Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Angely v rayu (Des anges au paradis)


Russie / 1993

05.05.99
 



GENERATION SACRIFIEE





"- Galia. Tu es la dernière de la bande. Tu devrais te lancer."

Au cours d'une visite dans un musée, Micha fait la connaissance de Galia. De cette rencontre fortuite va naître un amour impossible dans une russie vivant les années grises de la stagnation brejnévienne.
Ces adolescents, sacrifiés mais pas soumis, se donnent rendez-vous surles toits des immeubles avec leurs camarades pour boire de la vodka, chanter des chansons des Beatles. C'est la paradis. Mais un paradis artificiel, car l'un d'entre eux se jette dans le vide. Démarrer un film sur une chute est un comble. Mais, c'est de là que surviennent tous les événements à venir dans cette histoire.
Galia, cette jeune fille descendante d'une famille d'aristocrates, aujourd'hui déchue, va se rapprocher de Micha, une jeune garçon dont le principal défaut est d'être bègue. Mais cet amour n'est pas du tout du goût de Varvara, la mère de Galia. Elle lui préfère un futur époux beaucoup plus digne d'elle: un militaire de l'armée soviétique. Et pour la mère, "la famille, c'est comme la constitution stalinienne: on se tait et on obéit". Mais Galia n'a plus envie d'obéir. D'ailleurs, la relation qui unit Galia à sa mère est pour le moins étrange. Bien souvent, elle l'appelle "tante" au lieu de "mère", comme si elle refusait le lien direct, comme si elle cherchait à s'en détacher.
Et Galia et Micha cherchent à s'éloigner de ce monde d'adultes irresponsables et alccoliques. Sa mère ne se sépare jamais d'une bouteille de vokda planquée dans son corsage qu'elle utilise régulièrement, afin d'oublier, sans doute, ses origines aristocratiques. Cette fuite en avant se retrouve dans tous les personnages adultes de cette terrible histoire. Seuls les adolescents essaient de faire face à la réalité. Même Micha. Notamment lors des moments où il se souvient de l'assassinat de sa mère lorsqu'il était plus jeune.
Dès le départ, le spectateur sait que ce long métrage ne se termienra pas sur une note de joie, voire d'espoir. Tout converge pour que la relation de Micha et Galia finisse mal, d'une manière ou d'une autre ( à cause de la mère, de l'appel de Micha sur le front afghan). L'alcoolisme omniprésent permet de faire dire à l'un des personnages que "on boit ça et on est comme des anges au paradis". Mais cette illusion les conduira tous à vivre mal cette vie, encore empreinte de l'univers stalinien. Quelques verres plus loin améneront Galia à poser pour des photos érotiques afin d'avoir assez d'argent pour partir avec Micha. Mais même là, le cinéaste nous fait croire que l'amour est aussi une illusion. Car, comme beaucoup d'hommes, Micha est un lâche. Et il préfère se pendre au cou d'une autre fille plutôt que de lutter aux côtés de Galia pour vivre ensemble leur amour. Et lorsque Galia découvre cela, c'est un véritable désenchantement.
Ce film, à l'opposé d'un Roméo et juliette, possède quelques qualités. Dont l'essentielle réside dans les sentiments forts et violents qui constituent l'intégralité de cette histoire. On lui reprochera toutefois quelques remarques. Il subit trop de longueurs de plans et de durée. Par exemple, le film aurait très bien pu se terminer à partir du décès de la mère de Galia. Mais le cinéaste semble radoter un peu trop pour nous obliger à suivre son histoire jusqu'au bout. En outre, Evgueni Lounguine veut aborder trop de thèmes simultanément, mais ne prends pas le temps de les approfondir. Ce qui en fait un film plutôt superficiel. C'est bien dommage. Un film aussi caustique aurait pu être mieux réussi si le réalisateur s'en était tenu à un ou deux thèmes. La dispersion n'est jamais bonne. Malheureusement, ce film en est l'exemple.
 
chris

 
 
 
 

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