Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


(c) Metropolitan Filmexport  

Production : Scott Free, Davis Films, Tony Scott, Ridley Scott, Samuel Hadida
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : Tony Scott
Scénario : Richard Kelly
Montage : William Goldenberg, A.C.E
Photo : Daniel Mindel
Décors : Chris Seager
Son : Arthur Rochester
Musique : Harry Gregson-Williams
Effets spéciaux : Will Robbins
Costumes : Bob Morgan
Maquillage : Michael F. Blake, Jamie Sue Weiss
Directeur artistique : Drew Boughton
Durée : 128 mn
 

Keira Knightley : Domino Harvey
Mickey Rourke : Ed Mosbey
Edgar Ramirez : Choco
Riz Abbasi : Alf
Lucy Liu : Taryn Miles
Jacqueline Bisset : Sophie Wynn
Christopher Walken : Mark Heiss
Macy Gray : Lashandra Davis
 

Site Officiel
 
 
Domino


USA / 2005

23.11.05
 

Simone Signoret fut la seule française à obtenir un Oscar d’interprétation féminine avant Juliette Binoche. Ce fut pour « Les chemins de la haute ville » de Jack Clayton en 1959. Son partenaire à l’écran, Laurence Harvey obtint la même récompense dans la catégorie masculine. Avec une cinquantaine de films à son actif, cet interprète pour Carol Reed, Henry Hathaway, Edward Dmytryk ou même Howard Hugues, passa lui-même à la réalisation au point de terminer le dernier film d’Anthony Mann, « Dandy in Aspic » lorsque le maître mourut en plein tournage. Avec Sophie Wynn, mannequin de son état, ils constituaient le couple glamour par excellence que réclamaient les magazines du monde entier. Autant dire que le parcours aux briques jaunes lingot de leur petite fille semblait tout tracé…




Ce fut le cas jusqu’à ses 20 ans. Domino Harvey, car c’est bien d’elle qu’il s’agit, épousa une carrière de mannequin comme le rêvent toutes les gamines.
La lassitude et la crise de conscience la firent abandonner ce bonheur superficiel à la mort de son père, tourner le dos à sa mère, et chercher un autre boulot. Caissière ? Hôtesse ? Femme de rentier ? Et pourquoi pas chasseuse de prime ?… Ce préambule est quasiment absent, ou simplement évoqué, dans le film de Tony Scott pour y privilégier sa nouvelle carrière. L’idée d’un film sur Domino lui vint à la fin du tournage de « True Romance ». Scott connaissait la jeune femme, ayant avec elle des rapports presque paternalistes, toujours inquiet de la voir partir en mission. Les nombreuses versions du scénario qu’il avait fait écrire ne l’avaient jamais vraiment convaincu, recherchant désespérément un traitement non linéaire du sujet. Il insiste par ailleurs sur un film « inspiré de » et non « l’histoire vraie » de Domino. Jusqu’au jour où il tombe sur le premier film écrit et réalisé par un jeune type, Richard Kelly, le déjà cultissime « Donnie Darko ». La rencontre entre les deux hommes fait des étincelles et Kelly s’atèle à une nouvelle écriture à partir du travail existant.
En contrat avec la FOX, Scott leur livre la mouture sans déclencher d’euphorie particulière. Trop sombre. Trop étrange. Trop cher et pas assez blockbuster. Tu parles Charles ! Il pense alors à son vieux pote frenchie qui lui a produit « True Romance » et qui adore les trucs un peu timbrés. Samuel Hadida lit et, bien entendu, adore et s’arrange avec la Fox soulagée d’abandonner le bébé avec l’eau du bain. Les frères Hadida, Samuel et David, leurs sociétés de production et de distribution, Davis Films et Metropolitan Filmexport, ne croulent pas sous les dollars, mais leur fidélité a payé pour avoir distribué depuis des lustres en France les séries B de la New Line au point d’avoir été récompensés lorsque ceux-ci passèrent à la vitesse supérieure avec « Seven » et… la trilogie du « Seigneur des anneaux » ! Dès lors c’est à eux que Samuel s’adresse pour boucler le budget serré d’un vrai film d’indépendants avec seulement 62 jours de tournage.
Ayant eu en tête dès le début Keira Knightley dans le rôle titre pour l’avoir vu dans « Joue-là comme Beckham » et « Pirates des Caraïbes », Scott la soumet avec le reste du casting aux bonnes mains de Zete Unger. Un vrai celui-là, un tatoué qui chasse du vaurien depuis plus de 20 ans à travers tout le pays. Il entraîne alors la petite équipe dans son camps de vacances où les loisirs se composent de l’initiation au combat de rue au maniement des armes, des enquêtes d’infiltration à celle plus discrètes de la recherche d’information. Car le chasseur de prime a une longue histoire. Apparue au 15 ème siècle en Angleterre, l’activité eu son heure de propagation lors de la conquête de l’Ouest Américain, lorsque bandits et truands comprennèrent que c’étaient moins risqué que de braquer une banque. Limite plus rentable d’ en chercher et interpeller les auteurs selon la vieille expression « mort ou vif » et d’en toucher la récompense. Pour cette raison, aujourd’hui encore, les chasseurs de primes sont généralement d’anciens criminels reconvertis. Et d’appréhender ainsi plus facilement comment ils réagiraient à la place de leur proie.
Poursuivant dans cette voie authentique, Scott décide aussi de donner les rôles de gangs adverses a… de vrais gangs de Est L.A, l’un latino, l’autre vietnamien (et sans doute avoir une idée du casting de son futur remake des « Guerriers de la nuit » ?). Ambiance…Présente sur le tournage, la véritable Domino Harvey se contente d’être consultante mais Scott lui demande de faire la voix off qui ouvre et ferme le film : « Pile, tu vis, face, tu meurs » et elle ira jusqu’à composer l’un des thèmes de générique de fin. Son corps est retrouvé, inerte, chez elle, et dans des circonstances douteuses, le 27 juin dernier. Elle avait 35 ans… Avec l’accord de tous, Tony Scott décide de ne toucher à aucune image de son film. Depuis, Scott a enchaîné sur un thriller intitulé « Déjà Vu » qu’il tournait à la Nouvelle-Orléans avant de changer de décors devant la montée des eaux… pour y revenir finalement en songeant ce que les 80 M$ pouvaient apporter à la zone sinistrée. De là à nous faire croire qu’Hollywood est en mission humanitaire…
 
Arnaud
 
 
 
 

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