Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le Schpountz (Le Schpountz 1999)


France / 1999

25.08.99
 



ILLUSION PERDUE

Le livre Bye Bye Bahia



"- Pauvre, pauvre couillon..."

Pas facile d'adapter une oeuvre, notamment celle de Marcel Pagnol. Pas évident non plus pour Smaïn de reprendre le rôle autrefois joué par Fernandel. Et pourtant, tant bien que mal, le film arrive à se laisser voir et apprécier.
Le cinéma, c'est son rêve. Travaillant dans une épicerie, dans la région de Marseille, avec son oncle, sa tante et son cousin, il rêve de faire l'acteur. Quand une équipe de cinéma arrive, Irénée ne peut s'empêcher de proposer ses services dans l'espoir de pouvoir décrocher un rôle. Evidemment, personne ne croit en lui. Nous aussi, au début. Il faut dire que le film met du temps à démarrer. Mais le récit arrive à renouer avec l'inspiration de Marcel Pagnol. Smaïn ne joue pas Fernandel, Ticky Holgado est irrésistible, Sabine Azéma merveilleuse.
Gérard Oury nous offre un grand bol d'air provençal avec des images panoramiques du Sud de la France. La musique est douce et chaleureuse. Si la mise en scène ne vaut pas le détour, elle suffit à nous émouvoir grâce au talent des comédiens.
Le cinéaste a du actualiser cette belle pagnolade. L'époque change. L'utilisation du téléphone mobile par la plupart des protagonistes (sans parler du micro-ordinateur portable), Smaïn devant affronter le racisme en arrivant sur Paris (à acuse du délit de faciès), l'amour entre un beur et une "française"... Tout cela donne au long métrage un contexte très contemporain. D'autant que le désir de faire du cinéma reste toujours un fantasme pour de nombreuses personnes. Nous sommes nombreux à être des "schpountz" potentiels. Qui ne perdrait pas la boule si on l'invitait à faire du cinoche?
Ainsi, Le Schpountz de Gérard Oury est un objet de cinéma passionnant, riche en images indélébiles. Citons une des plus belles: dans l'école en ruine, Irénée prétend donner une démonstration de son talent en interprétant sur divers tons une sentence à demi-effacée sur le tableau noir ("Tout condamné à mort aura la tête tranchée"). Cette scène magnifique résume bien le style de Smaïn. L'acteur, comme Irénée, rêve d'être une grande star.
Et Gérard Oury renoue avec la morale un peu béate de Marcel Pagnol qui consiste à faire croire que "quand on veut, on peut". Surtout si l'on a du talent. Paradoxe, on sent bien que le cinéma de Gérard Oury oppose une idée du spectacle et une idée de l'art. Plus c'est local, plus c'est universel, disait Renoir. Mais on aurait tort de trop en vouloir à ce film convaincu et attachant: plus malicieux que malin, aussi naïf et rêveur que son protagoniste.
 
chris

 
 
 
 

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