Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Hector


Royaume Uni / 2015

30.12.2015
 



ÇA SENT LE SAPIN





«Y a un grand chiotte de paralytique à l’intérieur. Va pioncer là bas. »

Il n’y avait sans doute que Peter Mullan qui pouvait incarner avec tant d’humanité, et sans solliciter notre pitié, à ce personnage de sans abri qui traversse le Royaume Uni. Hactor n’a rien d’un film original : il s’agit d’une fable sociale comme les britanniques savent si bien les faire, dans la veine de Ken Loach, avec un regard aussi dur sur les déshérités du pays, mais avec des personnages sans doute plus attendrissants. La caméra est à l’épaule pour donner un aspect réaliste à ce conte de noël qui ne fait vraiment pas de cadeaux à Hector.

Il y a heureusement quelques plans panoramiques, plus stables, qui nous font profiter des paysages et nous donnent une respiration dans cette spirale infernale où rien ne va plus. Il faut dire qu’Hector semble avoir la poisse, mal remis d’un trauma qui l’a exclu de la société. Evidemment, Noël semble une fête complètement factice et décalée. Mais c’est un repère, immuable et rassurant. La dureté de la vie extérieure, la solitude, vieillissent les personnages prématurément. Loin d’être pessimiste, le film, sans être didactique, montre que le citoyen peut être con et égoïste comme solidaire et généreux. Il en ressort une forme d’amabilité, de bienveillance qui réchauffe l’esprit du spectateur face à cette épopée en terrain hostile. Jake Gavin a le sens du détail. C’est aussi ce qui donne du relief à son récit. Tout comme il manie habilement le second degré qui s’illustre par des scènes, un décor ou un plan qui frôle l’absurde, de la chaussette qui sèche au à la veste de survie fluo.

Si le film ne nie jamais la difficulté et les menaces qui pèsent sur une vie sans domicile fixe et dans la pauvreté la plus totale, il démontre également quels petits bonheurs on peut en tirer, quelle liberté cela procure. Dans son périple géographique, du nord au sud, et temporel, il retrouve les gens du passé, Hector n’a rien de misérable. Il garde sa dignité. Ballade folk, presque blues, mais pas trop triste.

Jamais ennuyeuse, bien découpée, dotée d’un ton juste, cette chronique dépressive n’est pas déprimante. Juste l’histoire d’un mec humble qui n’a pas eu de chance et s’est laissé emporté par la vague de sa dépression. Durant une journée par an, il est prêt à se sociabiliser. Pour le reste de l’année, il attend la mort au milieu de sublimes paysages encore un peu épargnés par l’homme.
 
vincy

 
 
 
 

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