Dr Dolittle s’offre un casting au poil

Posté par vincy, le 31 mars 2018

Robert Downey Jr. a officialisé sur son compte twitter le casting vocal de son nouveau film, The Voyage of Doctor Dolittle. Le film est actuellement en tournage à Londres. La sortie est calée pour le 12 avril 2019.

C'est du lourd niveau casting tout de même: Marion Cotillard et Octavia Spencer, toutes deux oscarisées, Kumail Nanjiani, nommé aux Oscars, Rami Malek, gagnant d'un Emmy Award, Craig Robinson, John Cena, Carmen Ejogo et Frances De La Tour rejoignent les déjà annoncés Ralph Fiennes, Emma Thompson, Tom Holland et Selena Gomez.

Antonio Banderas, Michael Sheen, Harry Collett et Jim Broadbent s'ajoutent à cette longue liste, mais pour des personnages "réels".

Le énième remake de Dr Dolittle est écrit et réalisé par Stephen Gaghan. La série de romans pour la jeunesse de Hugh Lofting, publiée à partir de 1920 (et en France à partir de 1931),  a connu plusieurs versions: une comédie musicale de Richard Fleischer en 1967 et une série de 5 films, dont les deux premiers ont été les derniers grands succès d'Eddie Murphy.

Robert Downey Jr. qu'on verra dans quelques semaines dans Avengers: Infinity War a annoncé qu'il voulait en finir avec Tony Stark / Iron Man. C'est son premier projet d'envergure hors Marvel depuis la suite de Sherlock Holmes en 2011.

Le Carrosse d’or 2018 pour Martin Scorsese

Posté par MpM, le 30 mars 2018

C'est le cinéaste américain Martin Scorsese qui recevra le Carrosse d'or 2018 décerné par la Société des réalisateurs de Films. Il sera remis lors de l'ouverture la 50e édition de la Quinzaine des Réalisateurs, le 9 mai prochain.

C'est même une journée exceptionnelle qui sera proposée aux festivaliers avec notamment la projection de Mean Street (révélé à la Quinzaine en 1974) et une conversation avec Martin Scorsese, avant la remise du fameux prix qui récompense "un réalisateur choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production".

Depuis son premier séjour sur la Croisette en 1974, Martin Scorsese a tissé des liens particuliers avec le Festival de cannes. Il revient dès 1975 avec Alice n'est plus ici, puis reçoit la Palme d'or en 1976 pour Taxi driver. Il est à nouveau récompensé en 1986 pour After hours (Prix de mise en scène). Depuis, il est surtout venu hors compétition (New York stories en 1989, Mon voyage en Italie en 2001) et à Cannes Classics en tant qu'interprète dans différents documentaires (Brando en 2007, Kurosawa la voie en 2011, This is Orson Welles en 2015...), mais plus en compétition.

Il a également été président du jury de la compétition officielle en 1998 et de la Cinéfondation et des courts métrages en 2002.

Scarlett Johansson dans un drame de Taika Waititi (Thor: Ragnarok)

Posté par vincy, le 30 mars 2018

C'est Pâques, alors parlons de lapin. Ni Bugs Bunny, ni mascotte de Playboy ni même Pierre Lapin. Mais Jojo. Jojo Rabbit plus précisément.  Il s'agit du prochain film de Taika Waititi (Thor: Ragnarok). Scarlett Johansson, selon la presse professionnelle américaine serait en négociations finales pour être la star de cette production Fox Searchlight.

Johansson incarnerait une Allemande durant la seconde guerre mondiale. Son jeune fils, fidèle des jeunesses hitlériennes, découvre qu'elle abrite une jeune juive dans leur foyer. Le scénario a été écrit par le réalisateur et le tournage devrait commencer d'ici l'été.

Taika Waititi prépare actuellement l'épisode pilote de What We Do in the Shadows, d'après son propre film Vampires en toute intimité sorti en 2014.

Depuis quelques mois, Scarlett Johansson ne cache pas son intention de revenir à des personnages plus matures dans des films d'auteur ou dramatiques, après une succession de grosses productions et de comédies. Elle sera à l'affiche d'Avengers: Infinity War début mai. On l'entendra dans L'île aux chiens de Wes Anderson où elle prête sa voix à une chienne de concours. Elle s'est aussi engagée sur le premier film Reflective Light de Gregory Crewdon, où là encore elle doit incarner la mère d'un garçon qui ne lui facilite pas la vie. Enfin, elle vient de terminer le nouveau film de Noah Baumbach, avec Adam Driver et Laura Dern, prévu pour une sortie cet automne.

Cannes 2018: La Fabrique cinéma s’offre Cristian Mungiu pour ses 10 ans

Posté par vincy, le 29 mars 2018

La Fabrique Cinéma de l'Institut français sera parrainée par le cinéaste et producteur roumain Cristian Mungiu pour sa 10ème édition.

Palme d'or en 2007 pour 4mois, 3 semaines, 2 jours, Prix du scénario et prix d'interprétation féminine pour Au-delà des collines, Prix de la mise en scène pour Baccalauréat , il est l'un des cinéastes de son pays les plus récompensés à Cannes. Il est aussi responsable du festival Les Films de Cannes à Bucarest qu'il a créé, et initiateur du film collectif Contes de l'âge d'or.

"C'est un passeur qui a "un rôle central dans le cinéma de son pays" explique la directrice de l'Institut français Anne Tallineau.

Pour son dixième anniversaire La Fabrique Cinéma a sélectionné dix projets, dont quatre africains, continent souvent à l'écart des circuits de financement. Cinq nouveaux pays présents pour la première fois à la Fabrique : l'Ukraine, la Thaïlande, la République dominicaine, la Côte d'Ivoire et le Tchad.

AU MILIEU DE NULLE PART de Samantha Nell - Fiction 1er long métrage - produit par Bongiwe Selane / Blingola Media (Afrique du sud). Une comédie douce amère sur les conséquences de l'apartheid dans une maison de retraite.

LOUVE de Kiro Russo - Fiction 2ème long métrage - produit par Kiro Russo / Socavon Cine (Bolivie). Une fable fantastique.

LA MEUTE de Andrés Ramirez Pulido - Fiction 1er long métrage - produit par Johana Agudelo Susa / Valiente Gracia (Colombie). L'évasion d'un adolescent d'un camp de redressement en Amazonie pour retrouver sa mère, atteinte d'un cancer.

LA NUIT DES ROIS de Philippe Lacôte - Fiction 2ème long métrage - produit par Ernest Konan / Wassakara Productions (Cote d'Ivoire). Un huis-clos dans une prison où les détenus s'évadent à travers des récits. (photo)

CHEVALIER NOIR de Emad Aleebrahim Dehkordi - Fiction 1er long métrage - produit par Babak Aleebrahim Dehkordi / E.A.D Films (Iran). Deux frères lancés dans une spirale infernale dans les bas-fonds de Téhéran.

ZINDER de Aïcha Macky - Documentaire 1er long métrage - produit par Ousmane Samassekou / Tabous Production (Niger). Un documentaire sur les bandes de cette ville nigérienne infiltrée par les terroristes.

CANDELA de Andrés Farias - Fiction 1er long métrage - produit par Pablo Lozano / Monte y Culebra SRL (République dominicaine). Thriller politique sur la corruption et les addictions au sexe et à la drogue.

DIA (LE PRIX DU SANG) de Achille Ronaimou - FIction 1er long métrage - produit par Faissol Gnonlonfin / Merveilles Production (Tchad). DUne escroquerie interethnique et religieuse autour d'un délit qui n'a pas été commis.

REGRETFULLY AT DAWN de Sivaroj Kongsakul - Fiction 2ème long métrage - produit par Pimpaya Towira / Extra Virgin Company (Thaïlande). Un soldat à la fin de sa vie qui rêve que sa petite fille aille danser en France.

SERAPHYMA de Marysia Nikitiuk - Fiction 2ème long métrage - produit par Igor Savychenko / Kristi Films (Ukraine). Le parcours initiatique d'une adolescente serial-killer à la recherche de sa mère...

En 10 ans, La Fabrique a sélectionné 91 projets et invité 167 réalisateurs et producteurs de 61 pays (dont 23 francophones). Près de 40% des films ont été terminés, 20% sont en tournage. Si les délais entre la présentation à La Fabrique et la diffusion en salles sont toujours longs, ils ont tendance à se raccourcir. Adieu Mandalay de Midi Z avait été sélectionné en 2012 et était sorti en 2016. La Familia de Gustavo R. Cordova avait été sélectionné en 2014 et finalement projeté à la Semaine de la critique en 2017. La même année, Les initiés de John Trengrove, a terminé son parcours dans les salles l'an dernier et avec une nomination aux Oscars cette année. La belle et la meute, sélectionné en 2015, a été retenu à Un certain regard en 2017. La sélection de 2016 a déjà vu un film achevé et deux en tournage.

En étant présent au Pavillon des cinémas du monde, les producteurs et réalisateurs ont ainsi davantage de facilités à obtenir des aides publiques ou privées. Le Pavillon, qui accueille des sessions artistiques et des rencontres professionnelles, proposera de nombreux événements cette année pour célébrer son dixième anniversaire, et notamment une masterclass du compositeur Amine Bouhafa (Timbuktu, La belle et la meute), en partenariat avec la Sacem. L'ensemble de l'opération coûte environ 500000 euros.

L'Institut français est l'unique opérateur culturel transversal à l'extérieur de l'Europe. Outre La Fabrique cinéma, elle intervient sur la diffusion du cinéma français (notamment la diffusion du cinéma européen et l'Education à l'image avec CinEd), la coopération (l'Aide aux cinémas du monde avec 5M€ de budget annuel pour une cinquantaine de projets soutenus, soit 300 films de 76 pays depuis sa création), la Cinémathèque Afrique (1600 films en catalogue, 6000 projections dans 80 pays, et désormais une volonté stratégique de numériser, avec des partenaires, ce patrimoine),

Fin de tournage pour Bertrand Blier

Posté par vincy, le 29 mars 2018

Convoi Exceptionnel. C'est le titre du nouveau film de Bertrand Blier, 8 ans après son dernier film, Le bruit des glaçons.

Le tournage, débuté le 16 février à Bruxelles, s'achève ces jours-ci. Bertrand Blier retrouve son compère Gérard Depardieu avec qui il a tourné Les valseuses, Buffet froid, Tenue de soirée, Trop belle pour toi, Les acteurs et Combien tu m’aimes ?.

Il recréé aussi le duo Depardieu/Christian Clavier. C'est la première fois que l'ancien membre du Splendid, par ailleurs coproducteur de ce projet, tourne avec le réalisateur. Les deux comédiens ont déjà tourné quatre films ensemble, dont deux Astérix.

Dans ce Convoi exceptionnel, on retrouve également Farida Rahouadj, épouse du cinéaste et qui tourne pour la 3e fois sous son œil, Alex Lutz, Edouard Baer, Audrey Dana, Sylvie Testud, et Alexandra Lamy.

Le film raconte l’histoire d’un type qui va trop vite et d’un gros qui est trop lent. Ainsi Foster rencontre Taupin. Le premier est en pardessus, le deuxième en guenilles. Mais voilà. L’un des deux possède un scénario effrayant: le scénario de leur vie et de leur mort. Il suffit d’ouvrir les pages ... et de trembler. Mais l'autre refuse de jouer son rôle... Commence alors une errance urbaine...

"C'est complètement déconnant, parfois totalement absurde" confiait récemment Clavier à RTL.

Produit par Curiosa Films, Orange Studio, Ouille Productions et Versus Production, la date de sortie serait prévue à l'automne.

Le nouveau film de Xavier Dolan ne passerait pas par Cannes

Posté par vincy, le 29 mars 2018

susan sarnadon

Dans le quotidien montréalais Le Devoir, Ma vie avec John F. Donovan (The Death and Life of John F. Donovan), le premier film en anglais de Xavier Dolan, ne ferait pas son avant-première au Festival de Cannes. Selon le journal "Le film aurait été aimé et désiré par le comité cannois de la sélection officielle, mais pour des raisons stratégiques de mise en marché, son lancement serait reporté à l’automne, au Festival international du film de Toronto (TIFF)".

Il peut y avoir un revirement de situations, et des pressions sur les producteurs, de la part des distributeurs. Mais le réalisateur québécois n'a pas forcément besoin du festival pour ce film au casting hollywoodien (Kit Harington , Jacob Tremblay, Natalie Portman, Thandie Newton, Bella Thorne, Susan Sarandon, Kathy Bates). L'objectif visé serait plutôt les Oscars. En ce sens, Toronto apparaît comme le meilleur choix. A l'exception de Tom à la ferme, projeté à Venise, Xavier Dolan a présenté tous ses films à Cannes: J'ai tué ma mère (Quinzaine des réalisateurs), Les amours imaginaires et Laurence Anyways (Un certain regard), Mommy et Juste la fin du monde (Compétition). Xavier Dolan avait aussi été membre du jury de la compétition.

Pas la fin du monde

Le cinéaste avait déjà exprimé son désir de ne pas aller à Cannes cette année, même s'il avouait que ça ne dépendait pas seulement de lui. Il avait été meurtri par les projections de Juste la fin du monde, pourtant reparti avec le Grand prix du jury, et ne voulait "pas renouveler l'expérience" de ce "goût amer". A l'époque, il avait confié: "J’ai besoin de savoir ce que les gens pensent, mais j’avais l’impression de lire un diagnostic psychologique. C’était tellement personnel et cruel que je suis revenu au Québec dans un état de choc. Il y a quelque chose qui s’est brisé et je ne pense pas que cela pourra se réparer un jour."

Xavier Dolan prépare actuellement son nouveau long métrage, Matt Max, qui sera prêt pour ... Cannes 2019.

Cette année, le cinéma canadien mise sur les nouveaux films de Denys Arcand (La chute de l'Empire américain), Sébastien Pilote (La disparition des lucioles), Denis Côté (si Répertoire des villes disparues, tout juste tourné, est prêt) ou encore Kim Nguyen (The Hummingbird project) pour être présent sur la Croisette.

Cannes 2018: 2001 l’Odyssée de l’espace en 70mm et Christopher Nolan en master-class

Posté par vincy, le 28 mars 2018

Cannes Classics célèbrera le 50e anniversaire de 2001 : L’Odyssée de l’espace, le chef d'œuvre SF de Stanley Kubrick. Avec en guest-star Christopher Nolan pour présenter en avant-première mondiale "une copie neuve 70mm conforme à l’originale du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick sorti en 1968" annonce le festival de Cannes.

La projection aura lieu le samedi 12 mai 2018. "Des membres de la famille de Stanley Kubrick assisteront également à la projection": sa fille, Katharina Kubrick et son coproducteur de longue date et beau-frère, Jan Harlan.

Pour sa première présence sur la Croisette, Christopher Nolan participera également à une master-class le dimanche 13 mai 2018, au cours de laquelle il évoquera sa filmographie et partagera sa passion pour l’œuvre singulière de Stanley Kubrick. "Un de mes premiers souvenirs de cinéma est d’être allé avec mon père voir 2001 : L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, en 70mm, au cinéma de Leicester Square à Londres. L’opportunité de participer à la recréation de cette expérience pour une nouvelle génération de spectateurs et de présenter au Festival de Cannes notre nouvelle copie 70mm non restaurée du chef-d’œuvre de Kubrick, dans toute sa splendeur analogique, est un honneur et un privilège" a confié le réalisateur de Interception et Dunkerque.

Le Festival indique que "pour la première fois depuis sa sortie initiale, une copie 70mm neuve a été tirée à partir d’éléments du négatif original. Il s’agit d’une recréation photochimique fidèle, sans retouche numérique, effet remasterisé ou modification de montage."

C’est donc bien la version originale qui sera projetée, "afin de recréer l’expérience cinématographique qu’ont vécue les premiers spectateurs du film il y a 50 ans."  Admirateur de tout temps du génie cinématographique de Kubrick, Christopher Nolan a travaillé en étroite collaboration avec les équipes de Warner Bros. sur le processus de re-masterisation.

Œuvre culte, 2001 : L’Odyssée de l’espace ressortira en salles aux États-Unis, en 70mm également, le 18 mai 2018.

Christiane Kubrick s'est déclarée "très heureuse que Cannes ait choisi de célébrer" le film. "Si Stanley était toujours parmi nous aujourd’hui, il est certain qu’il serait très admiratif des films de Christopher Nolan. C’est pourquoi, au nom de toute la famille de Stanley, je voudrais remercier personnellement Christopher d’avoir accepté de présenter cette projection très spéciale" ajoute-t-elle.

Pour Thierry Frémaux, directeur du festival, "Stanley Kubrick en Sélection officielle, c'est une grande fierté pour le Festival de Cannes". La présence de Nolan "crée un lien précieux entre le passé et le présent sans lequel le cinéma n'aurait pas d'histoire. Nous nous réjouissons d'avance de cette projection unique en 70mm qui prouvera, s'il en était besoin, que le cinéma a bel et bien été inventé pour le GRAND écran" affirme-t-il dans le communiqué. Stanley Kubrick n'a jamais été en compétition ou hors-compétition au Festival. En 2011, toujours à Cannes Classics, Orange Mécanique avait été sélectionné pour ses 40 ans.

En France, 2001 avait remporté un beau succès avec 3,4 millions de spectateurs lors de sa sortir. Le film avait remporté l'Oscar des meilleurs effets spéciaux et valu à Kubrick deux nominations (réalisation, scénario original).

Semaine de la critique: un jury chic et hype autour de Joachim Trier

Posté par vincy, le 28 mars 2018

Le réalisateur norvégien Joachim Trier sera le Président du jury de la 57e Semaine de la Critique, dont la sélection sera révélée le 16 avril. Il décernera avec son jury le Grand prix, le Prix découverte et le Prix de la révélation. Le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation est une nouveauté "qui a pour objectif de mettre en lumière un ou une interprète pour l’une de ses premières apparitions au cinéma ou pour un rôle marquant de sa carrière."

Joachim Trier a réalisé quatre longs métrages: Nouvelle donne (Reprise), Oslo 31 août (Prix Un Certain regard), Back Home (en compétition), Thelma (sorti l'automne dernier). Ils constituent déjà une œuvre où la jeunesse et la mélancolie sont au cœur de sujets dramatiques et troublants. Il vient de terminer un documentaire, The Other Munch.

Il sera entouré de l’actrice et jeune réalisatrice Chloë Sevigny, qu'on croisera bientôt dans La route sauvage, du comédien franco-argentin Nahuel Pérez Biscayart, César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans 120 Battements par minute de Robin Campillo (Grand prix du jury à Cannes l'en dernier), de l’italienne Eva Sangiorgi, nouvelle directrice de la Viennale, le Festival international du film de Vienne, et du journaliste culturel français Augustin Trapenard (France Inter, Canal +).

L'affiche, révélée il y a quelques jours, éclaire la jeune comédienne française Noée Abita, révélée dans AvA de Léa Mysius, l'un des chocs de la Semaine l'an dernier,  photographiée par Aurélie Lamachère.

3 raisons d’aller voir Croc-Blanc

Posté par vincy, le 28 mars 2018

Le pitch: Croc-Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par Castor Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes oblige Castor-Gris à céder l’animal à un homme cruel et malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra à maîtriser son instinct sauvage et devenir leur ami.

Un grand classique de la littérature jeunesse. Aussi incroyable soit-il, il s'agit de la première adaptation animée du roman éponyme de Jack London. L'écrivain, qui a fait de la nature et de l'aventure ses thèmes de prédilections, a été l'un des premiers auteurs de best-seller de la littérature américaine. Croc-Blanc est paru en 1906 (et en 1923 en France) et s'est vendu à 115 millions d'exemplaires dans le monde. Sa force littéraire vient du fait qu'il est écrit du point de vue de l'animal, mais aussi que London a posé un regard critique sur les humains, méprisant les chercheurs d'or et valorisant les amérindiens. Au cinéma, Croc-Blanc a fait l'objet de plusieurs versions, et ce dès 1925 avec le film muet de Lawrence Trimble. la première version "sonore" est datée de 1936, réalisée par David Butler. Aleksandr Zguridi a réalisé un film russe à partir de cette histoire en 1946. Lucio Fulci a transposé l'histoire en 1973 avec un casting de stars - Franco Nero, Virna Lisi, Fernando Rey . Hollywood s'est remis à l'ouvrage en 1991 avec un film de Randal Kleiser, où (le jeune) Ethan Hawke tenait le rôle principal.

Un film d'animation ambitieux. Il s'agit d'un des films les plus coûteux du cinéma français de l'année. Scénarisé par Dominique Monféry (Kérity la maison des contes), Philippe Lioret (Je vais bien, ne t'en fais pas) et Serge Frydman (La Fille sur le pont), avec une musique de Bruno Coulais, et les voix de Virginie Efira, Raphaël Personnaz et Dominique Pinon, Croc-Blanc vise un public familial d'aventure. Ici, pas d'animaux qui parlent, pas de chansons. Les auteurs ont voulu rester fidèle à l'esprit du livre, un récit initiatique, une critique sociale, une époque brutale. Les références sont plutôt du coté des westerns écologiques et des films d'action naturalistes. Avec une particularité: toujours se mettre à hauteur du chien. On est loin de Belle et Sébastien. Le film est tourné en scope afin de lui donner une grandeur, appuyée par une esthétique singulière dans le domaine, presque trop belle. Paradoxalement, en effet, l'animation n'a rien de réaliste et s'avère presque picturale et abstraite. Il y a une forme d'inachevé dans ces esquisses pastellisées qui rappellent les tableaux de l'époque.

A partir de 8 ans. La facture classique de l'ensemble et sa splendeur en font un film d'animation singulier, qui séduira les adultes. Cette exigence visuelle peut effrayer les parents qui cherchent un divertissement consensuel. Le vilain, Beauty Smith, peut aussi faire peur aux plus petits. Ce serait d'autant plus regrettable que la narration est réussie et que Croc-Blanc, notamment quand il est un chiot sauvage, est craquant. C'est un film à la fois tendre et dur, universel et original. Et si cela peut permettre une invitation à la lecture des œuvres de London, c'est d'autant plus profitable. Surtout, en évitant le formatage, cette version ouvre de nouveaux horizons, lointains pour s'évader et inventifs pour être stimulés.

Le charme discret de Stéphane Audran s’envole (1932-2018)

Posté par vincy, le 27 mars 2018

Elle était l'actrice chabrolienne par excellence. Stéphane Audran, née Colette Dacheville le 8 novembre 1932; s'est éteinte le 27 mars à l'âge de 85 ans. A l'affiche de deux films oscarisés (Le charme discret de la bourgeoisie, Le festin de Babette), Prix d'interprétation à Berlin (Les biches), à San Sebastian (Le boucher), aux Bafta britanniques (Le charme discret..., Juste avant la nuit) et César du meilleur second-rôle féminin (Violette Noziere), la comédienne était l'une des figures emblématiques du cinéma français des années 1960 et 1970.

Au delà de cette beauté (rousse, blonde ou brune selon les rôles) qui captait si bien la lumière, de ses yeux verts hypnotiques et de sa voix reconnaissable entre mille, elle avait un talent réel à composer des personnages éclectiques dans des univers souvent dramatiques, avec cette distance un peu froide qui lui était propre. ESi elle a tourné en 1959 avec Eric Rohmer, dans Le signe du lion, c'est bien sa rencontre avec Claude Chabrol (décédé en 2010) qui forgea son destin cinématographique. C'est Gérard Blain qui organisa le rendez-vous. Elle obtient alors un petit rôle dans Les cousins (1959). Chabrol et elle entament une relation amoureuse, qui sera fusionnelle à l'écran.Il lui fera tout jouer, séductrice, angoissée, calme, douce, criminelle... La bourgeoise idéale. Ensemble, ils tournent Les bonnes femmes, Les Godelureaux, L'œil du malin, Landru, Marie-Chantal contre le docteur Kha, La ligne de démarcation, Le scandale.... Pas souvent les meilleurs films du réalisateur, et souvent des échecs financiers. En 1968, avec Les biches, avec Jean-Louis Trintignant, reçoit un Ours d'argent à Berlin. Audran est enfin remarquée comme actrice et Chabrol renaît. Il l'enrôle ensuite pour La femme infidèle et surtout Le boucher, avec Jean Yanne (1970), film noir sous tension sur un amour impossible. Chabrol continue ainsi sa filmographie avec sa première muse (avant Huppert): Meurs filmographies semblent indissociables: La rupture, Juste avant la nuit, Les noces rouges, Folies bourgeoises, Les liens du sang, Violette Nozière durant les années 1970, puis plus sporadiquement ensuite avec Le sang des autres, Poulet au vinaigre, Jours tranquilles à Clichy, Betty et L'ivresse du pouvoir.

Stéphane Audran, épouse de Jean-Louis Trintignant dans les années 1950, en concubinage avec Claude Chabrol à partir de 1959 (et mère de Thomas Chabrol) avant de se marier puis de divorcer en 1980, a connu ses plus grands rôles quand elle s'est émancipée de son pygmalion. La comédienne a été à l'affiche de nombreux films moyens signés pourtant Jacques Pinoteau, Jean Delannoy, Philippe Labro... Mais avec les reconnaissances pour Les biches et Le boucher, son élégance et son magnétisme ont séduit Luis Bunuel (Le Charme discret de la bourgeoisie), une histoire de repas impossible entre notables. La gastronomie, thème chabrolien par excellence, va aussi être son porte-bonheur. Ce film lui ouvre les portes des grands cinéastes et du cinéma anglo-saxon. Dans les années 1970, elle tourne avec Orson Welles (dans l'inachevé The Other Side of the Wind, bientôt restauré et complété), Samuel Fuller (Un pigeon mort dans Beethoven Street, Au-delà de la gloire, Les voleurs de la nuit), une adaptation internationale d'un Agatha Christie (Dix petits nègres) et surtout Claude Sautet (Vincent, François, Paul… et les autres, où elle est la femme d'Yves Montand, qu'elle quitte).

Dans un registre plus populaire on la voit chez Michel Audiard et Georges Lautner, dans La cage aux folles 2 et 3. Ces vingt dernières années, elle apparaît dans des comédies oubliables comme Arlette, Belle-Maman, J'ai faim, Ma femme d'appelle Maurice... En 1981, elle retrouve Huppert, sa partenaire de Violette Nozière dans Coup de Torchon de Bertrand Tavernier, épouse de Noiret policier devenu assassin. Parmi les films qui ont marqué sa carrière, on note aussi Mortelle randonnée de Claude Miller, Les saisons du plaisirde Jean-Pierre Mocky, et La fille de Monaco d'Anne Fontaine, son dernier film il y a dix ans.

Mais Stéphane Audran s'est offert un chant du cygne somptueux, avec une autre grande bouffe, Le festin de Babette (1987) de Gabriel Axel. C'est sans doute son dernier grand rôle, mais aussi l'un des plus beaux. En cuisinière renommée fuyant une France répressive dans un Danemark austère, elle brille à la lumière des bougies, accomplissant des merveilles avec la nourriture: elle habite littéralement ce film, sélectionné à Cannes et oscarisé l'année suivante.

Ce qui plaisait chez Audran, c'était son jeu subtil, jamais dans l'effet ou la surdramatisation. Sa sincérité transperçait l'écran. Actrice discrète, elle revendiquait cette sobriété. Pas étonnant alors que ce démystificateur de Chabrol ait trouvé en elle toutes les facettes de la femme, qu'elle soit infidèle ou sans amour, vulgaire ou fatale, garce ou vulnérable. Honnête (et engagée), mal exploitée par le cinéma français, l'actrice restera l'une de ces incarnations d'une France en mutation, à la fois enracinée et libérée, classique et moderne, "pompidolienne" en quelque sorte.