Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'attente (L attesa)


Italie / 2015

16.12.2015
 



L’ABSENCE DU FILS





« J’étais soucieuse de plaire. Un peu comme toi. »

Premier film de Piero Messina, L’attente, drame autour d’un deuil, est à la fois un duo théâtral et une tragédie crépusculaire stylisée. L’image, le cadre, la lumière accentue cette esthétisation qui joue sur les symboles, notamment religieux. Des funérailles, avec ce beau plan en spirale sur le Christ, fils de, à la procession pascale et la résurrection espéré, le récit s’interroge sur l’absence d’un homme qui dépeuple la vie de deux femmes : la mère et l’amie.

Ici le seul mystère réside dans le mensonge. Il était sans doute inutile de cacher si longtemps l’identité du défunt puisque l’histoire repose avant tout sur cette méfiance/confiance entre une femme seule et une fille égarée. Deux paumées sentimentales. Derrière tout ce formalisme et ce secret, c’est avant tout un portrait de deux personnalités distinctes. Elles sont toutes deux vulnérables, affectives. La mère est effondrée mais solide, la copine, plus passionnée mais plus fragile. La brune, la blonde.

Juliette Binoche incarne parfaitement, toujours avec ce naturel indéchiffrable qui nous avait réjouit dans Sils Maria, une mère divorcée s’interrogeant sur le temps qui lui reste. Lou de Lâage quitte les personnages névrosés pour un rôle plus introverti, plus frais, se demandant comment conduire sa vie.

C’est bien dans les scènes les plus banales, à l’image de celle du dîner en terrasse avec les "due belli ragazzi", que le film trouve ses moments les plus inspirés. Ce sont les rares éclats d’un film sombre, et pourtant lumineux sous ce soleil sicilien, où l’on s’enfonce dans des zones d’ombres entre la mort qui hante et la vie qui demande à être dévorée. Mais chacun se retient, et quand l’une d’elle se lâche, cela créé des ressentiments et des jalousies.

Mais ici, nulle tragédie spectaculaire, nulle explosion sanguine, pas même de détestation quand la vérité se révèle. C’est là que l’attente du final dévoile sa subtilité : le dénouement est paisible, l’amour l’emporte sur la colère.
Sans être un grand film, L’attente est une belle promesse. A condition que le jeune cinéaste italien se débarrasse d’un style trop proche de Bellocchio et qu’il y insuffle un peu d’intime. Cette œuvre distante, taiseuse, atteint parfois la grâce quand elle se défait de ses ornements allégoriques et cherche une intensité psychologique, trop rare. Sans doute amoureux de ses deux actrices, Piero Messina n’a pas voulu les confronter réellement, leur laissant le champ libre pour s’apprivoiser en douceur. Ce qui lui confère une étrange mélancolie...
 
vincy

 
 
 
 

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