Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Pathé  

Production : Pathé Pictures, BBC Films, Future Films Limited, Micro-Fusion, The Weinstein Cy, UK Film Council, Heyman Hoskins
Distribution : Pathé distribution
Réalisation : Stephen Frears
Scénario : Martin Sherman
Montage : Lucia Zucchetti
Photo : Andrew Dunn
Décors : Hugo Luczyc-Wyhowski
Son : Peter Lindsay
Musique : George Fenton
Durée : 105 mn
 

Judi Dench : Laura Henderson
Bob Hoskins : Vivian Van Damm
Will Young : Bertie
Kelly Reilly : Maureen
Christopher Guest : Lord Cromer
Thelma Barlow : Lady Conway
Anna Brewster : Doris
 

site officiel français
site officiel us
histoire du Windmill Theater
 
 
Mrs. Henderson Presents (Madame Henderson présente)


/ 2005

11.01.06
 

Le spectacle semble plaire. La critique parisienne boude son plaisir en le classant "académique" ou en oubliant même de le traiter. En d'autres temps, pourtant, une comédie de Stephen Frears était vite qualifiée de phénomène public. The Snapper avait surpris tout le monde en 1993 en séduisant 700 000 Français dans les salles. Après 7 films (dont The Hit) installant sa réputation, le cinéaste avait opté pour des choix variés, tous genres confondus : Les liaisons dangereuses, son grand classique dans tous les sens du terme, Les arnaqueurs en film noir, Héros malgré lui, comédie cynique. Le spirale du succès s'arrête avec Mary Reilly en 96 mais Frears continue de tourner : western, polar, drame social... et désormais comédie musicale!




Mrs Henderson presents..., après l'accueil estimable de Dirty Pretty Things semble signer le come-back du réalisateur dans le coeur des spectateurs et des critiques. Avec 5 millions de $ au Box office britannique, le film est parvenu à équilibrer son budget avec sa sortie anglaise, malgré la Harry Potter mania qui sévissait à ce moment là. Et la multitude de prix qu'il reçoit devrait contribuer à améliorer sa visibilité cet hiver. 8 nominations aux British Independant Film Awards (The Constant Gardener ayant tout raflé) , 3 nominations aux hollywoodiens Golden Globes (meilleure comédie, meilleure actrice, meilleur acteur, assez logiquement), une nomination à la Screen Actor Guild pour Judi Dench, et le prix du meilleur casting remis par le National Board of Review.
Il ne faudrait pas s'arrêter aux acteurs. Même si la grande Judi Dench a rarement été appréciée dans la comédie; même s'il fait plaisir de revoir Kelly Reilly (L'auberge espagnole, Les poupées russes), d'autant plus dans son plus simple appareil; même si Bob Hoskins, par ailleurs producteur et initiateur du film, est un comédien toujours aussi exceptionnel (Qui veut la peau de Roger Rabbit?, Mona Lisa, Le voyage de Félicia), et qu'il ose se foutre à poil pour la première fois. Mrs Henderson presents est avant tout adapté de faits réels. L'histoire d'un théâtre (le Windmill), devenu depuis un club de strip tease, qui ne ferma jamais durant la guerre et imposa les premières revues dénudées dans la très puritaine Angleterre. Tout cela par la grâce de Madame Henderson (1863-1944). Le film est très infidèle à l'histoire telle qu'elle s'est déroulée. Il a le mérite de faire découvrir une personne que tout le monde ignorait, alors qu'elle avait bravé la censure et même créé des foyers pour mères célibataires! "Quand vous faîtes un film sur une personne ayant vraiment existé, vous devez évincer certaines choses. Alors il est préférable d'utiliser son imagination et d'inventer certaines choses" se justifie Frears. Bob Hoskins avait déjà amené une tonne de documentations; Frears agrémenta son processus en rencontrant les danseuses de l'époque pour connaître les détails artistiques, leur vision des choses. "Elles nous ont toutes parlé de Laura Henderson. Elles ont encore une grande affection pour elle. C'était comme une famille, peu importe la nature du spectacle. Il n'y avait rien de sordide, ce n'était pas de l'exploitation. Elle était comme une mère pour elles."
Laura Henderson acheta le bâtiment désaffecté en 1931. Une première tentative de théâtre classique échoua; il redevînt un cinéma (son activité d'origine). En engageant Vivian Van Damm, la salle change de registre. Il monte un spectacle musical dès l'hiver 1932 : Revudeville, inspiré des spectacles parisiens, rassemblait 18 numéros. C'est un fiasco financier pour le Windmill, mais toutes les autres salles des environs reprirent la formule avec succès. Finalement le Windmill (qu'on peut traduire par moulin) va se muer en réplique londonnienne du Moulin Rouge. Carton plein. Le théâtre fut au pic de sa gloire durant la guerre. Il ne ferma jamais, même pendant les bombardements. Le public était composé de princesses, aristocrates, soldats en permissions, voyeurs divers. La salle fut léguée à Van Damm au décès d'Henderson. C'est ici que quelques grands comiques anglais comme Peter Sellers, Tony Hancock et Kenneth More firent leurs débuts. La salle ne résista pas à la "pigallisation" du quartier. Van Damm sous terre, le Windmill, au coeur du quartier chaud de la capitale, se transforma en cabaret érotique, nommé La vie en rose.
Pour reconstituer ce Londres disparu, Frears fit appel, pour la première fois de sa carrière, au numérique. Que ce soit les vues de Piccadilly Circus ou le ciel en feu de Londres pliant (mais ne rompant pas) sous les attaques nazies. Il utilisa aussi des images d'archives authentiques (du documentariste Humphrey Jennings) du Blitz. Mélange de technologies modernes et de films anciens, c'est aussi un mix de drame, comédie et morceaux musicaux. "Plus personne ne sait faire de revues musicales comme à cette époque, ni de films de ce genre, vous devez donc apprendre," rappelle le cinéaste. "Vous revenez à l'école, d'une certaine manière." Nulle place à l'improvisation. Aussi pour le choix du chanteur Stephen Frears souhaitait un professionnel, un très bon chanteur qui capte l'attention du public. C'est le gagnant du show télévisé Pop Idol (connu en France sous la marque A la recherche de la nouvelle Star), Will Young, qui emporta le morceau et réussissait à enregistrer la chanson en une seule prise.
 
vincy
 
 
 
 

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