Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les Petits Ruisseaux


France / 2010

23.06.2010
 



VEUF MAIS PAS TROP

Le livre Bye Bye Bahia



«- Merde, je bande !»

Avec Les Petits Ruisseaux, Pascal Rabaté emboite le pas de ses confrères dessinateurs qui comme Joann Sfar (Gainsbourg, une vie héroïque), Riad Sattouf (Les Beaux Gosses) ou Marjane Satrapi (Persepolis) sont passés de la BD au cinéma avec succès. Appliqués, ils évitent le syndrome de l’artiste touche à tout présomptueux pour ne pas dire capricieux. Sans être un chef d’œuvre, Les Petits Ruisseaux, adaptation éponyme de sa bande dessinée, s’avère être une réflexion douce-amère revigorante sur nos seniors et leur rapport à la vie, donc à la mort, à l’amour, à la sexualité et au temps qui reste. Ce temps qui reste, Emile, veuf septuagénaire sans histoire, parviendra à le remplir de la plus belle des façons. Peu importe, alors, qu’il lui faille un élément extérieur déclencheur. L’important est de ne pas rater le coche. Le réalisateur signe ici un premier film sincère, vivant, de bon ton qui ne se prend jamais trop au sérieux évitant, ainsi, de plomber l’énergie communicative d’un Emile décomplexé reprenant goût à la vie.

Le film ne nous conte rien d’autre que les aventures d’un Emile transfiguré en quête de légèreté, d’envies assouvies, d’affection retrouvé, de bonheur simple pleinement assumé. A la mort d’Edmond (Philippe Nahon) tout s’enchaine. Il se met à séduire l’amante de son ancien compagnon de pêche, refuse d’accompagner son fils et sa belle-fille en vacances, déshabille mentalement toutes les femmes qu’il croise, parcours dans sa petite auto orange sans permis les chemins de son enfance, se voit « adopté » par des jeunes squatteurs hippies et tombe amoureux. Si les scènes racontées délivrent sans distinction de l’espièglerie, de la naïveté, de la tristesse, de la joie et de la profondeur, la morale de l’histoire, quant à elle, est implacable : quelque soit l’âge que l’on a, il suffit de se prendre en main pour accomplir ce que l’on croyait impossible. On a l’habitude d’entendre qu’avec le temps les envies s’estompent. Rabaté ne semble pas d’accord et, images à l’appui, nous dit qu’il ne faut parfois pas grand-chose pour les faire revivre. Et c’est exactement ce qui arrive à Emile.

Servis par des dialogues savoureux, une narration classique mais juste, les petits ruisseaux de la vie ruissellent d’une spontanéité délicieuse en suivant notre personnage glissant sur les difficultés comme un magicien. Louons la performance d’un Daniel Prévost touchant de vérité. Son jeu, sobre en toute occasion, fait d’Emile un clown triste d’une poésie incomparable. Le reste du casting est à l’avenant avec Bulle Ogier et Hélène Vincent en tête. Véritable ode à la liberté des seniors,Les Petits Ruisseaux de Pascal Rabaté ressemble aux comédies italiennes façon Ettore Scola ou Francesco Rosi. C’est poétique, jamais graveleux ou d’apparence facile. Il s’agit, en somme, d’un petit rayon de soleil bienvenu en ce début d’été maussade.
 
geoffroy

 
 
 
 

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