Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Robots


USA / 2005

06.04.05
 



IL EST BEAU MON MECANO





"- Tu peux dormir avec moi...
- Nous ignorerons les ragots!"

Il n’y a rien d’exceptionnel dans l’histoire de Robots. Le scénario est simpliste au point de connaître la fin dès le début. Sa force est ailleurs !
Dans l'animation avant tout ; Robots était pourtant attendu en oeuvrant dans la catégorie supérieure du film d’animation 3D, une technique très à la mode qui a remplacé les traditionnels crayons, pinceaux et cellulos ! Rien àç voir avec l'artisannat d'un Garri Bardine (La Nounou 3 sort sur nos écrans simultanément). Les créateurs de Robots se sont en effet appliqués à créer un univers parfaitement maîtrisé visuellement où rien n'est laissé au hasard : les reflets, la rouille, les trâces d’usures, et tout cela fonctionne magnifiquement, malgré ce perfectionnisme presque glaçant. Les références au monde humain sont habilement exploitées : la naissance, - en kit ! - du petit Rodney , les signalisations, les prise mâle pour les hommes et femelle pour les femmes, les massages remplacés par les ponçages, les douilles à la places des c....., et caetera … Le graphisme soigné et inventif de ce film, le casting des voix (en VO comme en VF d’ailleurs) font de Robot une réussite en la matière. Les scènes d'action sont très bonnes et menées au rythme d’une bonne comédie américaine, ponctuées de jeux de mots et références cinématographiques « mécaniques » ne manquent pas ! On ne chante plus sous la pluie, mais bien dans la graisse... L'ensemble, finalement, nous rappelle ces mécanos offerts à Noël. Film ludo-divertissant ciblant plutôt les garçons que les filles, Robotos s'amusent avec les lois de la physique et autres défis entre vitesse et apesanteur. Sans oublier des super parties de dominos, où là encore la science et le calcul sont mis à rude épreuve : pour les spectateurs, ce sont autant de scènes qui nous régalent : l'arrivée dans la mégapole, la rencontre avec Big Weld... la fluidité des séquences, impressionnante, et l'ambition des cinéastes contrastent cruellement avec Vaillant et Pollux...

MAIS… car il y a un mais, le scénario affaiblit grandement l’œuvre ! Ce qui était une légère faiblesse dans Ice Age devient un gros défaut. Tous ces Indestructibles, Nemo et autres Shrek. Ou même Toy Story puisque nous ne sommes pas loin de cet univers de jeux humanisés.
L’histoire est simplette et seuls les intermèdes musicaux à la James Brown (scène finale notamment) redynamisent le public des plus de 12 ans qui avait fini par sombrer dans une courte sieste ! Il faut dire que le travail de l’écriture dramaturgique n’a pas du bénéficier du même soin que celui de la technique 3D. Personnages clichés, situations caricaturales, du "prout" nécessaire aux plus petits au garçon manqué en passant par la bimbo et le dingo de service... Aucune émotion ne peut naitre dans ce fatras de ferrailles inventé avec si peu d'imagination. N'est pas Bigweld qui veut. Quel dommage !! Du coup on tombe dans des lieux communs (tout vient à point à qui sait attendre, à condition d’être un bon p’tit !) qui font regretter que lorsque la technique est maîtrisée, les producteurs ne sachent pas prendre le recul scénaristique nécessaire qui servira le film et en en faisant un VERITABLE événement ! Pire que cela, en empruntant à Shrek 2 le même ennemi (une mère et son fils pour conquérir le trône, ici une multinationale), Robots marque une limite hollywoodienne : imaginer d'autres rapports humains comme "ressorts" dramatiques. Du coup, à bien y regarder, cette nostalgie très "fifties/sixties" dans les lieux, le décor, les couleurs, nous révèle une Amérique qui n'en finit pas de regretter sa période insouciante. Le monde paraitra bien naïf aux jeunes d'aujourd'hui, et l'on sent que les quadras qui dessinent ces destinées ont pour dessein de faire revivre, avec un soupçon d'amertume, une époque révolue. On ne sort pas du mythe de l'American way of Life, avec au passage un cynisme mal assumé, en critiquant la toute-puissance de l'Entreprise. Il y a quelques failles dans la cuirasse.
Parents, vous n’y couperez pas (à moins que la baby-sitter vous arrange le coup !) ; enfants, nous vous promettons une franche partie de rigolade rythmée, chantante et charmante. Mais Robots semble déjà dépassé, désuet, daté. En 2005, il aurait fallu faire une Guerre des mondes avec les mécanos contemporains : les Bionicles.
 
Bénédicte

 
 
 
 

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