Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Nos enfants (I Nostri Ragazzi)


Italie / 2014

10.12.2014
 



UN DÎNER QUI AURAIT DU ÊTRE PARFAIT





Nos enfants est adapté d’un roman d’Herman Koch, best-seller international aussi cruel que divertissant. Plus mélodramatique, assez grave même, le film n’a pas seulement changé la tonalité du livre. Il le trahit allègrement. L’écrivain avait imaginé un quasi huis-clos autour des quatre parents, dans un restaurant. Un « Carnages » où les enfants ne sont que le déclencheur, tout en restant hors champs.

Le film sort du restaurant, change les métiers des protagonistes et s’ouvre à d’autres personnages, inventant même des histoires parallèles. Nos enfants est davantage le déraillement psychologique d’occidentaux confortablement installés dans leur routine et leur bonheur. Le livre portait un regard sur la violence qui couve dans chaque adolescent. Le film préfère se déporter sur la responsabilité des adultes.

Ivano de Matteo n’a sûrement pas voulu affronter une mise en scène en vase clos, où Hitchcock, Polanski, Scola et d’autres ont été si brillants. Il l’aère au risque de diluer son intensité. Ainsi les enfants sont des pantins anecdotiques tandis que les stéréotypes familiaux sont accentués. Heureusement, chacun des quatre parents, incarnés par quatre bons comédiens, parvient à glisser des subtilités et des nuances permettant de leur donner une dimension presque théâtrale. Un jeu de rôles qui rappelle là encore la pièce de Yasmina Reza, Carnages. Leurs prises de positions et les revirements qui suivront donnent au film son sens dramaturgique.

C’est regrettable de constater l’échec du réalisateur à se complaire dans ce simple lien entre deux couples et leurs oppositions sur le monde qui les entoure autant que sur leur manière d’éduquer leurs enfants. On aurait aimé moins de distance, plus d’audace, moins de suavité, plus de cruauté. A se satisfaire d’un scénario classique, avec une mise en scène sans singularité particulière, il en oublie de porter un regard critique voire cynique sur l’injustice, la culpabilité et la conscience.

Nos enfants préfère un angle plus classique, un peu didactique, entre compassion, pardon et dénonciation. Sans jamais vraiment répondre à la question posée ni offrir une conclusion à la hauteur de l’horreur du sujet.
 
vincy

 
 
 
 

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