Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Congo na biso


Belgique / 2006


 








LE CLUB DES CINQ

Exercice ardu que d'expliquer les soubresauts de l'histoire contemporaine africaine. A force d'avoir le nez dedans chaque soir, le téléspectateur n'y comprenait plus rien. La confusion des conflits (Rwanda, Congo, Angola, Soudan, Cote d'Ivoire...) ne permettait même plus de comprendre les enjeux ou de différencier les parties en présence. Et si le Rwanda a eu les honneurs d'une vulgarisation hollywoodienne (Hotel Rwanda, entre autres), le Congo démocratique (ancien Zaïre), pourtant bien plus important d'un point de vue économique et géographique, n'a jusque là intéressé personne, hormis l'ONU qui y a déployé d'importants moyens pour imposer la démocratie dans ce pays...
Congo Na Biso, première oeuvre initiée par trois jeunes européens, éclaire ainsi les quinze dernières années de ce géant équatorial, de la mort de son tyran, Mobutu, à la veille des élections de 2006 (et qui a vu gagner Kabila, finalement). Tandis que nos vieilles démocraties spolient ce privilège, le film démontre qu'elle est précieuse pour ceux qui ne l'ont jamais vraiment connu. Ce qui nous reste, ce sont ses trois paroles. L'officielle, tellement langue de bois que l'un des vice-présidents oublie un mot / slogan de son discours appris par coeur - ironiquement le mot "libre". Les cinq vice-présidents ont un côté "parrains" associés de circonstance...
La parole journalistique, c'est à dire les témoignages qui nous apportent la lumière sur le contexte politico-historique, est certes mieux agencée, plus lucide mais surtout limpide. Aucun jargon, pas d'élitisme. Appuyée par une cartographie pédagogique, le documentaire s'adresse autant au béotien curieux qu'à l'étudiant paresseux : Congo na biso s'adresse à tous, et se veut grand public. Cette dimension de simplicité (mais pas de simplisme) et de clarté fait de ce documentaire une référence évidente pour comprendre ce qui nous avait échapper : le Congo démocratique est une proie pour ses petits voisins. Citadelle de diamants et minerais assiégée. Convoité et manipulé par l'Ouganda et le Rwanda, l'immense Congo même démocratique devra lutter pour sa survie et son indépendance.
Il reste alors la parole du peuple. Ils bavardent, s'interpellent, répètent avec ferveur, argumentent, écoutent, acquiescent, s'expriment librement sur leur candidat. Le programme n'a pas d'importance : il s'agit de voter sur celui qui défendra le mieux la démocratie, l'indépendance, le poids du Congo démocratique. Forme de nationalisme nécessaire puisque le documentaire nous aura appris l'ingérence des voisins dans les affaires et assassinats d'Etat. La caméra visite ainsi les foires de Kinshasa, les villages reculés de la province de l'équateur, le Beyrouth local soit la ville de Kinsangani. Les vice-présidents sont filmés de façon institutionnelle dans leurs bureaux, drapeau inclus. Le peuple est dans la rue.
Le processus démocratique démarre quand le film s'achève. Ni reportage ni docu-fiction, Congo na biso revendique son utilité en croisant le flash back historique et le présent bien ancré dans les espoirs de congolais qui voudraient voir, enfin, la République Démocratique du Congo devenir une réalité plutôt qu'un assemblage de termes.
 
vincy

 
 
 
 

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