Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Romeos


Allemagne / 2011

04.09.2013
 



MUTATION INACHEVÉE

Le livre Bye Bye Bahia



Jeune réalisatrice allemande, Sabine Bernardi s’est attaqué, pour son premier long-métrage, à un sujet complexe et méconnu au travers de l’intimité d’un portrait : la vie sentimentale et sexuelle d’un jeune homme transsexuel.

L’histoire se passe à Cologne. S’il prend des hormones masculines depuis un certain temps (on le voit faire des vidéos de ses évolutions et les poster sur Youtube) et que les effets se font déjà sentir sur son apparence, Lukas, 20 ans (Rick Okon), a encore des attributs féminins ainsi que les complexes qui vont avec et l’empêchent de profiter pleinement de sa nouvelle vie d’étudiant en service civil.

Il se retrouve logé du côté des filles du fait de ses papiers non changés et la situation a tendance à l’agacer fortement jusqu'à le confronter à des situations gênantes et stressantes. C’est dans cette situation inconfortable qu’il est contraint de faire ses premiers pas mal assurés dans cette nouvelle vi(ll)e. Un soir, malgré ses nombreuses réticences à côtoyer le monde, sa meilleure amie qu’il retrouve par hasard sur place l’entraîne dans une soirée dans laquelle il rencontre Fabio (Maximilian Belfort), bel étalon gay clubber qui finit rapidement à poil. Coup de foudre.

Nul besoin d’être psychologue pour comprendre que Lukas désire davantage être comme Fabio qu’il ne le désire lui ; de par son envie obsessionnelle d’un corps qui lui permettrait de vivre librement dans le monde, l'histoire d’amour, faussée d'emblée et donc compliquée, n'est en fait que le chassé croisé entre un corps voilé et un corps constamment exhibé. Lukas envie ce corps libre et sans tabou qui ne craint pas de s'exprimer en public.

C’est avec un regrettable manque d’énergie et de malice, en compagnie de personnages assez fades et finalement peu attachants, que le récit évolue de manière attendue. On ne peut que déplorer un manque de psychologie et d’originalité dans cette histoire au scénario pourtant audacieux. Mais le déroulement suit le poncif sans beaucoup d’idées : attirance, rejet suite à l’aveu et puis acceptation finale… Au travers de plans jamais transcendants, la romance est au mieux attendrissante - sur le mode de la pitié pour l’entichement de Luka -, au pire agaçante et embarrassante de par sa naïveté.
La résolution simpliste face à la complexité du sujet ainsi que le revirement soudain de Fabio campant d’abord une attitude intolérante excessive donne surtout an film un côté superficiel, lisse, complaisant et sans grand intérêt alors qu’on aimerait voir des personnages transsexuels dotés d'une véritable personnalité et incarnés avec moins de maladresse.


Pourtant ce qui manque à ce film, c’est surtout de l’oxygène et des perspectives. Il prétend montrer un parcours de vie singulier tout en ne parvenant jamais à s’émanciper des schémas conventionnels. Il en résulte que le film devient rapidement déprimant de par sa relative inertie et son enfermement. A quand un film avec un personnage principal FtM aussi beau et audacieux que Laurence de Laurence Anyways?
 
Jules

 
 
 
 

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