Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


Pan-Européenne  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 17

 
Pinocchio le Robot


France / 2004

09.02.05
 



NEO NEZ





« Ah dis donc, il est très design ton robot Gepetto, c’est normal, tu es italien… »

Décidément très sollicitée par le cinéma la petite créature de Carlo Collodi et même si les contes sont éternels et écrits pour être narrés un nombre incalculable de fois, difficile de ne pas prétendre qu’assister à une nouvelle transposition des pérégrinations du pantin prêterait à priori à un début de lassitude. Pour leur réelle relecture de l’œuvre et leur envie de nous surprendre sans nous assommer avec la nostalgie respectueuse, Daniel Robichaud et son scénariste Claude Scasso auront le mérite d’être chaudement félicités. La fable prend des accents contemporains tandis que sont abordés des thèmes tels que l’écologie et la tolérance face aux différences dans les apparences. Certes, d’autres pendants de la marionnette ont conduit des visionnaires à s’aventurer un peu plus loin sur les chemins de la réflexion anticipatrice, notamment Kubrick et Spielberg pour A.I. ou en animation, les japonais Rintaro avec Metropolis ou Mamoru Oshii et son Innocence. On frôle alors le vertige, quand l’égo humain se sonde dans le reflet que sa réplique robotique lui renvoie de lui-même, quitte à provoquer des crises identitaires majeures. Cible enfantine oblige, les considérations philosophiques auront été ici simplifiées pour ne s’en tenir qu’aux bons sentiments aboutissant sur l’ouverture d’esprit. Gentil et réducteur. Un peu trop ? Peut-être, même si les parents manifesteront un profond soupir de soulagement en trouvant une œuvre ou la violence même non frontale est absente. Il n’en demeure pas moins que le film manque d’aspérité. La dramaturgie est dépourvue cruellement de relief, desservie par une réalisation un peu plate. Il semble évident que ce Pinocchio a un cœur gros comme ça, mais il peine à faire battre celui du spectateur, même dans les instants les plus critiques, comme le lavage de cerveau industrialisé des écoliers de Scamboville, mais aussi du père créateur Gepetto, orchestré par le vilain de service et qui ne génère aucune tension. Walt Disney s’était montré plus audacieux dans la suggestion en son temps. La lacune se ferait à la rigueur pardonner si l’aspect comédie, autrement plus crucial dans un spectacle dédié aux plus jeunes, pouvait prétendre la faire oublier. Hélas l’humour demeure extrêmement sommaire et il faudra se rabattre sur les bévues des protagonistes secondaires, essentiellement les deux androïdes assistants Cabby et Rodo, qui exercent dans le gag récurent primaire lié à leur maladresse « congénitale ». Cette dernière parasite plus qu’elle n’accompagne l’intrigue. Les éclats de rire ne fusent pas tandis que la fatigue s’impose très vite.
Heureusement l’équipe se rattrape sur la partie plastique et technique. La 3D qu’elle nous offre est de toute beauté et fait état d’une maîtrise de pointe de la discipline. L’environnement futuriste acidulé mérite le détour et bénéficie d’un traitement de texture convaincant. Mariant fantaisie et réalisme, la direction artistique trouve un compromis épatant en particulier dans ses représentations de personnages. Ainsi, à mi chemin entre les clones sophistiqués mais hébétés du « Polar Express » et la tradition stylistique cartoon de Pixar, le travail effectué sur Pinocchio le Robot représente une alternative crédible pour composer un jeu d’acteur naturel avec des créatures virtuelles. La différence se fait indéniablement au niveau des yeux très détaillés, mais qui conservent un seuil de stylisation (utilisation du célèbre point blanc orientant le regard) qui autorise une expressivité tangible, esquissant une âme derrière le pixel. L’ensemble laisse réellement admiratif…

Visuellement soigné et novateur, au détriment de son déploiement narratif, Pinocchio le Robot laisse ce goût d’inachevé (pas assez de sel, de poivre ou de poudre de perlimpinpin…). A défaut de satisfaire totalement, le coup d’essai n’en est pas moins prometteur. L’expérience aidant et dans l’éventualité d’une résurrection d’une Blanche Neige ou d’une Cendrillon cybernétique, prévoir de se lâcher un peu plus sur le tempo…
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

haut