David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE DIABLE PROBABLEMENT





Robert Bresson est l'auteur d'une oeuvre à part et singulièrement ambitieuse dans l'histoire du 7ème art.
Fils d'officier, après avoir étudié la peinture, il se tourne vers le cinéma par l'influence d'un des plus grands cinéastes français, René Clair. En 1934, il réalise sa première oeuvre, un court métrage, Affaires publiques.
Lorsqu'en 1943, Les Anges du péché apparaissent dans le ciel cinématographique de le Paris de l'Occupation, on avait eu l'impression qu'un grand homme du cinéma était né. Fort du succès de ce film, Robert Bresson n'attendit pas pour en commencer un autre. Il en trouva le sujet dans un épisode de "Jacques le fataliste" de Diderot, dont il fit La Dames du bois de Boulogne (1945). Malheureusement, en voulant retrouver la simplicité des Anges du péché, il fit une oeuvre d'une froide intellectualité, que ne réchauffait pas l'interprétation de Maria Casarès, Elina Labourdette et Paul Bernard. Cette fois, le public résista et on prononça le mot d'échec.
Bresson mis 5 ans à s'en remettre, sans pour autant modifier si peu que ce soit l'idée qu'il se faisait de son art et de son métier.
On le vit bien quand parut Le Journal d'un curé de campagne (1950), d'après Georges Bernanos. Il composa ce "journal" en montrant son jeune curé assis à sa table et rédigeant. On pouvait lire quelques lignes en gros plan, en même temps qu'on les entendait dire. Puis, on assistait au déroulement de l'action. Le même procédé revenait à chaque séquence. Ce n'était plus une transposition, mais une superposition, façon de faire dont l'originalité n'était pas niable. On en discuta fort. Pour les uns, c'était du "cinéma pur", pour d'autres, ce n'était pas du cinéma. Le public, sans s'arrêter à la forme, fut sensible à l'humanité du personnage, remarquablement exprimée par le débutant Claude Laydu. Le film reçut le Prix Louis Delluc, confirmation de l'estime en laquelle Bresson était tenu par ceux qui croient, comme le croyait Delluc, que le cinéma peut et doit faire autre chose que ce qui a été fait précédemment.

Cette estime, Robert Bresson continua à en être entouré pour la suite de son oeuvre: Un condamné à mort s'est échappé (1956), Pickpocket (1959) où il écarte toute interprétation professionnelle, inspiré d'un fait divers et réalisé avec une totale économie de moyens, Le Procès de Jeanne d'Arc ( Florence Delay, 1962), oeuvre ambitieuse, courageuse et noble, Mouchette (1967), inspiré encore de Bernanos. Dieu n'est jamais loin.
En 1969, il réalise Une femme douce, avec une actrice alors inconnue, Dominique Sanda. Les quatre nuits d'un rêveur (1971) transpose dans le Paris contemporain une nouvelle de Dostoïevski. Lancelot du Lac (1974) reprend le thème des Chevaliers de la Table ronde, mais l'épopée a fait place à la nostalgie: Lancelot a échoué dans sa quête du Graal. De longs silences alternent avec des monologues dits d'un ton monocorde. Ce film, l'un des plus austères de Bresson, est réalisé en couleur, dans des tons gris et bleus. Dans Le diable probablement (1977), le cinéaste aborde les problèmes contemporains de la pollution, de la drogue, l'évolution du christianisme, ce qu'il estime être le "vertige suicidaire de notre civilisation".
En 1983, déjà octogénaire, Bresson présente au festival de Cannes son dernier film, L'Argent, véritable réquisitoire contre la société française, oeuvre d'un moraliste intransigeant. Car, pour le cinéaste, ce champ de foire, cet ordre des choses définissent "cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus, cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre".
Bresson avait publié en 1975 des "Notes sur le cinématographe". Dans cet ouvrage, il insistait sur le rôle primordial de l'instinct dans la mise en scène.

chris


 
 
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