Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rendez-vous à Brick Lane (Brick Lane)


Royaume Uni / 2007

12.03.2008
 



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«- Le diable ne prend que les plus beaux.» Pourtant cet embellissement a du sens. Il symbolise le souvenir d’un pays qui manque. Le passé est toujours plus rayonnant dans l’esprit que dans la réalité. Mais surtout il contraste avec Londres où notre personnage principal est plongé de force avec son mariage arrangé. La capitale britannique apparaît terne, sans charme. Or le film, qui se repose sur une histoire simple et déjà vue, ne manque pas de charme, (trans)porté par sa comédienne.
Quel beau personnage d’ailleurs. Triste et secret, doux et gourmand. Elle qui a tant perdu – son pays, sa mère, son fils – est en état de survie lorsqu’elle se remet à vivre, grâce à ses sentiments, grâce au désir. Frôlant le romanesque à l’eau de rose, le sirop épicé, Brick Lane va s’en sortir par une deuxième partie du film beaucoup plus proche du cinéma social anglais que d’un mix entre Bollywood et une comédie ethnique. Car, et c’est à la fois le problème et la magie de ce film, le scénario explore plusieurs pistes, plusieurs tonalités, d’un remake de La Couleur Pourpre de Steven Spielberg qui n’aura jamais lieu à Just a Kiss de Ken Loach qui n’aboutira pas. Ces esquisses inachevées dessinent un portrait de femme subtil et nuancé, qui n’a rien en commun avec des histoires similaires.
Au milieu du film, le 11 septembre 2001 complique la donne et rabat les cartes. La liaison infidèle et sensuelle, pour ne pas dire passionnelle, fait place à une relation politique, durable. L’enfant exilée a eu le temps de vivre un amour adolescent, de jouer son rôle de mère pour enfin devenir une femme libre. Cette évolution vers une autonomie de la femme a une résonnance particulière dans un film sur une communauté musulmane. Jamais il n’y a de reniement de la religion. Le film ne s’intéresse qu’à l’itinéraire individuel. Même le duel entre une forme de liberté personnelle et une tradition plus collective, la tentation contre la protection, ne sont pas manichéens. Par conséquent, ce mélodrame esquive tous les poncifs. Concentré sur cette femme sublime et naturelle, il offre un visage moderne et fier à un peuple souvent affublé de préjugés.
 
v.

 
 
 
 

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