Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Gaumont, ADR Productions, France 2 Cinéma
Réalisation : Karim Dridi
Scénario : Karim Dridi, Michel Vaujour
Montage : Lise Beaulieu
Photo : Eric Guichard
Musique : Jah Wobble, Jean-Christophe Camps
Durée : 107 mn
 

Samuel Le Bihan : Rapha
Yu Nan : Chinh
Yann Tregouët : Manu
Bounsy Luang Phinith : Tony
 

 
 
Fureur


France / 2003

16.04.2003
 

- LIENS TISSES AVEC LE METISSAGE CULTUREL





"C’est aussi cela la richesse du cinéma français." En 1995 déjà, avec son film Bye-Bye (sélectionné la même année à Cannes dans catégorie Un certain regard), Karim Dridi explorait ces thématiques qui lui sont chères : les relations intercommunautaires, le métissage et l’immigration. "Avec le recul, je m’aperçois que je suis toujours motivé par le même désir : donner ma vision d’une France métissée. Je suis convaincu que notre pays s’enrichit des différences et qu’il n’existe point de salut hors de la diversité",www.reeftiger.fr explique le réalisateur.
D’origine tunisienne, Karim Dridi, avec ce nouveau film, a relevé le challenge de nous faire découvrir une communauté qui jusqu’ici a toujours été peu représentée dans le cinéma français : la communauté asiatique du 13è arrondissement parisien, ses traditions et richesses culturelles ; ce, en évitant tout cliché sociologique. Un véritable défi pour le réalisateur qui, jusqu’alors, ne connaissait que très sommairement cette communauté. "Des milliers d’asiatiques vivent en France sans jamais que leurs images n’apparaissent dans nos films", souligne le réalisateur. "C’est comme si nous avions affaire à des citoyens virtuels sans aucune réalité. (...) Prendre la liberté de parler d’une communauté à laquelle je n’appartiens pas était pour moi une lourde responsabilité", nous confie-t-il. "J’aurais pu placer mon film du côté de la fratrie chinoise, mais il me semblait que je n’en avais pas le droit, car je n’avais pas la capacité suffisante d’identification. C’est une question d’authenticité. Par contre, je m’identifie totalement avec la famille Ramirez de culture méditerranéenne, et je me reconnais dans le personnage de Rapha, attiré par une femme d’une autre culture que lui". Samuel Le Bihan ajoute : "Beaucoup de gens ne se rendent pas compte à quel point ils passent à côté d’une chose formidable et essentielle, qui est la connaissance de l’autre, sa différence, tout ce qu’il peut apporter d’enrichissement sur notre culture, notre façon de réagir. (...) Parler de la mixité, c’est parler de l’énergie de se ressourcer, d’évoluer".

- DETERMINATIONS FAROUCHES POUR UN REALISME PARFAIT

La boxe : "une métaphore idéale pour parler de la vie et de la fureur que les hommes renferment en eux", explique Karim Dridi. Cet univers est cher au réalisateur : en 1992 et 1993, il y évoluait déjà en réalisant deux court métrages, Zoé la boxeuse et Le boxeur endormi. Pour préparer Fureur, Samuel Le Bihan, Yann Trégouët, mais aussi le cinéaste lui-même (pour son travail en direction d’acteurs), se sont entraînés à la boxe Thaï, durant près d’un an, en France et en Thaïlande. Sur le tournage l’ancien champion du monde de boxe Jo Prestia (qui joue également dans le film) a finalisé le réglage des séquences de combat. Au programme : apprentissage de la douleur pour un résultat hautement réaliste : "A un moment, ce n’était plus du cinéma", se souvient Karim Dridi. "Yann prenait des vrais coups qui bien évidemment n’étaient pas donnés à pleine puissance, mais qu’il encaissait tout de même". Samuel Le Bihan renchérit : "J’avais besoin, non pas de me faire mal, mais de me comprendre dans la boxe. Et cela ne peut se faire qu’en prenant des vrais coups".
Yu Nan : Fureur est son deuxième film, après Eclipses de Lune de Wong Quan An, en 1999 ; un film pour lequel elle a reçu le Prix d’interprétation féminine au festival asiatique de Deauville, en 2001. Cette jeune actrice chinoise encore méconnu a littéralement bluffé toute l’équipe, en apprenant la langue française a vitesse grand V, pour décrocher le rôle de Chinh. "Sur Fureur, j’ai dû en même temps travailler sur le rôle, sur la compréhension de celui-ci et sur l’intonation de la langue étrangère. C’était un véritable défi. La barre était tellement haute en terme d’objectifs que les avoir atteints m’a redonné confiance", nous confie la jeune comédienne.

- LA FUREUR SELON KARIM DRIDI

"C’est un sentiment qui m’habite souvent, mais c’est aussi un moteur évident dans mon travail", explique le réalisateur. "La fureur est un état d’énergie qui vous pousse à agir mais qui cependant vous consume de l’intérieur. (...) En me posant le problème de la représentation de la fureur au cinéma, je me suis demandé quelle force pourrait vaincre un tel sentiment. Ma seule réponse fût l’amour".  
 
sabrina
 
 
 
 

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