Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Metropolitan  

Production : Dimension films, MGM pictures, Mosaic Media Group, Daniel Bobker
Distribution : Metropolitan filmexport
Réalisation : Terry Gilliam
Scénario : Ehren Kruger
Montage : Lesley Walker
Photo : Newton Thomas Siegel
Format : 1.85, Dolby SR SRD DTS
Décors : Guy Hendrix Dyas
Musique : Dario Marianelli,
Durée : 119 mn
 

Matt Damon : Whilhelm Grimm
Heath Ledger : Jacob Grimm
Peter Stormare : Cavaldi
Jonathan Pryce : Delatombe
Lena Headey : Angelika
Monica Bellucci : La reine du miroir
Martin Kavan : le valet
 

site officiel
les freres grimm
 
 
The Brothers Grimm (Les Frères Grimm)


USA / 2005

05.10.05
 

Bizarrement en compétition au prestigieux festival de Venise, alors que celui de Locarno lui rendait hommage trois semaines plus tôt en diffusant Time Bandits, et que Tideland, opus suivant, concourrait à San Sebastian, trois semaines plus tard (vous me suivez?), Terry Gilliam célébrait son retour mieux qu'un lancement de PlayStation. Pensez donc cela faisait 6 ans que l'Américain de Minneapolis (qui a aussi vu émerger Prince) n'avait pas livré un de ses délires aux spectateurs du monde entier. Un hiatus plus long que d'hab' (en moyenne trois années séparent ses films) dû notamment à l'inachèvement de son Don Quichotte en 2001. Production maudite qui succédait à sa réputation de cinéaste peu contrôlable. Aussi ne fallait-il pas s'étonner que son nouveau film soit davantage surveillé par le studio (ici Dimension, filiale de Miramax) vu le budget de 80 millions de $. D'autant qu'en plein tournage, à l'été 2004, le monsieur Gilliam a décidé de tourner un autre film. Six mois de décalage. Reprise en janvier 2005, tandis que les frères Weinstein, propriétaires du studio Miramax, ont décidé de quitter le navire. Il faut donc sortir le film avant septembre. Surtout que le film avait déjà subit l'abandon de la MGM en pleine pré-production, qui cherchait à se vendre à Sony en épurant ses projets de gros mammouths peu rentables.




Relations forcément tendues à prévoir. Les Weinstein ne sont pas du genre à laisser un budget sombrer leurs comptes. Une chef op' virée par l'un des Weinstein (Nicola Pecorini), un casting qui a joué aux chaises musicales (Nicole Kidman, Anthony Hopkins, Johnny Depp, Robin Williams furent successivement annoncés puis remplacés), un compositeur de musique changé en cours de route (Goran Bregovic laissa la place au plus classique Dario Marianelli), une actrice désirée par Damon et Gilliam et refusée par les Weinstein (Samantha Morton quand même!), la scène la plus chère financièrement coupée au montage, ... un film de Gilliam n'a rien de paisible en amont.
Au final, le générique annonce une seule scénariste, Ehren Kruger, auteur de films du genre The Ring, The Skeleton Key, Scream 3, alors que Gilliam et Tony Grisoni en ont réécrit une grande partie. Enfin Matt Damon (qui a filé chez Scorsese) et Heath Ledger (qui s'est échappé chez Ang Lee) ont intervertit leurs rôles d'un commun accord. Damon devait jouer le romantique et Ledger le filou. La confusion règne. Jusque dans le titre. Les Frères Grimm, même s'il s'inspire des vies de Jacob et Wilhelm Grimm, n'a rien de biographique.
Conte de fée créé autour des auteurs Grimm, le nouveau film de Terry Gilliam aligne une série de clins d'oeil en étant rarement dans le réel : "Le petit chaperon rouge, Hansel et Gretel, Rapunzel, ... il y a tout au long du film de multiples références aux contes que le public connaît le mieux. Les Grimm en ont écrit plus de 200, mais nous avons voulu rendre hommage à ceux qui parlent le plus à l'imagination des gens" explique le cinéaste. "Ce qui m'intéressait c'était le conflit entre les croyances fantastiques et les idées des Lumières - une époque particulièrement rigide parce qu'elle ne croyait plus en rien de mystérieux ni de merveilleux..." On doit aussi aux conteurs Cendrillon, Blanche Neige, La Belle aux bois dormant; Tom Pouce, Le petit Poucet, ... tous écrits dans la première moitié du XIXème siècle (et pillé par Disney plus d'un siècle après).
Reste que le retour de Gilliam au grand écran, malgré ses stars, ne s'avère pas "successful". Le film peine à atteindre les 40 millions de $ au B.O. nord américain, ce qui met en péril sa rentabilité. Mais c'est quatre fois mieux que Las Vegas Parano, mais beaucoup moins que L'armée des 12 singes ou même Fisher King. Même s'il est le film le plus attendu de la semaine, et on peut compter sur un démarrage digne du culte porté au cinéaste, la carrière française ne devrait pas améliorer les choses. On attendra donc Tideland, dans quelques mois, pour savoir si, libre, l'auteur Gilliam vaut mieux qu'enchaîné.
 
vincy
 
 
 
 

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