Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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On a failli être amies


France / 2014

25.06.2014
 



A MI-PARCOURS





Anne Le Ny aime les rencontres improbables. Comédienne subtile, la cinéaste est avant tout sensible. On a failli être amies ne manque ni de nuances délicates, ni de sincérité. L’énergie des comédiennes – un duo quasiment alchimique composé par deux des actrices quadras les plus douées de leur génération – et le scénario plutôt bien ficelé auraient pur nous emporter vers une sensation assez jouissive, pour ne pas dire délicieuse, puisqu’il est aussi question de cuisine.

Si Les invités de mon père donnait une profondeur sociale, aidé par un propos politique, à son style, On a failli être amies reste cependant dans les sentiers battus de la comédie française de qualité. L’amitié féminine est décrite avec justesse et franchise. La crise de la quarantaine se détourne des clichés. C’est souvent drôle, un peu forcé, peut-être trop fabriqué par certains moments.

Mais Viard et Devos, parfois monstrueuses, habitent avec générosité leurs personnages, dans un registre qu’elles ont expérimenté autrefois. Et c’est, étrangement, dans les scènes les plus mélancoliques que le regard de la réalisatrice les sublime merveilleusement. On peut juste regretter que la mise en scène manque parfois de singularité. Pourtant, Anne Le Ny a évité le piège d’une énième comédie sur les différences sociales. Plus existentialiste que sentimentaliste, le film manipule le concept du triangle amoureux dans tous les sens, y compris celui, assez rare, de l’amitié. Rien n’est vraiment manichéen. Chaque personnage a sa palette de couleurs, et ses contradictions, ses mensonges.

On a failli être amies commence avec les doutes qui nous rongent à la moitié de nos vies, la crise de la quarantaine, la peur du déclin, de l’étouffement, l’envie de basculer, de se libérer. Mais le film s’achève sur une seule affirmation : il ne faut avoir aucune certitude. Et encore moins de préjugés. Un film de femmes, ça peut pétiller. Sans aller explorer sous les jupes des filles, sans nous faire croire au Prince charmant ou nous refaire le combo Sex in the City/Triple Alliance/Desperate Housewives.

Parfois, le rythme a un coup de mou, l’ambiguïté peut lasser, mais l’impertinence sauve toujours le film de ses pièges. Même si on peut regretter qu’elle ne « sale/poivre/épice » pas assez le plat, il est indéniable que les ingrédients ne manquent pas de saveur.
 
vincy

 
 
 
 

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