Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 23

 
Breathless (Ddongpari)


Corée du Sud / 2009

14.04.2010
 



LE DERNIER SOUFFLE





"Celui qui donne les coups ne s'attend jamais à en recevoir."

Breathless s'inscrit dans une veine actuelle du cinéma coréen qui ausculte avec une certaine finesse la manière dont la violence contamine toutes les strates de la société et s'érige en mode de communication. Ici, les deux personnages principaux ont un lourd passé de brutalités familiales et ne parviennent pas à s'en extraire, dans la mesure où ils ont tout deux intériorisé ce système de fonctionnement.

C'est particulièrement flagrant chez Sang-hoon qui connaît d'effroyables explosions qu'il est incapable de contrôler. Chez lui, la violence est une réponse-réflexe qui n'engendre aucun plaisir et ne répond à aucune sorte de cruauté ou perversité cachées. Au contraire, chaque acte de brutalité exprime son indicible souffrance. On atteint d'ailleurs un paroxysme dans les scènes avec son père, où les coups deviennent frénétiques, presque insoutenables.

Pour autant, le film ne bascule dans aucune complaisance. Malgré le sujet difficile, il garde une vitalité et une énergie qui lui permettent de conserver une certaine légèreté. Surtout, il évite tout pathos sans se priver d'émotion. Et lorsque cette dernière surgit au détour d'une séquence, elle sonne particulièrement juste. L'intrigue prend alors un autre tour. Pas vraiment celui d'un conte de fées, car il n'y a là rien de mièvre ou de naïf, mais plutôt celui d'une histoire de solitude et de douleur d'où quelque chose de bon est capable de sortir.

Ik-june Yang, dont c'est le premier long métrage, incarne son personnage principal avec beaucoup de foi et présence. Trouvant le savant dosage de force brute et de psychologie, il en fait indéniablement un être plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Face à lui, Kkobbi Kim semble un bulldozer lancé à toute vitesse, à la fois inébranlable bloc de volonté et masque de douleur ravalée. C'est elle qui apporte un peu de douceur et d'humour au récit, et de sa confrontation avec Ik-june Yang nait l'équilibre réussi du film, à mi-chemin entre l'uppercut psychologique et la chronique sociale douce-amère.
 
MpM

 
 
 
 

haut