Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Stretch


France / 2009

12.01.2011
 



MACAO, L'ENVERS DU JEU

Le livre Bye Bye Bahia



"Vivre, c’est comme mixer. Il faut passer le bon morceau au bon moment."

Plongée dans le milieu des courses de cheval. Ambiance, codes, rituels. Moments épars, instants volés. L’attente. Le stress. La montée d’adrénaline. La victoire, parfois. Mise en scène sous pression, ultra-découpée. Evitant tout passage obligé (la première course filmée de très loin, avec des sons fondus, lointains, rendant impossible le décryptage).

Et puis Macao. Jet lag, dépaysement, solitude. Le temps en suspension. La multiplication des voix-off (pensées du personnage, messages laissés sur des répondeurs, SMS) comme pour structurer cet amas d’impressions. L’attente, encore. Celle du spectateur, celle du personnage. Pas vraiment de suspense, plutôt une légère tension. Montage parallèle des courses et des fêtes, de la victoire et de l’alcool qui coule à flots. Vie qui s’envole, s’échappe. Personnage qui se laisse aller sans rien voir. Film toujours en apnée, histoire décousue, impression de flottement.

Et puis l’intrigue se noue et le rythme cardiaque ralentit. La tension s’estompe. Retour aux chemins balisés d’une trame narrative classique : le personnage rencontre un obstacle, essaye de lui résister, en subit les conséquences. L’intérêt s’émousse parce que l’on revient, justement, à cette apparente banalité. Sans le prisme de l’étrangeté, tout paraît plus terne. Charles de Meaux donne l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser : cette deuxième partie est confuse, mal traitée, presque absconse. Ses effets semblent gratuits, ses situations et ses dialogues affectés. Mi-prévisibles, mi-artificiels.

Paradoxalement, c’est au moment même où l’on perd la précédente sensation d’hébétement et de cocon ouaté, que l’on comprend la démarche du réalisateur : la première partie du film, pour aussi déconcertante qu’elle puisse paraître, tente une proposition de cinéma. Crée un climat spécifique, envoûtant, qui rend perceptibles les détails plutôt que le tout. S’attache avec précision aux particularités de ce monde à part, à ces minuscules inflexions. Comme dans un film au ralenti.

Pas très étonnant, lorsque la vitesse revient à la normale, que l’on soit déçu et frustré, tiraillé par l’étrange sentiment d’être passé à côté d’une expérience potentielle.
 
MpM

 
 
 
 

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