Champs-Elysées Film Festival 2015 : rencontre avec Zita Hanrot pour Fatima de Philippe Faucon

Posté par MpM, le 15 juin 2015

fatimaParmi les avant-premières proposées par le Champs-Elysées Film Festival 2015 se trouvait Fatima, petite pépite du réalisateur Philippe Faucon qui a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier festival de Cannes.

Librement adapté de Prière à la lune de Fatima Elayoubi, le film raconte une année dans la vie de Fatima, femme de ménage discrète et travailleuse qui s'occupe seule de ses deux filles et souffre au quotidien de sa maîtrise malhabile de la langue française. Avec une brillante économie d'effets, Philippe faucon raconte la honte et la fierté, l'envie de réussir et la peur d'échouer, la jalousie et la bienveillance qui se disputent le quotidien de Fatima et de ses filles.

A travers la voix vibrante de ce très beau personnage principal qui écrit ses pensées les plus intimes en arabe sur un cahier d'écolière, le film rappelle qu'aucune société ne peut faire l'impasse sur "ses Fatima" parce que ce sont elles qui font tourner le monde. Sans angélisme mais avec beaucoup de respect et d'émotion, Philippe Faucon dresse ainsi le portrait digne d'une femme tout en rendant hommage à toutes celles qui s'activent en secret dans les coulisses de nos existences : femmes de ménage, assistantes maternelles, caissières...

Autour de l'exceptionnelle Soria Zeroual Zita Hanrotqui incarne Fatima, on retrouve deux jeunes actrices formidables : Zita Hanrot, la fille aînée, étudiante acharnée, et Kenza Noah Aïche, la fille cadette, rebelle et révoltée. Zita Hanrot (que l'on avait jusqu'à présent aperçu dans de petits rôles pour François Ozon ou Mia Hansen-Love) était présente à l'issue de la projection de Fatima pour livrer quelques secrets de tournage.

Au sujet de Soria Zeroual

"Philippe Faucon a trouvé Soria Zeroual à Lyon après des mois de casting sauvage. Ca a pris beaucoup de temps. Elle ne voulait même pas passer les essais... Finalement elle a accepté... et elle a bien fait !"

Au sujet de son travail d'actrice sur Fatima

"Le travail avec Philippe Faucon est compliqué car il demande d'enlever tout ce qui est fabriqué. En tant qu'acteur, on a des réflexes, mais lui demande d'épurer le jeu. Pour moi, sur le tournage, cela nécessitait beaucoup de prises. C'est très exigeant comme travail mais ça apprend énormément. C'est intense. Philippe a l'exigence que le film n'aille jamais vers le pathos. Il n'y a ni cris ni hystérie. Ca laisse au spectateur la place d'être ému. Le regard qu'il porte sur ses personnages ets ainsi très juste, très tendre. Ce n'est jamais de la caricature."

Au sujet de Fatima Elayoubi

"Je l'ai rencontrée la veille de la présentation à Cannes. C'est une femme très forte et très courageuse. Elle était très émue et fière. En plus, je joue sa fille à l'écran... Elle était contente. Le film lui a beaucoup plu. "

Cinéma et mode : ô mondes cruels !

Posté par wyzman, le 14 juin 2015

Projeté en avant-première lors de la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival, le documentaire Dior et moi de Frédéric Tcheng a soulevé une question : la mode est-il un monde particulièrement cruel ? Et si oui, pourquoi le cinéma le représente mieux que tout art ?

Les films (documentaires ou de fiction) traitant de la mode sont légion ces temps-ci. De Saint Laurent à Yves Saint Laurent en passant par Mademoiselle C. ou encore L'Amour fou et The September Issue, il est devenu tout à fait normal qu'un réalisateur mette en scène ou explore la vie des grands noms de la mode. Mais la particularité de Dior et moi, et ce qui est sans conteste son meilleur argument de vente, c'est qu'il s'agit cette fois de la maison Dior et de son fondateur, Christian Dior, dont l'aura hante encore les ateliers.

Et contrairement aux autres films mentionnés plus haut, Dior et moi ne fait pas l'éloge d'une personnalité, mais rend hommage à toute une maison, à toute une famille, à toute une équipe. Si dans le film, celle-ci est secouée par le départ de John Galliano et l'arrivée du quasi inconnu Raf Simmons, le documentaire traite comme il se doit les problèmes de communication qui peuvent assombrir un espace de travail, loin de la marque mondiale connue du grand public. Des petites colères du créateur aux anecdotes des couturières, rien ne nous est épargné. Et voilà pourquoi la fin en a choqué plus d'un. Pendant près d'une heure et demi, on assiste, des étoiles dans les yeux, à la mise en place du premier défilé de Raf Simmons. Mais le moment venu, c'est ce dernier et uniquement ce dernier qui est félicité par les créateurs (tels que Donatella Versace et Marc Jacobs) et les people (type Marion Cotillard et Anna Wintour).

Du coup, on se dit que comme au cinéma - et dans bien d'autres domaines -, le manque de reconnaissance de celles qu'on appelle aujourd'hui encore "les petites mains" n'a rien d'étonnant. Au cinéma, il convient de connaître le nom du réalisateur et des acteurs, mais au fond qui se souvient du nom de la maquilleuse du Diable s'habille en Prada ou de la costumière de Coco avant Chanel ? Peu d'entre nous. Avec simplicité et sobriété, Frédéric Tcheng a mis cette aberration en image dans Dior et moi, sans jamais juger ceux qu'ils filment. Son documentaire tend à montrer le monde de la mode tel qu'il est : parfois un peu superficiel, parfois trop rationnel, mais souvent fait de faux-semblants. Et Sophie Dulac, la présidente du Champs-Elysées Film Festival d'ajouter avec pragmatisme : "La mode c'est un peu comme le cinéma : parfois les gens vous félicitent mais n'en pensent pas le moindre mot."

Alors en attendant qu'un film montre avec brio ce qui se trame réellement sur un plateau de tournage et une fois la promo assurée, sachez que le magnifique Dior et moi sort le 8 juillet prochain dans nos salles !

Champs-Elysées Film Festival 2015 : Friedkin à volonté !

Posté par wyzman, le 13 juin 2015

Alors que la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival bat actuellement son plein, les organisateur ont eu la bonne idée de récompenser les plus cinéphiles - ou juste les plus curieux d'entre nous - d'une excellente rétrospective William Friedkin.

Au programme de cette programmation exceptionnelle : Le Convoi de la peur, La Chasse, Police Fédérale Los Angeles, Bug, L'Exorciste et Killer Joe. L'occasion donc pour tous les festivaliers de (re)découvrir certains des meilleurs films de l'Américain de 79 ans. Si l'on peut regretter l'absence de French Connection, chef d'oeuvre du genre, force est de constater que la présence du monsieur et le long Questions/Réponses qui a suivi la projection du Convoi de la peur en valaient la peine.

Pendant plus d'une heure et demi, le réalisateur a accepté de revenir sur ses films, d'évoquer certaines anecdotes intéressantes (telles que le personnel tombé malade sur le tournage du Convoi de la peur) ou bien l'importance et l'influence du numérique aujourd'hui. Sans aucune nostalgie ou fausse modestie, il a d'ailleurs reconnu que "la pellicule 35mm c'est de la merde" et que la magie des effets numériques lui permettaient aujourd'hui "d'enlever tout ce qui fait sale à l'écran sans avoir à refaire aucun plan". Et si certains le disent fou, lui admet que "pour passer autant de temps sur un film, le tourner et rebosser dessus 30 ans plus tard, il faut nécessairement être fou !"

Cela étant, si William Friedkin est très fier du Convoi de la peur - dont la version restaurée sort le 15 juillet -, on ne cache pas un certain enthousiasme pour Killer Joe. Et ça tombe bien, le film est projeté ce soir à 18h15 à l'UGC George V - toujours dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival !

Pour les fans et les cinéphiles, sinon, nous recommandons la lecture de ses Mémoires, parues en octobre dernier, Friedkin connection , Les mémoires d'un cinéaste de légende (éd. La Martinière), où, sans langue de bois, il décrypte son expérience de cinéaste et ses rapports houleux avec Hollywood. Le livre a été distingué comme Meilleur livre étranger de cinéma par le Syndicat français de la critique en janvier.

Champs-Elysées Film Festival 2015 : this is Orson Welles

Posté par MpM, le 12 juin 2015

orson wellesA l'occasion du centenaire d'Orson Welles, le Champs-Elysées Film Festival proposait en séance spéciale le documentaire This is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg et coproduit par la chaîne TCM.

Le film, qui faisait partie de la dernière sélection Cannes Classics, se veut une plongée intime dans la carrière d'Orson Welles à travers les témoignages de ses proches et admirateurs dont Martin Scorsese et Peter Bogdanovitch, d'extraits de ses films et de morceaux d'une interview donnée par Welles lui-même.

Si les spécialistes de l'acteur et réalisateur n'apprendront probablement rien sur les déboires et déceptions qui ont jalonné sa carrière, le documentaire se révèle en revanche une excellente première approche pour ceux qui méconnaissent la vie et l'oeuvre de Welles.

De manière assez didactique, This is Orson Welles revient ainsi sur les moments forts de l'existence du "maître" (de ses débuts fracassants à la radio avec La guerre des mondes à son mariage avec Rita Hayworth), aborde chronologiquement la plupart de ses films et esquisse à grands traits son portrait.

Un portrait qui, sans surprise, laisse entrevoir un génie cinématographique incompris, novateur et à contre-courant, doté d'un formidable sens de l'humour et de l'auto-dérision. Presque une allégorie de l'artiste maudit, qui déclarait prophétiquement : "ils m'adoreront quand je serai mort".

Pris par le temps, le documentaire se contente alors parfois de lancer des pistes de lecture et de réflexion autour du "mystère" Orson Welles, laissant la charge au spectateur de les poursuivre par lui-même. Pour comprendre en quoi Citizen Kane a révolutionné la grammaire du cinéma, le mieux reste donc encore de revoir le film au plus vite.

Champs-Elysées Film Festival 2015 : Opening night

Posté par wyzman, le 10 juin 2015

Mardi 9 juin se tenait la cérémonie d'ouverture du Champs-Elysées Film Festival au Publicis Cinémas. Alors que la compétition n'a pas encore commencé, tout le monde se posait la même question : allons-nous apercevoir Isabelle Huppert et/ou Gérard Depardieu ?

Je vous passe le suspense, aucun de ces deux-là n'était présent. Pourtant, Valley Of Love, en compétition au festival de Cannes, était le film d'ouverture de ce CEFF (pour les intimes). Ambiance. Pour compenser cette grosse déception, Guillaume Nicloux (le réalisateur) et Sylvie Pialat (la productrice) ont fait le déplacement et sont montés sur la scène pour nous parler de leur film. Un minimum.

Mais avant cela, quelques stars se sont prêtées - avec parfois beaucoup de mal, certes - au jeu du photocall devant un parterre de photographes enthousiastes. Un bon point pour eux. Parmi les stars notables, on retiendra bien évidemment les présidents de cette quatrième édition, Jeremy Irons et Emilie Dequenne, tous deux venus avec leur conjoint respectif et plutôt souriants malgré le bruit et les bourrasques de vent.

A côté, on a noté la présence de deux réalisateurs de films en compétition : Gren Wells avec The Road Within et Matthew Heineman pour Cartel Land. Si la première s'était mise sur son 31, le second a joué la carte de la décontraction, l'air de dire "mon joli sourire rattrapera le reste". Et le pire, c'est que ça a marché. Seul Tomer Sisley a réussi a lui faire de l'ombre sur le tapis rouge. Mais mon petit doigt me dit que c'est surtout la femme qui l'accompagnait qui a su capter l'attention de la foule et des journalistes. Eh oui, une robe aussi courte et un regard aussi vide, cela passe rarement inaperçu !

Seul vrai bonus : Benny Safdie, invité d'honneur que l'on ne pensait pas apercevoir avant demain, nous a très vite tapé dans l’œil... Mais trêve de plaisanteries, le Champs-Elysées Film Festival démarre aujourd'hui, et la compétition aussi !

10 raisons de ne pas louper le 4ème Champs-Elysées Film Festival

Posté par wyzman, le 6 juin 2015

Le mois de juin et les beaux jours sont enfin là et cela tombe bien, parce que le Champs-Elysées Film Festival aussi ! Après le festival de Cannes et son lot de bonnes et mauvaises surprises, c'est au tour du CEFF de venir ravir les cinéphiles français et étrangers. Et pour les derniers réticents, voilà 10 bonnes raisons de succomber à la magie des Champs !

  • Les présidents

Après Jacqueline Bisset et Bertrand Tavernier, c'est au tour de de la belge Emilie Duquenne et du britannique Jeremy Irons d'animer et d'enthousiasmer cette quatrième édition à coups de masterclasses et de sélections personnelles.

  • Les invités d'honneur

Qui pour succéder à Agnès Varda, Keanu Reeves, Whit Stillman et Mike Figgis, si ce n'est d'autres légendes vivantes ? Cette année, les réalisateurs William Friedkin (oui, oui, vous avez bien lu !), Alan Parker, les frères Josh et Benny Safdie ainsi qu'Euzhan Palcy relèveront le défi pour notre plus grand plaisir. Un conseil : ne ratez surtout pas leurs master classes !

  • La rétrospective William Friedkin

A 79 ans, le réalisateur de French Connection et de Killer Joe nous gratifiera de sa présence. Et pour les intéressés, sachez qu'avant la "nuit Friedkin" (avec diffusion à la suite de To Live and Die in L.A.Bug et The Exorcist) le vendredi 12 juin, l'Américain répondra à vos questions le mercredi 10 après la projection de Sorcerer.

  • Les longs métrages en compétition

En bon festival qui se respecte, le CEFF n'en oublie pas l'importance et l'intérêt d'une sélection de films en compétition. Cette année, parmi les longs métrages indépendants américains, on retrouve : 3 drames, 2 comédies dramatiques, 2 comédies et 2 documentaires. Sortez vos agendas, il est important de tous les voir !

  • Les courts métrages

Français ou américains, nombreux sont les élèves qui ont bien voulu soumettre leur court et peuvent d'ores et déjà être fiers d'avoir été sélectionnés. Comme pour les longs métrages indépendants, un Prix du Public sera remis lors de la cérémonie de clôture. Mais la petite nouveauté, c'est que HD1 diffusera le lauréat par la suite.

  • Les avant-premières

Que serait un festival de cinéma franco-américain sans quelques avant-premières ? Cette année, le récemment projeté à Cannes Valley of Love de Guillaume Nicloux fera l'ouverture tandis que Les Bêtises de Rose et Alice Philippon viendra refermer cette semaine de festival. Et entre les deux, nous aurons le plaisir de découvrir (au hasard) Daddy Cool de Mava Forbes, The Guard de Peter Sattler ou encore Spy de Paul Feig.

  • Les nouvelles sections parallèles

Pour palier à l'absence de Jury des Blogueurs, les organisateurs du CEFF ont eu la bonne idée de créer deux sections parallèles : Atmosphères urbaines (qui se focalisera sur des films tournés à ou à propos de Détroit) et Imaginaires américains (qui revisitera le thème du désert au cinéma).

  • Les séances spéciales

Trois documentaires, trois sujets différents (le VIH, l'éducation et Orson Welles) et autant de raisons d'aimer le cinéma et ses petites pépites bien cachées.

  • Les incontournables et autres redécouvertes

Quel meilleur cadre que la plus belle avenue du monde et ses 7 cinémas partenaires pour (re)découvrir des chefs-d'œuvre tels Le chanteur de jazz d'Alan Crosland, Citizen Kane d'Orson Welles, La prisonnière du désert de John Ford, Le bal des maudits d'Edward Dmytryk ou encore Pierrot le fou de Jean-Luc Godard ?

  • Le focus mode

Cette année, le CEFF mise tout sur Dior ! Grâce au documentaire Dior et moi de Frédéric Tcheng, le festival revient sur le difficile passage de témoin entre John Galliano et Raf Simons. A ne surtout pas manquer : le réalisateur sera là pour répondre à nos questions !

Le Champs-Elysées Film Festival aura lieu du 10 au 16 juin et pour plus d'informations (ainsi que le programme complet), direction le site internet de l'événement.

Champs-Elysées Film Festival 2015: Désert, Detroit, Dequenne et découvertes

Posté par wyzman, le 30 avril 2015

En bon cinéphile que vous êtes, vous avez certainement posé quelques jours de repos pour les prochaines semaines. En mai pour le Festival de Cannes et en juin pour le Champs-Elysées Film Festival. Si le premier a pour vocation de montrer le meilleur de la production internationale, le second n'a de cesse de nous faire découvrir des merveilles franco-américaines. Fier de ses 20 000 spectateurs présents l'an passé, le CEFF (comme l'appelle les intimes) revient pour une quatrième édition, du 10 au 16 juin prochain. Et pour ce nouveau cru cinématographique, la présidente Sophie Dulac et son équipe ont mis les petits plats dans les grands.

Au menu donc, des films en compétition (8 long métrages indépendants américains, 9 courts métrages américains et 13 courts métrages français), des sections parallèles (les Incontournables TCM Cinéma, les (Re)Découvertes, les séances Jeune Public), des événements (les soirées d'ouverture et de clôture, les avant-premières et les master class) ainsi que des journées professionnelles. Si tout cela ne change pas des éditions précédentes, intéressons-nous maintenant aux nouveautés.

A commencer par la présidence du festival. Si en 2014, Bertrand Tavernier et Jacqueline Bisset nous avaient fait l'honneur d'être parmi nous, cette année ce sont la belge Emilie Dequenne et le multi-récompensé Jeremy Irons qui nous accompagneront tout au long de cette semaine. Et ils ne sont pas venus les mains vides puisque chacun d'eux proposera une sélection de films qu'il affectionne dont Requiem for a Dream de Darren Aronofsky et La Cérémonie de Claude Chabrol.

Autre changement, la création de deux sections parallèles : Imaginaires américains et Atmosphères urbaines. La première est une sélection de films qui traitent du même thème, le désert en l'occurrence cette année. Cinq films seront proposés, dont Arizona Dream d'Emir Kusturica et Gerry de Gus Van Sant. Quant aux Atmosphères urbaines, il s'agit également d'une sélection de films où la mise en scène d'une ville est prépondérante. Pour ce premier essai, il s'agira de Détroit et vous pourrez y (re)voir des films tels que 8 Mile de Curtis Hanson ou encore Gran Torino de Clint Eastwood.

Mais soyez sereins, l'organisation du CEFF reste la même : tous les cinémas (circuits et indépendants) présents sur les Champs-Elysées sont partenaires du festival. Vous pourrez donc à nouveau flâner le matin au Gaumont Ambassade avant de vous ruer au Balzac et de finir au Lincoln, par exemple. Dès le 15 mai, le site de la Fnac mettra en vente les pass du festival (35€ pour les moins de 26 ans et 49€ pour les autres). Et il sera comme toujours possible d'en retirer à partir du 3 juin dans les salles de cinéma partenaires.

Finalement, le seul petit bémol de cette quatrième édition vient de l'absence du Jury des Blogueurs. Particularité des éditions précédentes, ce jury servait de relais entre l'avis du public et celui de la presse. Et qui dit pas de Jury des Blogueurs, dit pas de Prix des Blogueurs. Une perte que, nous l'espérons, les nouvelles sections parallèles et les différentes master class sauront combler.

En attendant le 9 juin et la soirée de lancement, les plus impatients d'entre nous peuvent d'ores et déjà trouver plus d'informations et la liste complète des films en sélection sur le site du Champs-Elysées Film Festival, la page Facebook, les comptes Twitter, Instagram et YouTube.

Champs Elysées Film Festival 2014 : Ron Burgundy est de retour !

Posté par MpM, le 17 juin 2014

anchormanL'information n'aura pas échappé aux inconditionnels d'Anchorman (Présentateur vedette), comédie délirante d'Adam McKay sortie en 2005 : l'inénarrable Ron Burgundy est de retour ! Directement en DVD, certes, mais ce n'est pas ça qui va nous gâcher le plaisir de retrouver Will Ferrel en présentateur prêt à tout pour une courbe d'audience, à nouveau entouré de Steve Carell, Paul Rudd, David Koechner et Christina Applegate.

Une poignée de privilégiés a eu l'occasion de découvrir Anchorman 2 (Légendes vivantes) sur grand écran lors d'une série spéciale "comédie américaine" organisée dans le cadre du Champs Élysées Film Festival. Une expérience proche de l'extase collective tant le public rassemblé ce soir-là était composé d'amateurs de la galaxie Judd Apatow en général, et de Ron Burgondy en particulier. A entendre les rires fournis et frénétiques, les attentes ont été parfaitement comblées.

Et c'est vrai que le film réunit tous les ingrédients attendus : humour en-dessous de la ceinture, situations loufoques, dialogues absurdes, personnages ultra-décalés... avec en prime ce qui fait le succès de ce type de films : une brillante satire sociale et une critique au vitriol de la société américaine. Ici, Adam McKay imagine une télé d'information 24h/24h (un concept jugé complétement idiot par ses concurrents) qui appartient à un homme d'affaires influent. Dès lors, tous les moyens de faire de l’audience sont bons, notamment en donnant au public ce qu'il a envie de voir, et à condition de ne jamais parler des sujets susceptibles de froisser le patron, ou de nuire à ses intérêts économiques.

Les préjugés raciaux en prennent anchorman 2aussi pour leur grade, notamment au cours d'un dîner de famille mémorable où Will Ferrel part en roue libre sur les clichés liés aux Noirs. Sans surprise, les femmes ne sont pas épargnées (la chef arriviste se révèle une vraie tigresse), de même que la plupart des "minorités", visibles ou non.

Autre aspect savoureux du film , le défilé de stars qui rythme les différentes séquences. En vrac, on croise Harrison Ford, Marion Cotillard, Jim Carrey, Sacha Baron Cohen... et même Kirsten Dunst dans une micro-apparition fugace. A ce titre, les scènes finales sont juste ahurissantes (et hilarantes). En plus de maintenir constante l'attention du spectateur (qui ne risquait de toute façon pas de s'endormir), ces nombreux caméos prouvent l'importance de ce courant spécifique du cinéma américain, souvent jugé à tort comme de second ordre.

Quand autant de stars se bousculent devant la caméra juste pour le plaisir, et qu'autant de spectateurs se massent avec bonheur devant l'écran, ce n'est jamais complétement un hasard... Et, surtout, cela va à l'encontre de cette incompréhensible impasse sur la distribution en salles. Heureusement, par conséquent, il est inutile d'attendre que la chronologie des médias s'enclenche pour découvrir ce nouveau volet des aventures de Ron Burgundy : le DVD est déjà disponible à la vente chez votre marchand de biens culturels préférés.

10 raisons de ne pas louper le 3e Champs-Elysées Film Festival

Posté par MpM, le 12 juin 2014

champs élysées film festivalPour la 3e année consécutive,  les Champs-Elysées se transforment en Croisette certes dépourvue de plage, mais pas de paillettes ou de stars.

Le Champs-Elysées Film Festival investit en effet tous les cinémas de la plus belle avenue du monde pour une semaine au rythme du cinéma franco-américain.

Malgré le beau temps et le foot, ce serait franchement dommage de rater ça. La preuve par dix :

- Quatre invités d'honneur

Agnès Varda, Keanu Reeves, Whit Stillman et Mike Figgis seront à l'honneur pendant toute la semaine. On pourra ainsi revoir Sans toit, ni loi et plusieurs films tournés par Agnès Varda aux Etats-Unis. Keanu Reeves accompagnera le documentaire Side by side de Christopher Kenneally qu'il a produit. Whit Stilman sera là avec Metropolitan, Les derniers jours du disco et Damsels in distress. Enfin, une carte blanche est offerte à Mike Figgis.

- Deux présidents du festival

Jacqueline Bisset et Bertrand Tavernier ont accepté de présider cette 3e édition. L'actrice rencontrera le public à l'occasion de la projection de Riches et célèbres de George Cukor et le réalisateur animera une masterclass.

- La compétition américaine

Neuf longs métrages inédits sont en compétition pour le prix du public et le prix des blogueurs, parmi lesquels American promise de Joe Brewster et Michèle Stephenson (prix spécial du jury à Sundance en 2013) et Rich hill d'Andrew Droz Palermo et Tracy Droz Tragos (Grand prix du jury à Sundance en 2014).

- Les avant-premières hollywoodiennes

Ce sont en tout vingt films américains qui feront leur avant-première pendant le festival. On notera notamment la présence du nouveau Clint Eastwood (Jersey boys), avec Christopher Walken. Seront également présentés National gallery de Frédérick Wiseman, Nos pires voisins de Nicholas Stoller, Triple alliance de Nick Cassavetes, Under the skin de Jonathan Glazer et Anchorman 2 d'Adam McKay.

- Les avant-premières françaises

Le cinéma français n'est pas en reste avec quinze des films les plus attendus de l'été ! On a failli être amies de Anne Le Ny, Maestro de Léa Fazer, Hippocrate de Thomas Lilti, Du goudron et des plumes de Pascal Rabaté, Au fil d'Ariane de Robert Guédiguian, Résistance naturelle de Jonathan Nossiter, etc.

- Les courts métrages

L'autre compétition du Champs Elysées Film Festival, c'est celle des courts métrages français et américains qui seront eux-aussi soumis au prix du public. En tout quatre programmes, dont deux réuniront des films d'école prestigieuses (Columbia, la Fémis, les Gobelins...).

- La soirées des Toiles enchantées

Une soirée caritative est organisée au profit de l'association Les toiles enchantées qui permet aux enfants hospitalisés ou handicapés de découvrir sur grand écran et au moment de leur sortie en salles des films grand public et populaires. Le film projeté à cette occasion sera Bon rétablissement de Jean Becker, avec Gérard lanvin et Jean-Pierre Darroussin.

- Les reprises

Le festival propose à la fois des classiques du cinéma français (La mort en direct, Playtime, Le jour se lève...) et du cinéma américain (Chaînes conjugales, La fièvre du samedi soir, Le jour le plus long...) en version restaurée.

- La soirée spéciale Vendredi 13

Une soirée sous le signe de l'horreur avec la première française de Kiss of the damned de Xan Cassavetes et la version restaurée du classique de Tobe Hooper, Massacre à la tronçonneuse.

- Les séances jeune public

Les plus jeunes aussi ont droit à leur festival avec l'avant-première prestigieuse de Dragons 2 et la reprise du Peau d'âne de Jacques Demy, suivi d'un karaoké géant.

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Champs-Elysées Film Festival
Du 11 au 17 juin 2014
Informations et programme sur le site de la manifestation

Champs-Elysées film festival 2013 : How to make Audience Selling Stars

Posté par cynthia, le 21 juin 2013

chris colfer struck © champs elysees film festivalC'est sous un soleil de plomb que s'est ouverte la seconde édition du Champs-Elysées Film Festival le 12 juin dernier. Présidé par Olivier Martinez et Julie Gayet, le cru de cette année promettait des grands classiques restaurés et des avants-premières américaines et françaises. Même les plus jeunes pouvaient se délecter devant des dessins-animés légendaires ou découvrir les nouveautés comme Moi, moche et méchant 2. Outre les projections, plusieurs moments forts ont ponctué le festival, retour sur une semaine riche en émotion.

Des stars absentes, des salles pleines

On se serait cru à Cannes avec ces projections toute la journée, ces soirées et ces débats. Hélas n'est pas Cannes qui veut. En effet, beaucoup de célébrités annoncées n'ont pas fait le déplacement.

Pour l'ouverture de cette nouvelle édition, l'acteur, producteur, écrivain et scénariste Chris Colfer (photo © CEFF), devenu l'icône de toute une génération depuis son rôle de Kurt dans la série Glee, est venu présenté son premier film Struck. Adapté de son premier roman, le film était attendu par les fans au point qu'il n'y avait déjà plus de place même que ne commence le festival.

L'équipe du film Grand Central était attendue. Et pourtant à 20h35, ce n'est que sa réalisatrice Rebecca Zlotowski qui fut présente. Pendant ce temps, Halle Berry, invitée d’honneur de la soirée caritative des Toiles Enchantées, illuminait la projection de Nos souvenirs brûlés aux côtés de Gisèle Tsobanian. Fondatrice de l’association, elle était accompagnée de ses marraines, Isabelle Giordano, toute nouvelle directrice d'Unifrance et Géraldine Nakache. Cela compense partiellement l'absence de Léa Seydoux et de Tahar Rahim pour Grand Central.

Les fans de Jonathan Rhys-Meyers furent également émoustillés avec sa venue pour l'avant-première de Belle du seigneur de Glenio Bonder.  Il était accompagné de Natalia Vodianova. Grosse déception, par contre, le lendemain (pour la gente masculine) avec l'avant-première du touchant et sulfureux Juliette de Pierre Godeau avec l'absence très remarquée d'Astrid Bergès-Frisbey. Néanmoins, on pouvait se consoler le même jour avec la Master-class passionnante donnée par Cédric Klapish. Ou dialoguer avec Julie Delpy venue promouvoir Before Midnight. Le cinéma français n'a pas hésité à rencontrer le public, à quelques jours ou semaines de la sortie de leurs films, de Nathalie Baye à Jamel Debbouze.

Malgré ce petit flot de stars, la célébrité la plus attendue sur l'avenue fut sans nul doute l'héroïne de Mes meilleures amies, Kristen Wiig pour le film de clôture, Imogène. Le tapis rouge fut inondé dès 9h du matin par les fans, belle façon de clôturer le festival : griller au soleil en attendant son actrice favorite.

Peu importe si, finalement, toutes les vedettes américaines n'étaient pas au rendez-vous : les salles étaient pleines, et la passion du cinéma intacte. C'est ce qu'il faut retenir de cette deuxième édition ambitieuse du Champs-Elysées Film Festival.

Au total ce sont 18 000 spectateurs qui se sont déplacées dans les salles des Champs Elysées.

Le palmarès

Trois Prix du Public ont été remis lors de la cérémonie de clôture qui s’est déroulée mardi soir au Publicis Cinéma. Le premier prix a été décerné au documentaire How to Make Money Selling Drugs de Matthew Cooke, avec Woody Harrelson, Susan Sarandon, 50 Cents et Eminem. Ce document choc est alimenté par une série d'interviews avec des stars, des dealers et même des employés de prison sur le marché de la drogue et ses lourdes conséquences. Le film avait été présenté au festival de Toronto l'an dernier.

Le second prix du public revient au court-métrage américain Penny Dreadful de Shane Atkinson, de la Columbia University School of the Arts. Quant au troisième prix il revient au français Simon Lelouch pour son court-métrage Nous sommes tous des êtres penchés.

Le prix du jury étudiant, dont le but est de faire connaître les grands classiques du cinéma aux jeunes adultes, a été attribué au célèbre Un, deux et trois de Billy Wilder. Ce film de 1961, avec James Cagney, est une comédie délirante sur un cadre de Coca Cola perdu dans Berlin Ouest, avec en toile de fond la guerre froide.