Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La vieille qui marchait dans la mer


France / 1991

18.09.91
 



UN JEANNE MAN SHOW





"- Mon peigne sans dents, mon diplomate à 4 sous, mon corbeau à minettes, mon vieux bouc en décomposition, etc..."

Ce film est avant tout un scénario avec des dialogues, et surtout des monologues, d'une richesse linguistique rare depuis la disparition d'Audiard. En cela les fans des Tontons flingueurs, les amoureux du français populo et argotique, bien en bouche, qu'on déblattère généreusement seront ravis. Ici la moindre occasion est bonne pour humilier les mecs, les vieux, les jeunettes, les hypocrites, les richards vaniteux et inutiles. Le verbe vache et définitf. Jouissif pour l'oreille. En fait l'image du film est auditive etnon visuelle. Fermez les yeux et vous aurez les métaphores en technicolor.
Maintenant ce serait dommage de louper les acteurs. On parle de cul, mais on en voit peu. Faut cependant mater la main de Moreau fouillant le caleçon moulant de Thuillier. Ou encore Serrault broutant l'entrejambe de Danon (et s'essuyant délicatement après). Diificle pour les jeunots d'exister face aux deux monstres sacrés. Serrault, homme orgueilleux, assumant mieux son âge que ses sentiments, blessé par les piques de lady M. Terrassé par ses humiliations, en un regard, il montre tout son désespoir. Il offre alors la scène la plus émouvante du film.
Et puis surtout il y a Moreau. Grande actrice, grande joueuse, elle profite de chaques mots, de chaques gestes et fait de son personnage une Lady Eve (Stanwick) sarcastique et cynique. Elle perd même la boule avec facilité. Gourmande de chair, aigrie par ses rides, à la fois hérisson qui se veut biche et dauphin à l'âme de requin, Moreau s'offre un on-woman show, comique et tragique. Mais toujours digne, jamais vulgaire. A l'image de l'auteur, Frédréric Dard. La mise en scène n'a que peu d'importance...
 
vincy

 
 
 
 

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