Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'été où j'ai grandi (Io non ho paura)


Italie / 2004

03.08.05
 








ON DIRAIT LE SUD

« Dis leur que je ne suis plus leur fils, que je ne reviendrai pas.
- Tu n’es plus mon frère alors ?
- Non !
- Alors je peux prendre tes bandes dessinées ?
- Non !! »

A contre sens de toute modernité, le cinéma populaire italien continue, un peu à l’image de son équivalent français (avec Jeunet dans le meilleur des cas), à puiser dans ses souvenirs pour dénicher son inspiration. Ainsi L’été où j’ai grandi ne sera pas sans rappeler à plusieurs titres l’agréable surprise qu’avait été Respiro de Emanuele Crialese. Même vision d’une Italie envoûtante sublimée par la nostalgie, même approche de la famille méditerranéenne régie par des codes comportementaux à la rigidité alors apparemment immuables. A défaut de révolutionner le cinéma transalpin, en convoquant le naturalisme déjà exposé d’un Bertolucci ou le réalisme des années 60, Gabriele Salvatores propose néanmoins avec ce thriller initiatique, un divertissement haut de gamme dont les partis pris artistiques servent largement le propos.
Eminemment accessible dans sa lecture, la thématique maîtresse s’installera sur une dualité d’ombre et de lumière, soulignant la perception qu’a le jeune héros, Michele, de son environnement. Si le monde s’offre à lui avec générosité, à travers une nature luxuriante, l’univers adulte par contraste se tient hors de sa portée, souterrain, caché et ignoré. L’accès s’y fera à la dérobée, par l’entrebâillement d’une porte ou l’ouverture d’une cave creusée à même le sol. Le fait divers au cœur du film sera intimement lié à la fertilité de l’imagination débordante du gamin. Cette curiosité et cette soif de savoir qui le pousse notamment à s’affranchir du dictat de sa petite bande qui reproduit précocement le modèle des aînés à base de machisme latin, où la force physique prime et toute sensibilité est rejetée. La rencontre avec la victime du drame en cours sera un révélateur. Elle mettra en évidence les limites de l’adoration pour ses parents, embourbés dans la précarité de leur condition qui les pousse au crime et l’existence d’une alternative formatrice (son nouvel ami étant issu d’un milieu aisé à l’éducation moderne). L’humble qui découvre les champs du possible d’un épanouissement dans les privilèges culturels de la bourgeoisie… encore une récurrence non dénuée de naïveté du cinéma local (Il Postino par exemple)
Fort d’une trame solide, Salvatores assumera en tout cas jusqu’au bout son classicisme. Western rural (non spaghetti) soigné, à la beauté du cadre digne du meilleur spot d’une agence de voyage (ce qui n’a rien de fondamentalement honteux), L’été où j’ai grandi séduit par sa rigueur. Celle-ci s’incarne pour une bonne part dans une direction d’acteurs très maîtrisée, en particulier concernant les jeunes comédiens plus que crédibles et à mille lieues des singes savants hollywoodiens surjouant et qu’affectionnent Disney & Co. Porté par son casting, le cinéaste n’a aucun mal à maintenir jusqu’au bout la tension générée par la dramaturgie des événements.
Certes, la fable aux reflets écologique ne peut prétendre égaler la profondeur philosophique des envolées romantiques d’un Terrence Malick. Mais la justesse d’un divertissement peut parfois satisfaire les plus exigeants, même au sein de sa simplicité poétique.
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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