Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Love et autres drogues (Love and other drugs)


USA / 2010

29.12.2010
 



(NOT SO) VERY SAD TRIP





"Tu n’es pas un type bien juste parce que tu sors avec la fille malade."

Malgré sa construction relativement classique, cette petite comédie romantique ne manque pas de charme. Sans doute grâce à Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway qui apportent humour et vivacité à leurs personnages. Ils sauvent même le film du déjà-vu éculé à deux ou trois reprises, lorsque vraiment Edward Zwick se laisse aller aux clichés du genre : déclaration d’amour dans un autobus, personnages qui refoulent et censurent leurs sentiments, apparences qui se fissurent pour laisser apparaître la fragilité cachée des héros... On préfère d’ailleurs ne pas trop s’attarder sur la psychologie parfois simpliste qui préside à l’évolution des protagonistes.

Toutefois, au-delà de cette histoire d’amour se voulant si intensément non conventionnelle qu’elle en devient caricaturale, ce qui distingue Love et autres drogues de ses concurrents les plus faiblards, c’est le tableau sans fard qu’il dresse du monde médical en général et de l’industrie pharmaceutique en particulier. Même Jamie, qui se targue d’être le prototype du salaud cynique, y trouve d’abord ses maîtres avant de parvenir à y exceller à son tour. Au passage, les laboratoires obsédés par l’argent et le pouvoir sont consciencieusement égratignés (Pfizer en tête, dont on découvre les méthodes de management dépourvues de subtilité). Quant au médecin apparemment complice du système, il finit par craquer à son tour pour révéler son insatisfaction et son amertume de n’être plus qu’un jouet entre les mains d’intérêts (financiers) qui le dépassent.

Bien que l’on ne soit pas dans la dénonciation militante, ce contexte particulier donne une tonalité sombre et révoltante au film, rendant crédible sa part la plus dramatique. La maladie de Maggie devient alors un contrepoint judicieux à cet univers artificiel et corrompu dans lequel évolue Jamie. Chacun porte une vision si opposée du milieu médical (le jeune homme en tire de substantiels profits tandis que son amie doit attendre des heures dans les salles d’attente bondées des médecins, lui n’y croise que de sublimes femmes en bonne santé, visiteuses médicales ou infirmières, alors que Maggie accompagne des malades âgés au Canada pour qu’ils puissent acheter des traitements moins chers…) que l’on croit à la fois à leurs dissensions et à leur attirance, tous deux trouvant en l’autre le point d’équilibre qui manque à sa propre vie.

Cette dimension du film s’avère finalement plus intéressante que l’aspect mélodramatique lié aux effets physiques de la maladie, et aux doutes de Jamie. Car le plus malade des deux n’est peut-être pas celui qu’on croit, et bien sûr le spectateur ne doute à aucun moment de l’issue heureuse de l’intrigue. Ce qui ne l’empêche pas de laisser couler une petite larme devant les retrouvailles tartignoles et en même temps émouvantes entre les deux tourtereaux. On a envie de croire que quels que soient les obstacles qui ne manqueront pas de surgir, ces deux-là se sont réellement trouvés, pour le meilleur et pour le pire.
 
MpM

 
 
 
 

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