Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'Enquête Corse


France / 2004

06.10.04
 



LE VISITEUR





«- Je connais tous les chemins de mon pays»

Il faut probablement une certaine dose de témérité pour monter une comédie dont la grande majorité des blagues raille le caractère des Corses. Aussi légère et complaisante que soit la plaisanterie, il fallait oser l’audace relative. Le principe du film est simple : il s’agit d’opposer un parisien plutôt naïf à une flopée d’insulaires sur les dents, dans quantité de situations conflictuelles. Le continental manque de se faire tabasser dans la plupart des plans du film, jusqu’à ce qu’il rencontre les bonnes personnes et s’en fasse des camarades.
Si la caricature est parfois juste, le film n’en est pas pour autant d’une légèreté et d’un intérêt constant. Pour qu’il fut plus efficace, les scénaristes auraient pu avoir la bonne idée de raconter une histoire. Hélas, c’est loin d’être le cas. A vrai dire, on peut trouver plus d’éléments narratifs dans un demi épisode de Starsky et Hutch. Outre l’invraisemblable histoire d’amour qui agite le débonnaire Clavier – il n’a qu’à remuer le sourcil pour faire fondre les plus belles plantes – et la toute aussi improbable cavale de Reno, le récit est plutôt dégagé. Alain Berberian enchaîne des séquences plus ou moins drôles, sans les lier vraiment. Le peu d’éléments qui sont mis à la disposition du spectateur sont à peine survolés par la réalisation, au mépris de ce qu’elle raconte, comme découragée d’avance par l’infime épaisseur de son contenu. Berberian, au fond, ne semble pas avoir pris la peine de les raconter clairement. Le résultat est, pour le moins, brouillon. Autre élément perturbateur, obturateur de réel assez rédhibitoire, la post-synchronisation systématique de la plantureuse Caterina Murino, ex-quatrième au concours de miss Italie. C’est une actrice française qui se charge de la voix de Léa. On s’aperçoit très vite qu’avoir deux acteurs pour jouer un même personnage ne va pas forcément dans le sens de la fluidité.
L’Enquête Corse ne se risque à aucun moment dans des considérations politiques. La nature gentiment satirique de cette histoire ne glisse jamais dans l’incorrect. A force, l’effort d’aplanissement de tout discours en devient palpable. Toutes les ficelles imaginables sont réquisitionnées pour, à la fois, caricaturer et ne pas froisser l’épaisse écorce des Corses. Après un déferlement de caractériels en tous genres, un insulaire angélique apparaît régulièrement, en proposant toutes sortes de gentillesses et de services. La fonction de rééquilibrage politiquement correct n’aura échappé à personne.
Malgré tous ces efforts, la Corse, notamment ses paysages, filmés à la va-vite, n’en sort pas tout à fait grandie. Certes, un second degré assez inattendu et quelques répliques viennent égayer cette heure et demi de gesticulations. Sera-ce suffisant ? Le box-office jugera. Enfin, il faut reconnaître, tout de même, la précision comique de Christian Clavier, lorsqu’il n’est pas trop occupé à s’imiter lui-même.
 
axel

 
 
 
 

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