Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Las Vegas 21


USA / 2008

04.06.2008
 



L’AS QUI PIQUE LE FRIC ET UN COEUR





« - Gagnant, gagnant, buffet à volonté ! »

Las Vegas 21 pourrait apparaître comme un Ocean’s 11 destiné aux ados.
Mais le film s’avère un peu plus subtil qu’une simple martingale pour décrocher le Jackpot. Il s’agit avant tout de l’itinéraire initiatique d’un jeune homme partagé entre deux mondes, celui de la connaissance pour lequel il est doué, et celui du capitalisme, auquel il aspire. La frustration des deux univers interagit l’un sur l’autre et produit ses erreurs, ses doutes, ses choix. Inconsciemment, ou involontairement, le film est une charge assez violente contre le libéralisme sauvage, incapable de financer les études de ses meilleurs talents (quasiment obligés de se prostituer pour obtenir le cash nécessaire), impuissant à récompenser à leur juste valeur (financière) les plus brillants cerveaux.
Dans tous les cas, l’argent dicte les objectifs de chacun, prêts à user de tous les moyens pour l’obtenir, et ainsi concrétiser leur rêve ou gagner leur liberté. Ce qui justifie le fric facile et la vie décadente de Vegas la tentatrice qui ainsi sonnent comme le triomphe du Diable sur la justice ; même si celle-ci tente de se rattraper sur la fin, avec le personnage de Laurence Fishburne. Pour arriver à ses fins, le film essaie toutes les hypothèses et tous les retournements de situations possibles. Ce qui le rend évidemment trop long et parfois un peu creux. Ajoutons à cela la complexité des règles du comptage au blackjack et certaines séquences rendent l’ensemble un peu confus.
Cependant, Las Vegas 21, si l’on ne s’attarde qu’au portrait générationnel, est une œuvre respectable, ne méprisant pas cette bande de jeunes, et leur offrant un scénario plus adulte que crétin. Si les personnages secondaires sont des prétextes anecdotiques et sans intérêts, mentionnons le « full » Jim Strugess, Kate Bosworth, Kevin Spacey, Laurence Fishburne, Josh Gad. Si le héros, « casté » avec justesse, va devoir gagner en consistance avec l’âge, ses partenaires parviennent à faire exister rapidement leurs rôles. Bosworth, parodiant Sharon Stone dans Casino ou révélant ses failles intimes, révèle un potentiel inimaginable dans ses précédents films. Spacey et Fishburne montrent à quel point l’ambivalence leur va si bien. Enfin Josh Gad est le seul rôle de soutien qui apporte du relief aux séquences les plus banales.
Honnête divertissement sur une jeunesse corrompue par les dollars, les marques et la superficialité, il souligne aussi le besoin de valeurs morales, de confiance humaine et de sincérité dans un monde qui en est complètement dépourvu. On peut aussi se réjouir qu’un film hollywodien rende hommage aux mathématiques. Qu’elles servent la bureautique, le ludique ou les désirs plus pragmatiques d’un jeune mec.
 
vincy

 
 
 
 

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