde vision nous permettrait ainsi de se délecter du jeu de Nicolas Cage, pas très loin du Jack Nicholson de Pour le pire et pour le meilleur, et portant sur ses seules épaules, grâce à ses seules névroses, tout un film. Ce sont bien deux films différents qui nous sont proposés. Le second a davantage de force que le premier. Car Sam Rokwell comme Alison Lohman, aussi bons soient-ils, ne sont que d’excellents seconds rôles pour faire valoir un personnage central intriguant. Un loser sentimental, un arnaqueur humble, un mec brisé. L’anti-George Clooney en quelques sortes. Nous flirtons plus avec les films des années 70 que les références sixties un peu glamour qu’on nous "remake" ces temps-ci.
Le script, qui s’égare dans certains virages à quelques moments, tangue entre la comédie, la psychologie, le polar, le drame ou même l’observation sociale (de la jeunesse américaine). Comme d’habitude avec Scott, le scénario flanche parfois, accessoire au profit des acteurs et surtout d’une mise en scène, loin d’être aussi médiocre que ces malfaiteurs assez malins. Scott est encore inspiré. Face aux dysfonctionnements du cerveau de Cage, il adapte une montage très cut, où le temps ne devient qu’une succession d’instants presque angoissants et absurdes. Le film ne manque pas d’humour, puisant sa dérision dans une forme de décalage. Si le cinéaste ne cache pas son mépris pour l’inculture des jeunes californiens, il essaie de donner un visage moins hollywoodien aux habitants de Los Angeles, ne filmant que des petites gens. Il superpose ainsi les petits détails obsessionnels et drôles de Cage et une illustration sociale d’une zone ensoleillée mais fréquentant aussi les laveries automatiques.
Aussi ces Associés nous laissent le sentiment d’avoir vu un film plus approfondi qu’un divertissement habituel. On retrouve là une forme de cinéma axé sur un personnage défendant une morale - résoudre son passé, ne pas survaloriser l’argent, faire un enfant - dans un univers qui en est dépourvu. On regrettera juste que le personnage de Rockwell, a priori important, soit aussi vite oublié, pour ne pas dire bâclé, et déséquilibre ce film trop dramatique pour être jouissif, trop léger pour être intense. Il manque aux Associés une synergie entre ce qui a été écrit et ce que Scott a voulu nous montrer. Pourtant ça matche bien...
 
vincy

 
 
 
 

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