Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'empire du milieu du Sud


France / 2010

24.11.2010
 



CANCER DU COLON





"Que faut-il faire comme chemin pour parvenir jusqu'à la mort !"

Les documentaires de Jacques Perrin se suivent et ne se ressemblent pas. Avec L'empire du milieu du sud, on est dans le cadre extrêmement particulier du "film de montage" qui exploite des images d'archives prééxistantes et les agence de manière plus ou moins articifielle. Indéniablement, cela rend le film ardu, voire rébarbatif, pour qui n'est pas spécialiste, ou tout au moins passionné, par le passé du Vietnam. En effet, il ne faut pas espérer apprendre grand chose de cette oeuvre minimaliste qui préfère l'évocation poétique à l'explication historique. Le choix est défendable, quoi que peu vendeur, ce dont les deux coréalisateurs ont pleinement conscience. Après tout pourquoi pas ?

Toutefois, le concept atteint ses limites lorsqu'il refuse d'identifier au fur et mesure les images et les sons qu'il propose aux spectateurs, ou tout au moins de les englober dans un commentaire actuel. L'inadéquation image/texte est parfois cocasse, notamment lorsque la voix-off vante les couleurs du pays sur de tristes clichés en noir et blanc. C'est parfois plus gênant lorsque l'on ne sait pas qui sont les soldats qui apparaissent à l'écran, ou d'où viennent les images de guerre que l'on regarde. Pire, de nombreux commentaires sont violemment colonialistes. "Coloniser n'est pas un droit, c'est un devoir. Un devoir de civilisé", entend-on par exemple. Ce qui à l'époque était probablement la pensée commune paraît aujourd'hui dérangeant, voire choquant, parce que non sourcé. Il n'est pas question d'accuser Jacques Perrin ou Eric Deroo de cautionner ce type de propos, mais le fait qu'il ne soient accompagnés d'aucune pédagogie met mal à l'aise. Les faits historiques ont nécessairement besoin d'être replacés dans leur contexte, surtout lorsqu'ils touchent des points aussi sensibles de l'Histoire. Essayons plutôt d'imaginer la même chose avec des propos nazis... cela devient tout bonnement inenvisageable.

Les deux réalisateurs semblent ainsi avoir principalement destiné le film à un public d'historiens habitués à frayer avec des sources historiques brutes qu'ils ont les capacités d'analyser et d'interpréter. D'où peut-être ce déficit d'explications qui leur auraient donné l'impression d'orienter les faits. Pour les autres spectateurs, bien conscients de ne pas avoir affaire à un simple documentaire sur le pays, soit la magie opérera d'elle-même, soit elle provoquera un urgent désir de se replonger dans l'histoire du Vietnam. Dans les deux cas, le pari est d'une certaine manière gagné.
 
MpM

 
 
 
 

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