Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



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Trainspotting (Ferrovipathes)


/ 1996


 



PETITS POIS ECOSSAIS





"- Je pense qu'on est hétérosexuel par défaut, pas par décision."

Scabreux, Brutal et Branché, Trainspotting peut-être considéré comme l'Orange Mécanique des années 90, post Thatcher. Ce film inventif, à la narration variée, est une adaptation gonflée du roman culte de Irvine Welsh (1993). On pose le décor au milieu d'un groupe auto-destructeur, désespéré et drogué. Royaume déchu d'un pays qui a vu James Bond et les Beatles, mythes dépassés, regrettés. Cette détresse qui détruit cette jeunesse rend Trainspotting emblématique d'une génération dépressive, cupide, excessive, lucide, immature. Ce film partage l'invention visuelle et l'esprit bouccanier de la première oeuvre - explosive - issue de l'équipe de la comédie noire Shallow Grave (Petits meurtres...). Ca va vite, ca file même : ça emmerde la campagne et ça se moque de toutes les formes d'autorités. sauvageons, va!
Ici on se shoote, on shoot personne. Sauf un bébé. La pire scène d'horreur du cinéma : le bébé crevé, le bébé qui rampe. hallucinations et réalités. Trainspo n'est pas tendre. Tout y est délabré, délinquant. Une cure de désyntox devient un purgatoire où la somme des culpabilités devient un cauchemar longue durée. Mais la force du film est de savoir alléger ce commentaire sur une société précaire. Scato-scottish. Avec beaucoup de merde (pas dans les yeux, heureusement), l'allégorie est facile. Leur vie est un cumul de shit (et c'est pas de l'herbe). Sexe, dope et losers. On se chie dessus. On va chercher sa drogue jusque dans les chiottes les plus immondes (séquence à la fois vomisssable et onirique). Tout est psycho, psyché, et leurs plaies, béantes, ne sont guéries que par la dérision de cet humour très écossais. Patchwork réaliste. Finalement on prend son pieds, entre thriller et drame social, comédie et cynisme politique.
Le résultat avait tout pour séduire avec son ton non-conformiste. A déconseiller aux aliens qui regardent TF1 : ce film comporte un mélange compliqué de réalisme cru, de fantasme cinématographique, et des dialogues contemporains, dépassant ainsi de nouvelles limites dans la profanité au Cinéma. Mais tellement moins vulgaire que n'importe quelle émission de télé.
 
vincy

 
 
 
 

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