Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Chef (#Chef)


USA / 2014

29.10.2014
 



HELL’S KITCHEN





Enième film sur un cuistot. La mode n’est pas qu’aux émissions télévisées où l’on doit départager le meilleur pâtissier, un Masterchef ou un Top Chef. La cuisine c’est un sujet de cinéma de plus en plus courant, des Recettes du bonheur à Ratatouille, de Julie & Julia au Goût de la vie, en passant par les saveurs du palais.

Au menu avec Chef, nous avons le droit à un cuisinier talentueux mais soumis au propriétaire du restaurant, un père divorcé et dépassé, et finalement un homme sous pression, qui va péter les plombs. Alléchant. Pourtant, si l’entrée est savoureuse, le plat principal nous laisse un peu sur notre faim et le dessert est trop sucré pour être digeste.

Jon Favreau avait pourtant tous les bons ingrédients entre les mains. Un éloge de la cuisine comme lien culturel, quasi religieux, entre les hommes. Une métaphore entre cuisine et cinéma (il n’y a pas de recettes, l’alchimie est un résultat de hasards). Et des seconds-rôles au caractère bien trempés. Le défilé de guest-stars – Scarlett Johansson, Dustin Hoffman, Robert Downey Jr, Oliver Platt – ajoute du piment.

Le film démarre avec trop de promesses : une mise en scène très découpée, très rythmée, une montée en puissance vers la crise de nerfs du Chef, une critique presque satirique du conformisme des restaurants « à la mode », un regard impertinent sur l’impact des réseaux sociaux (twitter et Youtube sont ici visés, Vine et Instagram plutôt épargnés).

Mais, une fois la disgrâce du Chef survenue, le film nous emmène ailleurs : l’American Dream classique, avec la relation entre le père et le fils qui prend un nouvel élan, la résurrection du cuisinier doué avec une seconde chance en bas de l’échelle (qui forcément finira en haut) et même le lien avec l’ex-épouse qui se renouera comme par chance.

A la moitié du film, on a compris toute la suite. On est déjà gavé de bons sentiments. L’humour a disparu. On sature des sauces musicales latinos. Le tempo se ralentit. Le scénario, en fait, se délite et n’offre rien d’autre qu’une succession d’étapes où l’on assiste au retour en grâce « successful » d’un mec qui s’est reconverti dans le Truck food. Il n’y a plus d’enjeu dramatique. Il reste un certain charme grâce à des personnages sympathiques.

Finalement, Favreau a fait un film classique, un de ces menus composés de valeurs sûres qui séduisent n’importe quel client, plutôt que de chercher à nous toucher avec un plat, pas forcément élaboré, qui parlerait à notre affectif. Un comble quand on sait que l’histoire critique justement ces restos conformistes et vante une cuisine maison.
 
vincy

 
 
 
 

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