Weinstein Company, Disney-Fox, ATT-Warner: Hollywood dans un chamboule-tout

Posté par vincy, le 31 juillet 2018

Ça bouge à Hollywood. Les studios changent de mains.

La Weinstein Company (TWC) a finalement été cédée après des mois de rebondissements et tergiversations. La société d'investissement Lantern Capital (hôtellerie, industrie) a mis la main sur la boîte d'Harvey Weinstein pour 289 millions de $, soit beaucoup moins que prévu. Bob Weinstein, ainsi que quatre des cinq membres du conseil d'administration ont démissionné. 20 employés sont partis. Il n'en reste plus qu'une quarantaine.

Il reste cependant pas mal de problèmes à régler: des films déjà tournés qui n'ont pas encore trouvé de nouveaux distributeurs, des films en développement, dont les droits ont donc été achetés par TWC, qui sont suspendus et autant de stars (Quentin Tarantino, Meryl Streep ou George Clooney entre autres) lésées qui réclamaient leur dû.

Le principal écueil reste le dédommagement des victimes d'Harvey Weinstein et la responsabilité des cadres éventuellement complices.

>> Lire aussi: 500M$ pour la reprise de The Weinstein Company

C'est d'ailleurs ce point qui a retardé longuement la transaction. Le bureau du procureur de l'Etat de New York avait bloqué une première tentative de rachat car il jugeait insuffisantes les dispositions pour indemniser les victimes présumées. Harvey Weinstein a été inculpé à New York pour des agressions sexuelles, y compris un viol, sur trois femmes différentes.

Reste que Lantern met la main sur un catalogue prestigieux de près de 280 films.

Les actionnaires de 21st Century Fox ont approuvé l’acquisition des actifs de la Fox par Disney pour 71 Milliards de $.

Après des semaines de guerre de communiqués et de pression sur les marchés, c'est bien le groupe Disney qui va mettre la main sur 21st Century Fox, qui comprend les studios de cinéma 20th Century Fox, la chaîne de télévision National Geographic et la participation de Fox dans le service de streaming Hulu, pour 71 milliards de dollars. La fusion devrait être actée début 2019, donnant naissance au plus gros studio américain (les deux réunis représentent par exemple 46% du box office depuis le début de l'année, transformant les autres en nains).

>> Lire aussi: Disney avale la Fox: c’est la souris qui mange le renard

Annoncé depuis décembre, ce rapprochement n'a pas été si facile. Le groupe Comcast (NBC et Universal) a voulu surenchérir sur Disney, avant de renoncer pour se concentrer sur un autre actif du groupe 21st Century Fox, la chaîne TV Sky. La famille Murdoch, actionnaire de la Fox, conserve Fox News, le Wall Street Journal et l'agence DowJones.

Avec ce rachat, Disney espère pouvoir rivaliser avec Apple, Amazon, Facebook, Google et Netflix qui se lancent tous dans l'entertainment et l'information, avec en bonus les données personnelles de leurs utilisateurs, affinant ainsi leur marketing en fonction de leurs goûts.

L'opération a reçu un feu vert sous condition des autorités américaines de la concurrence. La justice américaine a en effet demandé au groupe Disney de vendre les 22 chaînes sportives de la Fox "de façon à préserver la concurrence et éviter une hausse des tarifs", et ce "dans les trois mois suivant le rachat."

Pendant ce temps là, AT&T, leader des télécoms aux USA, a acquis le groupe Time Warner, rebaptisé Warner Media. Le 12 juin un juge à accordé son feu vert à la fusion entre les deux groupes, rejetant ainsi tous les arguments des autorités de la concurrence. C'est d'ailleurs à partir de ce jugement que Comcast avait décidé de tenter sa chance sur la Fox.

Tout remonte à octobre 2016, quand AT&T annonce son intention d'acquérir Time Warner pour 85 milliards de $. En Novembre 2017, le ministère de la Justice des États-Unis annonce son intention d'entamer une procédure en justice pour bloquer la fusion. La décision du 12 juin dernier a rebattu les cartes, même si le ministère de la Justice a décidé de faire appel. Il faut dire que dans le lot du groupe Warner, il y a CNN, premier média opposant à l'administration Trump. Avec AT&T aux commandes, on imagine les synergies possibles entre le premier opérateur télécom et les contenus d'infos et de divertissements de Warner, HBO, Time et CNN. Déjà, le patron d'AT&T veut faire de HBO un nouveau Netflix.

Foodtruck et films: c’est le Japon à la plage

Posté par vincy, le 30 juillet 2018

Du 1er au 21 août, les Estivales Hanabi (Feux d'artifice en japonais) plantent foodtruck et grande toile sur la côte Ouest de la France. Les spectateurs auront la chance de découvrir en avant-première les films japonais de la rentrée.

Trois films en avant-première dans des salles de cinéma locales sont présentés le très beau film d'animation Silent Voice de Naoko Yamada, le voyage sentimentalo-gastronomique La saveur des Ramen de Eric Khoo et le thriller Invasion de Kiyoshi Kurosawa.

Et en bonus, le jeune couple franco-japonais Cyril et Yuka feront découvrir la cuisine traditionnelle japonaise, en compagnie des parents de Yuka, avec le foodtruck "Japas", pour des tapas nippons.

Le périple commencera mercredi 1er août à Fécamp avant de bouger les jours suivants à Houlgate, Honfleur, Granville, Cancale, Dinard, Paimpol, Guingamp, Penmarch, Douarnenez, Audierne, Etel et Auray. Après la pause du 15 août il prolongeront le circuit à Saint-Brevin-Les-Pins, Noirmoutier, Saint Jean de Monts, Saint Pierre d'Oléron et Saint Jean de Luz.

Toutes les informations sont disponibles sur http://www.hanabi.community.

Un bel été pour les cinémas UGC

Posté par vincy, le 29 juillet 2018

UGC va pouvoir agrandir deux de ses cinémas en Ile-de-France. La commission nationale d'aménagement cinématographique a autorisé l'extension de son UGC Ciné Cité de Créteil qui passera de 12 à 18 écrans et de 2860 fauteuils à plus de 3700 et l'extension de l'UGC Maillot (Palais des Congrès de paris, à deux pas de son siège social). Ce petit cinéma de quartier (4 écrans, 764 sièges) deviendra un multiplexe (12 écrans, 1148 sièges). Il passerait sous l'enseigne Ciné Cité. Ce cinéma pourtant bien localisé souffre d'une chute de sa fréquentation depuis plusieurs années (163 143 en 2017), loin des standards du réseau.

UGC s'apprête à rouvrir son cinéma Gobelins, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Avec sa façade vitrée aux allures de Times Square, le nouveau multiplexe offrira 11 salles et 1173 places. L'écran de la façade accueillera par ailleurs un programme d'art vidéo de Hector Castells Matutano.

Promise pour fin juillet, on constate toujours que le bâtiment est en chantier. Une affaire de jours sans doute.

Enfin, soulignons qu'une étude américaine du cabinet ComScore a couronné l'UGC Cité Ciné Les Halles comme multiplexe le plus fréquenté du monde avec 3,27 millions de spectateurs en 2017. Avec 70000 séances par an, 492 films de 85 pays différents, le cinéma est aussi le plus diversifié dans sa programmation.

Star Wars : J.J. Abrams ramène Carrie Fisher à la vie pour l’Episode IX

Posté par wyzman, le 28 juillet 2018

D'après les informations de Deadline, J.J. Abrams continue d'étoffer le casting de l'Episode IX de Star Wars dont le tournage doit débuter le 1er août.

Le grand final

Selon le média américain, le scénariste et réalisateur de l'épisode VII (Le Réveil de la Force) a prévu de terminer sa trilogie sur une excellente note. En effet, en plus des désormais habituels Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega, Oscar Isaac, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson, Kelly Marie Tran, Joonas Suotamo et Billie Lourd, J.J. Abrams a décidé de ramener Mark Hamill, Anthony Daniels et Billy Dee Williams dans la sage qui les a rendus célèbres !

Mais ce n'est pas tout. Pour permettre d'offrir une fin digne de son nom aux fans de la générale Leia Organa, J.J. Abrams compte utiliser des plans tournés pour Le Réveil de la Force et ramener Carrie Fisher une dernière fois à la vie. Dans l'Episode VIII (Les Derniers Jedi), le personnage se retrouvait doté de nouveaux pouvoirs dont l'origine n'était pas expliquée et qui l'ont empêchée de périr dans un combat spatial.

Au moment d'annoncer la nouvelle aux fans de la saga sur le site officiel, JJ. Abrams a déclaré : "Nous avons désespérément aimé Carrie Fisher. Trouver une conclusion vraiment satisfaisante à la saga Skywalker sans elle nous a échappé. Nous n'allions jamais recaster [le rôle] ou utiliser un personnage numérique. Avec le soutien et la bénédiction de sa fille, Billie [Lourd], nous avons trouvé un moyen d'honorer l'héritage de Carrie et son rôle de Leia dans l'épisode IX en utilisant des images inédites que nous avons filmées ensemble dans l'épisode VII."

Un hommage très apprécié

Dans un communiqué publié suite à l'annonce de l'utilisation d'images inédites de Carrie Fisher, le frère de celle-ci, Todd a assuré qu'il "ne pourrait pas être plus personnellement ravi et heureux que notre Carrie reprenne son rôle de princesse Leia" dans cet ultime volet. Il poursuit : "Parce que nous, sa famille, ainsi que sa famille élargie de fans à travers le monde le croyons, la princesse Leia de Carrie est pour toujours ancrée dans la franchise et sa présence indélébile est fondamentale pour le film".

Conscient des attentes des fans concernant les adieux de Leia Organa et de Carrie Fisher, Todd termine : "J.J. Abrams a compris le rôle emblématique de Carrie, et il a magistralement remanié ce dernier film pour inclure la dernière vidéo inédite de Carrie qui a été prise, sans avoir recours au numérique ou à l'animatronique. Notre famille et ses fans sommes impatients de voir cela ! Sa force sera pour toujours avec nous !"

Fuite en avant ?

Mais parce que la saga centrée sur la famille Skywalker touche bientôt à sa fin, J.J. Abrams commence a sérieusement envisager le futur. Et parce que malgré le semi-échec de Solo : A Star Wars Story, la tendance n'est pas à l'abandon de cet univers, il semble que J.J. Abrams soit bien décidé à créer une fin ouverte aux fans de cette troisième trilogie. Eh oui, Deadline rapporte en outre que Naomi Ackie et Richard E. Grant rejoignent également le casting principal dans des rôles tenus secrets.

A l'heure où l'on sait que Rian Johnson (le réalisateur des Derniers Jedi) réalisera également la prochaine trilogie Star Wars qui n'aura aucun lien avec les Skywalker, il n'est pas étonnant de penser que Naomi Ackie et Richard E. Grant permettront d'assurer la transition auprès des fans. La première a été vue dans The Young Lady et Doctor Who tandis que le second a brillé dans Girls et Downton Abbey.

Pour rappel, l'Episode IX doit sortir le 18 décembre 2019 en France. Le scénario a été écrit par J.J. Abrams et Chris Terrio tandis que John Williams sera de retour pour composer la bande originale d'un volet qui devra faire oublier les écueils des Dernier Jedi et le manque d'intérêt du spin-off centré sur Han Solo !

Mowgli passe de Warner à Netflix

Posté par vincy, le 28 juillet 2018

C'est un transfert inattendu. Le Mowgli d'Andy Serkis pour la Warner passe chez Netflix! La sortie est désormais prévue en 2019, mais sur le petit écran, dans le monde entier. C'est aussi une révolution : alors que Netflix commence à accepter l'idée de diffuser certains de ses films dans les salles, c'est la première fois qu'il récupère un film prévu pour les cinémas.

Netflix a donc obtenu les droits mondiaux de cette version du Livre de la jungle, adapté des histoires de Rudyard Kipling. Il y a un sacré casting : Christian Bale pour la voix de la panthère Bagheera, Cate Blanchett pour celle du serpent Kaa, Benedict Cumberbatch pour celle du tigre Shere Khan, Naomie Harris pour la louve Nisha et Andy Serkis lui-même pour l'ours Baloo. Sans oublier Peter Mullan, Jack Reynor, Eddie Marsan et Tom Hollander. Pour les personnages réels, le générique se complète de Matthew Rhys, Freida Pinto et Rohan Chand qui incarne Mowgli.

La seule hypothèse valable sur ce transfert insolite est la peur d'être comparé au carton de Disney récent autour de la même histoire. Sorti en 2016, Le Livre de la jungle avait rapporté 966M$ dans le monde. Le film, prévu à l'origine le 19 octobre prochain dans les salles, disparaît donc du "line-up" de la Warner pour devenir un événement Netflix en 2019, sans doute reformaté.

Serkis a toujours évoqué un film plus sombre, plus adulte et plus réaliste, plus fidèle à Kipling finalement. Possible que le studio Warner n'ait pas voulu prendre de risques en ratant la cible familiale. Mowgli promettait de ne pas être un conte de fée fantaisiste mais bien un film sur un enfant marginal en quête d'identité dans un monde cruel.

A l'origine, en 2013, les deux studios - Disney et Warner - ont lancé le projet d'adaptation en parallèle. Disney était dans sa logique de transposer en prises de vues réelles ses classiques animés tandis que Warner était dans la stratégie de "rebooter" pour un public plus actuel les classiques comme King Kong. Disney a été le plus rapide à dégainer le film. Le projet de Serkis nécessitait plus de travail technique, notamment en post-prod. D'abord programmé pour 2016, le film fut décalé rapidement à 2018.

Andy Serkis assume ses choix artistiques et techniques. Et affirme que Netflix est le bon partenaire. "Ce n'est vraiment pas un film pour les enfants. En salles, il aurait été interdit aux moins de 13 ans non accompagnés" explique-t-il. Comme pour Okja, il est persuadé que le diffuseur sait "vendre" ce genre de fables noires. Implicitement, il confirme qu'il va aller plus loin: "Cela va nous permettre d'aller encore plus profondément dans ce récit, avec des thèmes plus sombres, des sensations plus fortes et des moments plus effrayants. La violence entre les animaux n'est pas gratuite, mais elle existe. Cela va nous permettre de faire un film sans compromis."

"Netflix me permet de faire le film que je veux faire"

On comprend que Warner Bros risquait gros sur ce coup là, même si selon le réalisateur c'est un blockbuster dans la veine de l'Odyssée de Pi ou de La Planète des singes. Mais on saisit aussi que Serkis aurait du faire des concessions artistiques, ce que Netflix, apparemment, n'exige pas. "Netflix me permet de faire le film que je veux faire".

Jusque là Netflix avait acquis les droits pour des suites (Cloverfield) ou les droits internationaux pour les marchés étrangers (le reboot de Shaft, Annihilation d'Alex Garland).

Là, on entre dans un autre univers... Warner Bros peut toujours compter sur A Star is Born, Les Animaux fantastiques 2 et Aquaman cet automne. Mais dans l'histoire, c'est bien Netflix et autres Amazon qui deviennent le refuge pour des cinéastes qui veulent garder la maîtrise de leurs projets.

Les rencontres animées de l’été (2/6) : Gilles Cuvelier, réalisateur de (Fool Time) Job

Posté par MpM, le 27 juillet 2018

A l'occasion de cette pause estivale, Ecran Noir part à la rencontre du cinéma d'animation. Six réalisatrices et réalisateurs de courts métrages parlent de leur travail, de leurs influences et du cinéma en général.


Pour ce deuxième épisode, nous avons posé nos questions à Gilles Cuvelier, réalisateur français révélé en 2005 avec Chahut, présenté au Festival d'Annecy, puis sélectionné à la Semaine de la Critique en 2010 avec son film Love patate, et que l'on retrouve régulièrement aux génériques des films de ses collègues du Studio Train-Train et de la société de Production Papy3D (qu'il a tous deux participé à créer).

Cette année, son dernier film en date (Fool Time) job était notamment en compétition à Clermont-Ferrand (à la fois en sélection nationale et internationale) et à Annecy. Cette fable clinique et noire raconte l'histoire d'un homme contraint d'accepter un travail ambigu et inquiétant pour nourrir sa famille. Sa mise en scène ultra précise et son sens aigu de l'ellipse permettent d'avancer implacablement vers un trouble de plus en plus palpable. L'épure du récit, le choix du noir et blanc et l'actualité brûlante du contexte social du film lui confèrent une dimension quasi prophétique qui n'en est que plus glaçante.

Ecran Noir : Votre film est ancré dans son époque, avec un fond social et politique extrêmement fort. Comment est-il né ?

Gilles Cuvelier : Le film devait au départ être une relecture des Chasses du comte Zaroff. Mais son origine première vient d'un dessin représentant celui qui allait devenir le personnage du film, en train de se déshabiller dans une forêt, face à un casier métallique. J'avais donc ce thème de la chasse à l'homme en tête. Puis le projet a été en pause plusieurs années car je travaille pour beaucoup de réalisateurs entre deux films personnels. Le jour où j'ai repris le scénario, j'ai en grande partie gommé cet aspect premier (la chasse à l'homme) pour y introduire cette observation du monde du travail et consolider le thème principal du film : la domination.

EN : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les choix esthétiques ? Comment se sont-ils faits ?

GC : J'ai assez rapidement choisi le noir et blanc. Mes références pour ce choix sont plutôt les films de Jarmusch en noir et blanc et notamment Down by law, même si au final on a du mal à le déceler. La couleur ne m'apportait que des problèmes pour ce film. Je ne voulais pas distraire le spectateur avec de « belles » ambiances colorées. Par contre, la lumière était primordiale. Pour les personnages, dès le départ je les voulais mi- humains, mi-animaux. Avec leurs becs, ils peuvent rappeler les oiseaux. Le personnage principal n'a pas de bouche, je vois son visage un peu comme un masque. L'image du film est très grouillante, très dense et granuleuse, chose présente dès mes premières esquisses. En général, je fais peu de recherches. J'affine l'aspect du film en le commençant.

EN : L'animation, aux yeux du grand public, ne va pas forcément de pair avec engagement et sujets politiques. Quel atout offre-t-elle, à votre avis, pour traiter de telles thématiques ?

GC : Je pourrais répondre qu’elle offre avant tout un regard décalé. Un pas de côté. Même pour des sujets actuels ou réalistes. Une chanson engagée offre autre chose qu’un article de journal engagé lui aussi. Mais ce côté décalé n’est pas l’apanage de l’animation, la prise de vue réelle en est tout autant capable et souvent bien plus efficace !
En fait c’est le cinéma tout court qui est capable de ça. En tout cas pour quelqu’un comme moi qui fait un cinéma narratif plutôt classique, j’évite au maximum de me poser la question de savoir si l’animation est justifiée ou non, ou si elle apporte quelque chose ou non. Je ne pense jamais à ce que peut apporter ou non l'animation pour mes films. C’est juste mon mode d’expression propre et la façon de fabriquer des films qui me convient le plus.

EN : Quel a été le principal challenge au moment de la réalisation ?

GC : Comme je n’aime pas faire deux fois la même chose, pour ce film, je n’ai pas fait de storyboard mais directement le layout ( la phase juste avant l’animation). J’ai donc construit la mise en scène de façon chronologique et le film s’est monté petit à petit comme ça. Normalement on ne procède pas ainsi mais cela m’a permis d’improviser durant toute la fabrication du film. Et de ne pas m’ennuyer ! J’avais donc le scénario en tête (que je n’ai jamais ouvert durant la fabrication) et j’ajoutais des scènes ou j’en enlevais au gré des besoins du film. Je pense que cette façon de faire a vraiment eu un impact sur la mise en scène. Si le film est si étrange dans son rapport aux ellipses et à la temporalité en général, c’est en grande partie dû à cette méthode peu conventionnelle, je pense.

EN : Quel genre de cinéphile êtes-vous ?

GC : Un vrai gruyère ! Un cinéphile à trous ! Ça va des Feebles de Peter Jackson à Stalker, avec d’énormes lacunes que j’essaie de combler au fur et à mesure des années. Mon enfance et mon adolescence ont été bercées par les films grand public américains des années 80. Et même si je ne fais absolument pas ce genre de films, cela a certainement influencé certaines choses en moi. Mais je voyais aussi des films que je n’aurais jamais dû voir à l’époque. Je pense à Délivrance par exemple, que j’ai dû mater avec mes parents quand j’avais une dizaine d’années, sur le canapé familial. N’appelez pas la police s'il vous plaît !

EN : De quel réalisateur, qu’il soit ou non une référence pour votre travail, admirez-vous les films ?

GC : Le nom qui me vient aujourd'hui est Jim Jarmusch. De plus en plus.

EN : Quel film (d’animation ou non) auriez-vous aimé réaliser ?

GC : Alors là, je ne vais pas faire le malin en vous citant un film d’auteur obscur pour faire bien. J’aurais adoré réaliser un film comme Retour vers le futur, ou Gremlins, ou Ghostbusters... Bref un film de la bande Zemeckis, Reitman, Spielberg, Dante... Des films populaires, malins et ambitieux. Mais je reste sur Retour vers le futur qui synthétise un peu le meilleur de ce cinéma selon moi. Je pense que les tournages de ces films devaient être incroyables.

EN : Comment vous êtes-vous tourné vers le cinéma d’animation ?

GC : Rien que de très banal. Je voulais faire de la BD, puis j’ai opté pour les Arts Appliqués après mon bac scientifique. Après un BTS, la première section post bac publique en animation s’est créée dans mon école, l’Ésaat, et j’ai été pris. Avant cela, ces métiers me paraissaient inaccessibles et je ne voyais pas trop comment m’en approcher. Puis après ce DMA [Diplôme des métiers d'art] et 2 ans aux Gobelins ( pour info : 5000 francs l’année à l’époque, si des étudiants me lisent), j’ai commencé à travailler aux Films du Nord, qui m’ont permis de réaliser mon premier film, Chahut, en 2005. Le déclic pour le court fut une émission sur Arte avec pour thème les films de l’école de la Cambre, dans les années 90, ainsi que l’Oeil du Cyclone sur Canal plus. J’ai par contre détesté mes stages sur de grosses séries animées. Je préférerais changer de métier plutôt que de revivre ça !

EN : Comment vous situez-vous par rapport au long métrage ? Est-ce un format qui vous fait envie ou qui vous semble accessible ?

GC : Je milite pour des longs peu chers ! Et des films plus adultes. L’animation peut coûter moins aujourd’hui et prendre moins de risques financiers pour pouvoir faire des films autres que des films tout public. Sans devoir passer 6 ans à trouver 5 ou 7 millions et multiplier les intervenants et les décideurs qui nuisent souvent à l’intégrité du film. Donc oui, cela me semble accessible. Mais à moi de convaincre les décideurs que c’est possible. Que l'on peut faire autrement.

EN : Comment voyez-vous l’avenir du cinéma d’animation ?

GC : Cela dépend où on se place. Le court a explosé et s'est professionnalisé depuis 15 ans. Le long européen existe de plus en plus ( mais restons réalistes, beaucoup d’échecs au niveau des entrées pour nombre d'entre eux...) Il y a une relocalisation des métiers, on manque d'animateurs par exemple. Artistiquement, le long commence à nous proposer autre chose et c'est bien. Mais ce sont les films des grands studios US qui raflent la mise. L'animation est partout, et pas seulement dans les films. On dit que le milieu de l'animation est fait de creux et de vagues. Je pense qu'on est en haut de l'une de ces vagues justement...


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Kristen Stewart sera l’une des Drôles de Dames et Bosley sera une femme

Posté par vincy, le 27 juillet 2018

C'est sûrement la plus grosse surprise de ce reboot annoncé par Sony de la franchise Drôles de Dames (Charlie's Angels). La star de Twilight, césarisée et récente membre du jury à Cannes, Kristen Stewart sera l'une des détectives privées punchy du nouveau film. Autre surprise, Elizabeth Banks (Pitch Perfect, Hunger Games), la réalisatrice et co-scénariste de ce reboot, incarnera Bosley, habituellement joué de manière assez paternaliste par un homme.

Outre Stewart, Banks a choisi Naomi Scott (qui sera Jasmine dans Aladdin) et Ella Balinska (A Modern Tale) pour compléter le trio.

Le film est prévu sur les écrans pour le 27 septembre 2019. Il s'agira de faire évoluer l'intrigue. L'agence Townsend, géré par le mystérieux Charlie, est devenue mondiale et fournit des tas de services, de l'espionnage à la sécurité. Le nouveau trio ne sera qu'une des équipes de l'agence, parmi d'autres.

La série Charlie's Angels (1976-1981) a connu plusieurs castings au cours de ses 116 épisodes. 6 comédiennes ont été enrôlées par Charlie, mais une seule a été de tous les épisodes, Jaclyn Smith. Une première adaptation au cinéma avec Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu a cartonné en 2000. La suite en 2003 a également été un succès. Au total les deux épisodes ont rapporté 525M$ de recettes dans le monde.

Les archives privées de Théo Angelopoulos parties en fumée

Posté par vincy, le 26 juillet 2018

C'est l'AFP qui rapporte cette désolante nouvelle, au milieu des décombres d'une tragédie grecques. Les incendies qui ont ravagé les environs d'Athènes, sur la côte orientale de l'Attique, ont fait plus de 82 morts (à l'heure où nous écrivons ces lignes), 187 blessés et de nombreux disparus. Ce sinistre a aussi touché la résidence secondaire où étaient entreposées les archives privées du cinéaste grec Théo Angélopoulos, Palme d'or il y a vingt ans à Cannes et décédé en 2012.

Sa veuve Phivi a témoigné à la télévision: "Les livres de mon mari, sa correspondance avec des personnalités, tous les livres que leurs auteurs lui avaient dédicacés" ainsi que "des textes, des poèmes" ont été détruits explique-t-elle. Cette villa était sa résidence secondaire. Si ses archives privées sont parties en fumée par l'un des feux, ses archives professionnelles sont toujours dans son bureau d'Athènes.

Le cinéaste passait souvent ses étés avec son épouse et leurs trois filles dans cette villa à Mati, ville rayée de la carte.

La polémique enfle sur les causes de l'incendie mais aussi sur les dysfonctionnements à tous les niveaux de la gestion de la crise.  La série de feux de forêts, dont l'origine est sans doute criminelle en vue d'opérations immobilières, a dévasté plus de 2000 maisons et bâtiments et des dizaines depuis le 23 juillet. Les vents puissants ont amplifié le désastre.

Comic-Con 2018 : DC Comics étend son empire côté séries

Posté par wyzman, le 26 juillet 2018

Comme c'est le cas côté cinéma, le combo DC Comics x Warner Bros. va continuer à faire parler de lui au cours des 12 prochains mois. En effet, de cette association vont naître de nouvelles séries dont on ne savait même pas que l'on avait besoin. Petit passage en revue !

Toujours plus de super-héros

The CW

Pas peu fière de ses séries DC Comics, la chaîne américaine née d'un accord avec Warner Bros. et CBS a profité du Comic-Con pour dévoiler Heroes and Villains, une bande annonce dans laquelle on retrouve les héros de ses séries phrase : Arrow, The Flash, Legends of Tomorrow, Supergirl et Black Lightning. Et parce que le talent de Greg Berlanti ne cesse de séduire les patrons de The CW, ils lui ont également de développer le personnage de Batwoman, en vue de lui offrir une série prochainement. Et si Batwoman fait d'ores et déjà les gros titres, c'est parce que son personnage principal sera une lesbienne sortie du placard qui doit surmonter ses démons afin de redonner de l'espoir à Gotham. Tout un programme !

Titans

A quelques semaines de son arrivée sur la plateforme de streaming DC Universe, voilà que débarque enfin le trailer de Titans. Marquée par un "Fuck Batman!" qui a enflammé Internet, cette première vidéo laisse à penser que la série centrée sur les péripéties de jeunes super-héros sera particulièrement violente. Les scènes de combat ont déjà conquis le cœur de nombreux spectateurs et la présence du très beau Brenton Thwaites dans le rôle de Robin devrait finir d'achever les plus réticents. La date de lancement officiel n'a pas été communiquée mais cela ne saurait tarder !

Des ados et du sang

Deadly Class

Dans le comic d'origine, nous suivions le quotidien d'adolescents se rendant au King's Dominion Atelier of the Deadly Arts, soit une école secrète basée à San Francisco et qui a pour ambition d'entraîner la prochaine génération d'assassins réputés à travers le monde. Dans le premier trailer de la série Syfy, les bases sont respectées. Le rebelle Marcus (Benjamin Wadsworth) se voit confier un but par Master Lin (Benjamin Wong) : étudier au King's Dominion. Dès lors, Marcus découvre un univers particulièrement violent où sexe, drogue et rock'n'roll se croisent sans cesse ! La saison 1 est toujours en cours de tournage et la série devrait arriver sur les écrans américains début 2019.

The Purge

Adapté de la saga cinématographique, la série The Purge reprend la même principe : un soir dans l'année et pendant 12 heures, tous les crimes sont permis dans des Etats-Unis désormais gouvernés par un parti politique totalitaire. Au moment où la purge s'apprête à débuter, tous les habitants sont amenés à évaluer leurs propres actes avant de tout faire pour rester en vie. La première saison  10 épisodes débutera le 4 septembre sur USA Network et est produite par Michael Bay et Brad Fuller ! En d'autres termes, on risque d'en entendre parler pendant un petit moment.

Toujours plus de séries primables aux Emmy Awards

Homecoming

Pour sa toute première série, Julia Roberts s'est tournée vers le service de streaming Amazon Video et le créateur de Mr. Robot, Sam Esmail. Basé sur le podcast d'Eli Horowitz et Micah Bloomberg, Julia Roberts incarne dans ce thriller psychologique Heidi Bergman, une travailleuse sociale dans un établissement gouvernemental secret. Le trailer dévoilé au Comic-Con était en fait un teaser et nous rappelle simplement que le premier épisode de 30 minutes sera mis en ligne le 2 novembre prochain.

Star Trek Discovery

Si la saison 1 avait laissé de nombreux fans perplexes, la saison 2 semble bien partie pour réconcilier tous les fans de cette immense saga. Grâce au "Fly Away" de Lenny Kravitz, la production a décidé d'introduire officiellement le personnage de Christopher Pike, campé par le remarquable Anson Mount. Cela a pour effet de complètement redynamiser l'équipe du Discovery et de revenir aux origines de la série : la découverte. Le trailer de cette saison 2 nous annonce donc plus de voyages, plus de courses-poursuites dans l'espace et encore et toujours plus de menaces. Où doit-on signer ?

Doctor Who

Pour incarner son 13e Doctor, la BBC a décidé de faire (enfin) appel à une femme, la géniale Jodie Whittaker. Découverte dans le dernier épisode de Noël (où Peter Capaldi lui passait le témoin), ce nouveau Doctor Who aura droit à 10 épisode de 50 minutes ou plus pour faire ses preuves. Et ce, dès cet automne !

Les reprises de l’été: Kumashiro, les Coen, Stone et Cimino

Posté par vincy, le 25 juillet 2018

Blood Simple (Sang pour sang) de Joel et Ethan Cohen (1984)

L'histoire: Au Texas, un propriétaire de bar découvrant que sa femme le trompe avec le barman, engage un détective texan pour les assassiner. Mais sous des dehors de parfait imbécile, ce dernier va se révéler machiavélique et imprévisible…

Pourquoi il faut le voir? Interdit aux moins de 12 ans. On pouvait déjà voir ce qui était singulier et génial chez les frères Coen dès ce premier film aussi saignant que jubilatoire. Au passage, on admirera Frances McDormand, 27 ans à l'époque et dont ce fut le premier film. L'hémoglobine coule à flots. Ce polar rouge et noir, porté, déjà, par la musique de Carter Burwell et la photo d'un certain Barry Sonnenfeld (Men in Black), a reçu d'emblée le Grand prix du jury à Sundance. Un coup de maître mérité pour ce film devenu culte avec tous les bons ingrédients: le Texas, un détective privé, un mari jaloux, une épouse victime. Pourtant le scénario est retors et déraille assez vite dans une course poursuite où le seul homme à peu près honnête est tué. C'est décalé, un brin cynique, en tout cas ironique et grinçant. Ce ton si particulier qui désamorce l'horreur tout en amorçant la violence.

Platoon d'Oliver Stone (1986)

L'histoire: Septembre 1967: Chris Taylor, dix-neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25ème régiment d'infanterie, près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d'une famille bourgeoise s'est engagé volontairement et, plein d'idéal entend bien servir son pays. Mais la réalité est tout autre et ses illusions vont tomber les unes après les autres. Il sera également temoin de la rivalité sanglante qui oppose deux officiers qu'il admire.

Pourquoi il fait le voir? Interdit aux moins de 12 ans. Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateeur en 1987, le film d'Oliver Stone est considéré comme une référence dans le genre, le film hollywoodien sur le Vietnam. Le traumatisme vécu par le réalisateur quand il était soldat le hantait depuis les horreurs vues dans le pays asiatique. Si son projet est d'abord refusé plusieurs fois, il parvient à le finaliser grâce à sa réputation de scénariste, l'un des plus côtés à Hollywood. Il réalise dans la douleur - la révolution aux Philippines, des conditions de tournage assez cauchemardesques - un film fort qui deviendra phare grâce à une psychologie humaine dépeinte de manière subtile face au chaos de la guerre et des images sensationnelles de combats. Il est intéressant de noter que le duel entre Tom Beranger et Willem Dafoe est à contre-emploi, puisque le premier était habitué aux rôles de gentils tandis que le second était enrôlé plutôt pour être le méchant de service. Pourtant ce qui frappe ici c'est le quotidien de ces soldats, démunis, mis à nus. Une version crue d'une guerre effrayante...

Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino (1978)

L'histoire: 1968. Mike, Steven, Nick, Stan et Axel travaillent dans l’aciérie du bourg de Clairton, Pennsylvanie, et forment une bande très liée. À Clairton, les histoires de coeur vont bon train : Steven épouse Angela, bien qu’elle soit enceinte d’un autre, et Nick flirte avec Linda qui semble troubler Mike. Mais cette tranquillité est rattrapée par la guerre du Vietnam lorsque Mike, Steven et Nick sont mobilisés pour partir au combat…

Pourquoi il faut le voir? Interdit aux moins de 16 ans. Restons au Vietnam avec The Deer Hunter. Premier film sur cette guerre, juste avant Apocalypse Now, le casting vaut à lui seul le détour: Robert de Niro, Meryl Streep, Christopher Walken (oscarisé en second rôle et donc c'est le premier rôle majeur), John Savage et John Cazale. Le film a reçu 5 Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Une scène est proprement saisissante: celle de la roulette russe, jeu suicidaire qu'impose les tortionnaires aux prisonniers. Le tournage a aussi été une roulette ruse durant six mois. Des rats, des baffes, des crachats, des maladies. La tension était palpable, d'autant plus que Cimino était réputé perfectionniste. Davantage psychologique que guerrier, le film porte aussi un regard social sur les soldats. Cela n'empêche pas non plus la polémique: nombreux sont ceux qui trouvaient le film trop partisan, trop américain. Cimino montrait le bourbier où s'enlisaient la classe ouvrière américaine plutôt que de rappeler que cette guerre était contestée ou que les Vietnamiens étaient aussi des victimes. Reste que le film est spectaculaire, prenant, tendu et physique. Chasser le cerf ou chasser le "viet" ne produit pas le même impact sur la folie humaine.

Les amants mouillés de Tatsumi Kumashiro (1973)

L'histoire: Katsu travaille comme commis dans un cinéma porno de son petit village natal, où il est revenu après une longue absence. Il refuse toutefois de reconnaître ses amis d'autrefois. Katsu entretient une liaison sans passion avec la patronne du cinéma, mais commence une aventure avec Yoko, qu'il épie en train de faire l'amour avec son ancien camarade Mitsuo. Très vite, une étrange amitié va s'instaurer entre les trois.

Pourquoi il faut le voir? Interdit aux moins de 16 ans. Il faut dire que le film est érotique, et fortement influencé par le porno japonais. Chez Kumashiro, le sexe est naturel, épicurien, jamais moral. On y baise comme on y mange. Ce qui ne veut pas dire qu'on voit tout: les Japonais sont très soucieux de censure. Ce qui rend le spectateur imaginatif et voyeur. Pourtant, on peut s'interroger sur ces mâles dominateurs et un brin sadiques face à ces femmes soumises et violentées. Mais chez le réalisateur, il faut tout voir au seconde degré. Limite burlesque. En fait son "roman porno", genre dont il était le maître dans les seventies, était davantage un pied de nez à la censure et au conservatisme nippon. Il sait filmer magistralement ces parties de jambes en l'air, y comrpis dans les lieux les plus sombres et les plus étroits. Face aux hypocrites, son film balance quand même une partie de saute-moutons nudiste aussi joyeuse qu'hédoniste.