Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Marley & Moi (Marley & Me)


USA / 2008

04.03.2009
 



MAD DOG & FAMILY





« Ce serait con qu’il mange le bébé. »

Entre chroniques acerbes et crues à la Bridget Jones et comédie hollywoodienne formatée, Marley & Me n’a pas su choisir son format. Totalement prévisible dès lors que le scénario se concentre davantage sur les humains que sur le chien, la dernière demi-heure très poussive étire le film, diluant dans les larmes tous les gags du début.
Car ça partait bien. Un couple presque trop idéal à qui tout sourit, choisit le chien le plus dévastateur du pays. Owen Wilson, en bon glandeur qui a tendance à se surprendre, est dépassé par tous les événements : son boulot, les névroses de sa femme, les conneries de son chien. Jennifer Aniston, en bonne planificatrice, tentera de tout contrôler, sauf ses nerfs. Marley & Moi aurait pu se titrer Marley & Nous tant il s’agit d’une histoire consensuelle centrée autour d’un couple se développant en filiales : chien, gosses,… Une vision de la famille qui dérange puisque c’est la femme qui abandonne sa carrière pour s’occuper des mioches. On en est encore là.

Heureusement, le chiot acheté au rabais fournit matière à se détendre. Avec lui, le film est d’horreur, et le chien une terreur. Un film catastrophe où la vie du jeune couple est bousillée par cette tornade à poils. Dans cette première moitié, la comédie percute et peut s’avérer drôle, car absurde et cruelle. Les monologues digressifs de Wilson, finissant rarement ses phrases, font mouche. Les seconds rôles, furtifs, en rajoutent une couche. Alan Arkin est pourtant désopilant en patron pince sans rire, et Kathleen Turner, qui n’a qu’une seule scène, impose une autorité hilarante.

Mais la comédie n’assume pas la farce et le délire. Aussi insère-t-elle une pointe de drame, de réel. Et le basculement ne fonctionne pas totalement, se concentrant trop sur cette famille, et abandonnant le chien à son vieillissement. Le scénario s’étire vers une réflexion sur la routine, le couple, la relation « durable », la parentalité… Cela devient une tragédie familiale, où même les gosses sont à fleur de peau. Le dernier quart d’heure est plombé par un pathos alourdit par un discours pseudo philosophique et moralisateur sur le rôle du meilleur ami de l’homme. Cet affreux cabot est enfin érigé en héros, au nom des souvenirs. La mise en scène force alors la dose lacrymale avec une musique à violons et un découpage où Wilson dit adieu au chien, et Aniston, dans son coin, larmoie. On aurait préféré pleurer de rire, de bout en bout.
 
vincy

 
 
 
 

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