Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Un pur moment de rock'n roll


France / 1999

24.11.99
 



VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER





"Putain, on gerbe pas sur un journaliste !"

Premier film de Manuel Boursinhac, il ne s'agit pas d'un sujet facile. Pas facile en effet de vouloir raconter la vie d'un petit groupe de toxicomanes à la recherche quotidienne de la drogue. On les voit voler, mentir, trahir, juste pour avoir leur dose. Portrait parfois caricatural, il a le mérite de nous montrer un milieu méconnu, trop méconnu.

Ainsi, Eric, Jeannot, Sophie, et les "copains" proches, se droguent. Chaque jour, il leur faut trouver leur dose bienfaitrice. Parallèlement, Eric essaie d'écrire un roman, une histoire rocambolesque, un thriller surréaliste. Il en fait des cauchemars : souvent il voit les deux héros de son roman dans sa vie réel. Et il commence par se poser des questions: "Je suis sûr qu'ils ont dû mettre des trucs dans la came ; c'est pour ça que je fais des cauchemars". Et au réveil, c'est à nouveau la course au dealer. Dans cet enfer, Eric croise le chemin d'Alex, un autre drogué qui croit à la théorie des chiffres. Car pour lui, tout est mathématique, le hasard n'existe pas. Il a aussi sa propre vision du monde: "Quand tu dis que quelque chose est irréel, c'est que l'irréel existe". Commence alors pour eux une période faste : ils jouent aux courses de chevaux, gagnent beaucoup d'argent, ils ne sont plus obligés de voler, achètent de la drogue. Bref, tout va bien. Puis, la roue tourne. Et la chute est encore plus brutale. Si bien qu'Eric se retrouve chez les flics. Il promet au juge de changer et de recommencer sa vie ("Donnez-moi une dernière chance"). Du coup, il est envoyé dans un centre de réinsertion. Eric fait la connaissance, là-bas, de Kamel, un jeune qui n'est pas drogué, mais qui est perturbé dans sa vie familiale. Connaissant bien le problème des toxicos, il pousse Eric à s'en sortir: "Tout passe par le sport, tape le sport !"...

Le film est ainsi décomposé en deux parties. Une première assez sombre et difficile à vivre pour Eric, et une seconde plus positive - on sent bien la différence de lumière utilisée dans les prises de vue - où l'on nous laisse espérer qu'il est toujours possible de se sortir de l'enfer de la dope. Oui, mais voilà. C'est assez dur à croire à cette histoire, même s'il ne s'agit d'un portrait que d'une partie des toxicos. Tout d'abord, il est difficile de croire qu'un toxico va dans un supermarché voler une perceuse. Pas facile à revendre ça, contrairement aux auto-radios volés plus simplement dans les voitures. On croit mal aussi à ses toxicos volant des livres dans une librairie... Dans le centre de réinsertion, on reste assez surpris par le peu de moyens : manque de personnel qualifié pour aider tous ces jeunes en difficulté.
Malgré cela, on appréciera la prestation de Vincent Elbaz qui joue là un rôle inhabituel. Avec en face de lui, Laurence Côte, Samy Nacéri, le jeu des ces trois acteurs permet de rendre crédible cette histoire.
 
chris

 
 
 
 

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