Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Stemaboy commitee  

Production : Bandai Vision, Steamboy Commitee
Distribution : Columbia TriStar
Réalisation : Katsuhiro Ôtomo
Scénario : Katsuhiro Ôtomo, Sadayuki Murai
Montage : Takeshi Seyama
Son : Keiichi Momose
Musique : Steve Jablonsky
Effets spéciaux : Takashi Hashimoto
Directeur artistique : Shinji Kimura
Durée : 126 mn
 

Anne Suzuki : Ray
Manami Konishi : Scarlett
Katsuo Nakamura : Lloyd
Masane Tsukayama : Eddie
Kiyoshi Kodama : Robert Stephensen
 

http://www.steamboy.net/
http://www.steamboy-lefilm.com/
 
 
Steamboy


Japon / 2004

22.09.04
 

16 ans après Akira, on peut qualifier Steamboy de grand retour pour son auteur, Katsuhiro Ôtomo. Akira a construit son culte avec le marché vidéo, et la communauté de fans de mangas bien avant que les directeurs de festivals ne saisissent la qualité et l'engouement pour ce genre de dessins animés - même si Akira fut présenté à la Berlinale en son temps. Car, soyons honnête, en salles, sorti en janvier 91, le film n'a attiré que 96 000 spectateurs en France (il avait fait l'essentiel de son succès au Japon en rapportant 6 fois son énorme budget). On est loin des scores actuels de Miyazaki. Mais Akira, avec sa philosophie rebelle, son esthétique futuriste, son délire mystique et ses qualités cinématographiques avait tout pour plaire dans la durée. Aussi, Steamboy arrive auréolé d'un mythe et dépassera sans aucun doute les scores de son grand frère. Une fois de plus Ômoto a battu les records locaux : le film d'animation a coûté 20 millions de $ (ce qui fait toujours moins 3 fois moins que Shrek 2). C'est d'ailleurs à cause de ce financement monstrueux, et alors que Miyazaki n'avait pas encore atteint le grand public et que les mangas n'étaient pas encore primés dans les grands festivals, que Steamboy fut interrompu en 1998 après 3 ans de production. Cela lui permit d'écrire le scénario du superbe Metropolis, dans ce laps de temps.

Le livre Bye Bye Bahia



Sorti cet été au Japon, Steamboy a voyagé à Venise (prestige) et Toronto (pragmatique) avant d'atterrir en France, second marché mondial de l'Anime japonaise. L'enjeu est de taille. Au Japon, Steamboy a fait beaucoup moins bien que Pocket Monster 2, en salles la même semaine, et n'a rapporté que 10 millions de $. Alors l'Angleterre victorienne séduira-t-elle plus les européens?
8 ans de travail pour cet artisan de l'animation. En travaillant sur Cannon Fodder, un des trois segments de Memories (co-réalisé avec Kôji Morimoto et Tensai Okamura), Katsuhiro Ômoto imagine cet univers de mécaniques à vapeur. Son problème était avant tout technique. Il exigeait une production numérique, inexistante alors au milieu des années 90. Il ne souhaitait plus que la caméra suive l'action, mais que l'action dicte le mouvement de la caméra. De même la vapeur a un effet plus "réaliste" dans Steamboy que dans Cannon Fodder grâce au numérique. Le film - qui totalise 180 000 images - comprend par ailleurs plus de 400 inserts en 3D.

2 siècle pile poil après l'invention de la locomotive à vapeur par Trevithick, le réalisateur voulaient rendre hommage à ces pionniers de la technologie, notamment en invitant un nommé Stephenson (a priori Robert, le père du scoutisme, puisque son père George était décédé en 1858). "Quels étaient ces hommes qui réalisaient ces grandes inventions? Edison, Ford et bien d'autres inventeur n'avaient pas reçu une éducation supérieure spécialisée. Ils ont réussi grâce à leurs connaissance et à leur intuition, accumulant expériences et échecs. Ils ont certainement été traités de fous par leur entourage..." explique l'auteur pour parler des sources d'inspiration. Ou auto-portrait déguisé de Katsuhiro Ôtomo? Pour le coup, il restitue d'authentiques machines de l'époque et imagine de vraies fantaisies (basées sur des travaux inachevés ou irréalisables de l'époque, les délires de certains inventeurs). De la pure science-fiction! Du "Steampunk" comme il le définirait. Un vrai catalogue d'objets ludiques...
L'auteur souhaitait surtout être précis dans la reconstitution des détails, la crédibilité des machines. Le Crystal Palace (564 mètres de long), par exemple, qui abritait l'Exposition universelle de 1851 à Londres, n'a pas résisté à un incendie dévastateur. C'était le premier bâtiment du monde construit en métal et en verre. Il a fallu imaginer à quoi elle ressemblait à partir des serres de l'époque, qui elles, existent encore.
Londres, Manchester et York ont ainsi servi de décors. "Le film devait être peint sur une toile d'artiste avec une grande attention pour les petits détails." Steamboy ce sont des oeuvres peintes à la main, dopées par l'infographie. L'équipe technique rassemble ainsi quelques un des plus grands noms : le compositeur de Armageddon, le scénariste de Perfect Blue, l'assistant de production de Porco Rosso, ...

Cela fait 30 ans que ce quinquagénaire d'Ômoto dessine des mangas et imagine des films dépassant de loin la raison. Il justifie Steamboy par ce simple constat : "Le rêve des enfants aujourd'hui se rétrécit dans une société systématisée et sur-informée. (...) Avec cette oeuvre, j'aimerais bien dire à ces enfants qu'il a existé des hommes qui ont poursuivi des rêves qui paraissaient irréalisables à leur époque mais qui étaient annonciateurs des progrès à venir."
 
vincy
 
 
 
 

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