Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Sublimes créatures (Beautiful Creatures)


USA / 2013

27.02.2013
 



PERSUASION





« - Tu as bien dormi ?
- J’envie les gens dans le coma.
»

Vampires et autres héros nés de l’imaginaire font le bonheur des éditeurs et des studios de cinéma. Nouveau produit dérivé du genre, Sublimes créatures est moins sensationnel et fantastique qu’un Twilight, préférant l’option mélo romantique sur fond de bigoterie et surtout de nostalgie d’un monde ancien, un peu rance.

L’éternelle histoire du grand amour éternel, évident, de la complémentarité entre deux êtres, contrariée par le destin et surtout les origines sociales des deux tourtereaux. Voilà pour le résumé. Il semble, et c’est ce qui est le plus choquant dans le film, qu’un ado, aussi brillant soit-il, ne peut bécoter, et encore moins consommer, une jeune fille issue de l’Aristocratie. Vade Retro Proletas !

Dans ce trou du cul de la Caroline du sud, dans une ville la Tim Burton, classe moyenne ennuyeuse et Dieu pour toute culture (il y a bien une bibliothèque, mais les livres sont « autorisés » par l’église), les fantômes du passé hantent les habitants, qui aimeraient revenir à l’époque de l’esclavagisme. Cette angle du film aurait pu produire une satire amusante d’une Amérique schizophrène ou névrosée, avec ses pétasses incultes, allumeuses mais soumises à la religion, ou encore ses ploucs hypocrites qui préfèrent leurs dogmes à la connaissance.

D’autant que les personnages les plus empathiques sont évidemment ceux qui ont accès au savoir, qui sont généreux, qui cherchent à aller vers l’Autre. Tout aurait été bien, si tout n’avait pas été noyé dans une romance à l’eau de rose façon mélo à l’eau de Cologne. La fin est amère : l’aspirant Kerouac verra ses illusions détruites pas la force maléfique collective, qu’elle soit issue de la caste aristo ou de la communauté chrétienne du coin.

Trop caricatural – pensez : la seule fille bien est forcément l’unique brune, grande lectrice aux allures de cadavre de la Famille Adams -, le film s’enlise dans des séquences trop longues qui veulent en mettre plein la vue esthétiquement et s’amuse avec des effets visuels sans magie. Un esthétisme toc qui déviera vers le ridicule final, dénué de suspens et d’action.

Sublimes créatures porte du coup mal son nom. Un intello (sorte de Sam Riley pré-pubère) et une gothique (vague Emily Blunt sans charisme), ça ressemble davantage à une alliance entre deux nerds exclus de la photo de classe. De ces médiocres destinées et histoires de sorcières pour gamins, entre superstitions, hallucinations, monde parallèles et sortilèges, on se dit qu’il faut vraiment ne rien à voir à faire dans ce genre de bleds pour en arriver à ce type de fantasmes éculés. Même Jeremy Irons et la grande Emma Thompson ne sauvent pas leurs rôles.

Le scénario n’arrange rien : le choix cornélien entre fatalité et déterminisme s’achève en duel grotesque où personne ne gagne. Et la solution retenue livre une morale peu généreuse, avec un petit subterfuge pour ne pas nous désespérer totalement, qui décevra les plus romanesques. « On n’est pas dans du Jane Austen ?» : Non vraiment pas.
 
vincy

 
 
 
 

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