Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Memento Mori


Corée du sud / 1999

07.05.02
 



HYO-SHIN SUICIDE





"- Si vous êtes sages, ce genre d'événement ne se produira pas dans votre classe…"

C'est avec un singulier sens de l'originalité que les deux réalisateurs coréens nous plongent avec Memento Mori dans les songes tourmentés d'adolescentes au seuil de l'entrée dans l'âge adulte. Oscillant en permancence entre réalité vécue et phantasme, la trame du récit leur permet de donner libre cours à une multitude d'audaces visuelles du plus bel effet qui tissent une atmosphère envoutante et vénéneuse. Traitant d'un phénomène de société critique et actuel, le suicide, Kim Tae-yong et Min Kyo-dong n'ont pourtant pas nécessairement su faire leur choix parmis leurs motivations pour traiter leur sujet. L'abus de flashback et de scènes oniriques ne justifient pas systématiquement leur emploi et en tout cas ont tendance à rendre confus un récit qui aurait pu se contenter de plus de limpidité dans l'essentiel. N'est pas David Lynch qui veut pour maîtriser la déconstruction. C'est d'autant plus dommage que la direction d'acteur est en tous points intéressante. Les jeunes interprètes font état d'un parfait naturel dans leur jeu pour donner vie à ces personnages d'étudiantes, alternant les moments de pure légéreté insouciante ou de gravité extrème. L'ensemble peut évoquer les films de Claude Miller et son attachement à capter les malaises de l'âge ingrat où les illusions naïves, les rêves se heurtent aux conventions imposées par le groupe au travers d'œuvres comme L'effrontée ou La meilleure façon de marcher (rejet de l'homosexualité, de la différence par ses semblables). On trouve aussi dans La Classe de neige ou dans La chambre des magiciennes cette même utilisation du rêve, de distorsion de la réalité sous l'impulsion du désir…
Les personnages incarnant le corps enseignant sont en revanche beaucoup plus en retrait dans Memento Mori, le film étant essentiellement centré sur les adolescentes. Ce parti pris ne sert pas forcément l'histoire mais a tendance à trop occulter les difficultés dans les rapports conflictuels entre les générations pour pouvoir créer une réelle trame dramatique solide. A aucun moment on ne ressent vraiment une véritable oppression adulte sur la jeune génération, celle-ci se limitant à de banales remontrances qui ne peuvent justifier à l'écran à elles seules un traumatisme aussi marquant. Dans le genre et en son temps, If de Lindsay Anderson était par exemple sinon plus outageusement démonstratif et revendicatif, en tout cas plus convaincant.
Romantiques, les auteurs de Memento Mori le sont indéniablement et tiennent à le faire partager par des images lèchées et sublimées, sans trop se préoccuper de la pertinence des arguments qu'ils prétendent afficher. Défauts de jeunesse, le format du long semble représenter une distance encore délicate d'approche pour ces réalisateur habitués au court. Il faudra attendre sans doute une plus grande maîtrise de la forme pour que le cinéma du duo coréen puisse trouver tout son sens et sa portée. Œuvre inaboutie, Memento Mori mérite néanmoins d'être découverte telle une sucrerie pour les sens.
 
petsss

 
 
 
 

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