Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La voleuse de livres (The Book Thief)


USA / 2013

05.02.2014
 



THE READERS





«- Tout le monde s’en va… »

Si on devait un jour définir ce qu’est un film « formaté », La voleuse de livres en serait une parfaite illustration. Un sujet éculé, une histoire déjà vue, une mise en scène sans personnalité, une morale attendue, de beaux décors de studios, des acteurs qui surjouent, une musique à l’ancienne, etc… Un pur produit consensuel.

On craignait même dès les premiers plans une esthétisation excessive (la mort, bien noire, la neige, bien blanche). Sans oublier cette voix off (Dieu ou la grande faucheuse, selon) qui reviendra en guest. Risible ? Presque. En tout cas, c’est horriblement classique. Et parfois grotesque comme cet accent allemand qui hache l’anglais d’Emily Watson. On en est encore là : dans ce jeu de faux semblants où l’on veut nous faire croire à une histoire dans la grande Histoire, sans que rien ne soit réaliste ou crédible.

Une orpheline, un gentil Juif intello (l’homme invisible évidemment), un gamin qui se prend pour un athlète noir américain : tout est sirop. Et les grands mouvements de caméras inutiles qui veulent donner une ampleur « hollywoodienne » à des scènes sans profondeur n’arrangent rien. Les livres eux-mêmes, victimes du nazisme, ne sont que des objets précieux dont on ne voit jamais l’apport enrichissant à l’esprit d’une gamine, hormis son passage de mutique analphabète à suffragette en devenir (qui ne vieillit pas tant que ça en six ans).

Tout cela traîne en longueur. Il faut attendre une heure et quart de récit pour qu’un livre soit vraiment volé. Aucune séquence n’est originale ou singulière. Au mieux, on sauvera ce jeune Juif errant dans les rues de la ville désertée à cause des bombardements. Rien n’est vraiment palpitant au fil des années qui passent. La tragédie de cette jeune fille qui perd tous ceux qu’elle aime n’amène aucune émotion.

Tout juste La voleuse de livres est-il un beau livre d’images, où la dévastation est filmée comme un conte pour enfants.
 
vincy

 
 
 
 

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