Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La grande vie


France / 2009

04.11.2009
 



L'EDUCATION MONUMENTALE





"Quand j’entends parler de principes, je sors mon chéquier."

Philosophie et télévision, introspection intime et quête de la célébrité, cynisme et candeur, le mélange des genres imaginé par Emmanuel Salinger pour son premier long métrage est particulièrement savoureux. Alternant moments de comédie pure (à l’image de la séquence d’ouverture qui voit le monde du héros s’effondrer au sens propre) et satire d’une société du spectacle qui se caricature elle-même, il parvient à insuffler un ton personnel et décalé à des situations relativement basiques comme celle du tandem mal assorti ou de la rencontre amoureuse.

En plus d’un rythme qui tient la distance sans trop s’essouffler (primordial dans le domaine de l’humour), la grande réussite de Salinger est d’avoir choisi un casting suffisamment solide pour mener le film du début à la fin sans se relâcher. Laurent Capelluto évoque Rowan Atkinson, dont il a la gestuelle très maîtrisée et certaines expressions (flagrant lors de l’hilarant duel au stylo quatre couleurs). Avec lui, le personnage de Grégoire gagne en profondeur. En face, Michel Boujenah s’en donne à cœur joie en cabotin égocentrique et manipulateur capable de s’adapter à toutes les situations. En contrepoint, Maurice Bénichou symbolise une stabilité moins glamour (il est obsédé par les canalisations, la propreté et le rangement) mais tout aussi cocasse.

Plus tête à claques qu’attachant, l’anti-héros absolu qu’est Grégoire traverse donc le film comme ces jeunes hommes des romans d’initiation : d’abord persuadé de tout savoir, puis convaincu que plus rien n’a d’importance, avant peut-être d’accepter son ignorance et de recommencer à zéro. Ni moral, ni même encourageant, le premier film d’Emmanuel Salinger porte ainsi sur le monde actuel un regard acéré et critique que même la fantaisie omniprésente du récit n’arrive pas à adoucir.
 
MpM

 
 
 
 

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