Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Danny The Dog


France / 2004

02.02.05
 



LE BAISER MORTEL DU LABRADOR





« Ma mère avait l’habitude de dire : si tu les prends jeunes, tout est possible. »

Ce troisième film de Louis Leterrier persiste, de sa première à sa dernière minute, à étaler, avec une désinvolture quasi cynique, les invraisemblances et détournement de réalité de tous poils. Sachant que l’infortuné Danny est claquemuré, depuis tout petit, dans le sous sol d’un repère de mafieux écossais, quelques interrogations aussi fascinantes que stupides se bousculent. D’abord le cerveau laissé vacant par ce futur prime time calibré TF1, prêt à accueillir toutes les pubs pour soda du monde, se demande d’où le cher Danny tient son épais accent chinois. Puis, si ce voyage intellectuel aux confins du pragmatisme cinématographique ne l’aura pas trop épuisé, il se rabattra sur la question subsidiaire : où Danny a-t-il acquis son immense science du combat ? On lui aura sans doute prêté les DVDs de Bruce Lee. Le tournant du film est la rencontre de Jet Li et de Morgan Freeman. Alors qu’il attend un signal de ses « maîtres », dans une sorte d’entrepôt à bibelots et mobilier, pour bondire sur toute une équipe de brigands costumés (on croirait à une parodie), notoirement ennemis de Bart, Danny aperçoit le vieux Sam tapotant expertement les touches désaccordées d’un piano. Il font connaissance. C’est son futur père spirituel. En attendant, que fait ce patriarche aveugle dans le grenier d’une bande de truands ? Bienvenue dans le no man’s land narratif. La réponse est peut-être dans le 2.
Plus déstabilisants encore, peut-être, que ces divertissants enfantillages scénaristiques, l’imagerie globale que nous propose la direction artistique de Danny The Dog frôle parfois le grotesque. Les gangsters cultes des années 90 sont recopiés (on pense aux films de Guy Ritchie) mais totalement incompris, interprétés avec une hystérie excessive. D’autre part, les diverses panoplies et accoutrements de seconds couteaux kitch, à force d’insister sur le stéréotype, décrédibilisent sérieusement les méchants de cette histoire. Les phases cosys du film, Danny découvrant la possibilité d’un vrai foyer et d’une famille, n’élèvent pas vraiment le niveau. Il n’échappera à personne que l’appartement de Sam fait singulièrement pacotille. Si la valeur d’un film se juge à la qualité de son papier peint, il s’agit bien d’une série B. Dans ces grands moments domestiques du film, l’émotion est sensée submerger le spectateur. Danny trouve un père, une sœur et éventuelle futur petite amie… Les dialogues sont un peu trop faibles et mielleux pour toucher vraiment. On glisse progressivement dans assortiment de conversations poisseuses et de violence pasteurisée. Scènes de combat – arrangées par Yuen Wo Ping de chez Matrix et compagnie - entre un chinois très énervé et des vagues de loubards dégingandés avec crête, tout droit sortis des années 80.
Le filmage des bastons est, lui, passablement lisible. On comprend à peu près que tel bourre-pif est affecté à telle trombine. Dommage qu’on s’en cogne. A la décharge de Leterrier, qui a bien compris la nature très série B de son film, l’ultime degré de gratuité de l’ensemble est plutôt assumée. D’ailleurs, la plupart des séquences de combats remplissent leur rôle d’en jeter. Quelques bonnes idées même, comme le combat dans un couloir très étroit. Reste à savoir si les esthétiques loufoques et les jeux d’acteurs aux confins de l’expressionnisme ne sont pas trop rédhibitoires.
 
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