Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Blitz


USA / 2011

20.06.2011
 



GUERRE EN CLAIR





"Si vous vous gourez d’adversaire, ne vous gourez pas d’arme !"

Parfois, on a besoin de se défouler, ou au moins de se changer les idées. C’est humain, et dans ce genre de situation, rien de tel qu’un film d’action décérébré et premier degré de type Blitz. Mais attention, aborder ce petit polar sans prétention dans un autre état d’esprit pourrait au contraire s’avérer une expérience désagréable, entre ennui et consternation. Car ni le scénariste Nathan Parker (qui adapte le roman R&B Blitz de Ken Bruen), ni le réalisateur Elliott Lester ne révolutionnent franchement le genre. Le personnage principal a une attitude forcément ambiguë (dans le genre flic aux méthodes musclées, on est quand même loin de la série The shield), le tueur est une caricature de psychopathe mégalomane (incarné sans finesse par Aidan Gillen) et l’intrigue est parsemée d’invraisemblances scénaristiques. Par ailleurs, les histoires secondaires ont tendance à ramollir l’ensemble qui ne s’élève jamais au-dessus d’une honnête série B.

Mais (à condition d’être dans le bon état d’esprit, donc) on peut malgré tout trouver un certain plaisir aux aphorismes lourdingues de Jason Statham, et à quelques scènes efficaces et cathartiques. La séquence d’ouverture, notamment, qui voit ce cher Jason défoncer trois petits caïds armés de cutter avec une simple crosse de hockey. Efficace et jubilatoire. La relation qui unit son personnage à celui de Paddy Considine, Porter Nash, aurait également pu être intéressante, si le film n’en faisait pas des tonnes sur la "tolérance" de Brant envers l’homosexualité de son supérieur. En guise de "tolérance", le personnage principal tient en effet des propos du style : "T’es un bon flic… pour une tante" et affirme n’avoir aucun problème avec les orientations sexuelles de l’autre "tant qu’[il] ne [le] suit pas aux toilettes". Il "plaisante" aussi sur le fait que Nash aurait pu abuser de lui pendant son sommeil… On imagine que c’est une manière comme une autre de lutter contre l’homophobie auprès des fans de l’acteur ("si Jason Statham peut être ami avec un type gay, toi aussi" ?!), mais il faut avouer que cela ressemble surtout à une solution de facilité pour jouer avec les clichés habituels tout en prétendant les combattre. Pas subtil subtil. Voire carrément lourd.

Un peu à l’image du film qui déverse mécaniquement son lot de violence, de folie et de haine, avant de conclure sur un message clairement tendancieux : "lorsque la loi ne peut plus rien, il faut la justice". C’est non seulement assez peu original, mais surtout maladroitement amené puisque justement, la loi avait encore d’assez bonnes cartes à jouer pour mettre le criminel hors d’état de nuire, sans avoir recours à des méthodes moins traditionnelles. Aussi, même si ce happy end de circonstance apaise les instincts les plus primaires du spectateur (le "méchant" est puni, les "gentils" sont sauvés), il ne satisfait à peu près aucune autre partie de son cerveau. A moins de l’avoir provisoirement éteint, ce qui est finalement vivement conseillé pour apprécier à sa juste valeur ce film à l’intérêt bref comme l’éclair.
 
MpM

 
 
 
 

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