Steven Spielberg (enfin) Président du jury du Festival de Cannes

Posté par vincy, le 28 février 2013

steven spielbergLe bruit courait depuis quelques jours. La question était de savoir si le réalisateur américain le plus populaire de ces 40 dernières années allait accepter le rôle, avec ou sans troisième Oscar du meilleur réalisateur. Les doutes sont effacés : le 66e Festival de Cannes sera bien présidé par Steven Spielberg, 67 ans. Autant dire que c'est un événement en soi. De tous les cinéastes qui ont émergé à la fin des années 60 et au début des années 70 - Coppola, Scorsese, ... - il était le seul à ne pas avoir reçu cet honneur.

« Mon admiration pour la façon inébranlable dont le Festival de Cannes défend le cinéma international est totale. Car Cannes est le plus prestigieux de tous les festivals, ce qui lui permet de continuer à affirmer que le cinéma est un art qui transcende les cultures et les générations » explique le réalisateur dans le communiqué diffusé par le Festival ce matin. « Le souvenir de mon premier Cannes remonte déjà à plus de 31 ans, a-t-il également déclaré au Festival, mais ça reste l’un des moments les plus forts de ma carrière. Depuis plus de six décennies, Cannes est une plate-forme incomparable destinée à faire découvrir des films extraordinaires venus du monde entier. C’est pour moi un grand honneur et un immense privilège de présider le jury d’un Festival qui ne cesse de prouver, inlassablement, que le cinéma est le langage du monde. »

« Comme on dit outre-Atlantique, précise Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes, "regular" de Cannes : Sugarland Express, La couleur pourpre. Mais c’est E.T. que j’ai montré en 82 en première mondiale, qui a tissé des liens qu’on n’oublie pas. Depuis, j’ai souvent demandé à Steven de présider le jury, mais à chaque fois, il me répondait qu’il tournait. Aussi cette année, quand on m’a dit E.T. phone home, j’ai compris et j’ai répondu : enfin !».

Après avoir enchaîné les films, Spielberg n'a plus aucun projet actuellement, repoussant Robopocalypse. Aucune excuse pour refuser le "poste".

« Steven Spielberg nous a donné un accord de principe il y a deux ans, déclare Thierry Frémaux, Délégué général du Festival. Il a su se rendre disponible cette année pour être le nouveau Président du Jury. Plus je l’ai rencontré ces dernières semaines, plus j’ai senti que la tâche l’enthousiasmait. Ses films mais aussi son engagement tous azimuts font de lui, année après année, l’égal des plus grands cinéastes d’Hollywood. Nous sommes fiers de l’accueillir. »

Sugarland Express, sélectionné au Festival de Cannes en 1974, a remporté le Prix du scénario. E.T. l'extra-terrestre (1982) a été présenté en clôture du Festival de Cannes, pour la dernière séance du Palais Croisette. Une des séquences émotion les plus mémorables de l'histoire du Festival. En 1986, La couleur pourpre monte les marches, hors-compétition. Il ne revient qu'en 2008 pour l'avant-première mondiale d'Indiana Jones et le Royaume du crane de cristal, toujours hors-compétition (et l'une des rares séances de presse où les journalistes même civilisés se bousculaient).

Son dernier film, Lincoln, est toujours à l'affiche : il réussit l'exploit de signer un drame historique et politique (12 nominations aux Oscars) qui séduit le grand public : le film a rapporté 250 millions de $ dans le monde ; en France, il a séduit 1 million de spectateurs.

Au Musée du Quai Branly, cheveux au cinoche et affiches gores ghanéennes

Posté par vincy, le 27 février 2013

demonic cat poster cinema ghana quai branlyLe Musée du Quai Branly célèbre le 7e art pour les vacances d'hiver.

Depuis hier, et jusqu'au 19 mai, la Mezzanine centrale accueille une exposition singulière, "Le rire, l'horreur et la mort" (tous les détails et informations pratiques) : des affiches peintes pour des vidéoclubs et des images des morts au Ghana. Les affiches, acquises il y a 10 ans par le musée, étaient exposées dans les vidéoclubs du pays africain à partir des années 80. Elles étaient réalisées à la demande par des artistes ou des ateliers collectifs, dans un style à la fois naïf, délirant et violent. Les films d'horreur étaient souvent produits au Ghana et au Nigéria, première puissance cinématographique africaine avec un "Nollywood" exclusivement dédié aux productions locales (2000 films vidéos par an).

Si le cinéma d'auteur est quasiment absent au Ghana (il reste une production assez vivace de documentaires), les productions populaires ont foisonné dès les années 80, souvent distribuées de manière anarchique. Le public est friand de films mêlant le fantastique africain, la violence du quotidien et le cinéma d'horreur hollywoodien. Entre sorcellerie et messages religieux, sujets politiques (souvent filmés sous forme de métaphores) et pouvoirs occultes, le visiteur découvre à travers cette exposition un cinéma inconnu en Occident, où le burlesque, les outrances, l'hémoglobine et les fables font bon ménage.

Vous pouvez voir 7 exemples d'affiches sur notre Tumblr.

affiche cycle cinéma cheveux chéris quai branlyMoins gore et plus glamour, le musée propose également le cycle cinéphile "Rien que pour vos cheveux" du 2 au 10 mars (tout le programme). L'accès est libre et gratuit, dans la limite des places disponibles. Les films accompagnent l'exposition Cheveux chéris, toujours à l'honneur au Quai Branly.

La programmation est aussi riche et variée que nos couleurs et tracés capillaires : The Shanghai Gesture, de Josef von Sternberg, avec la sublime brune Gene Tierney ;  Black Panthers, documentaire d’Agnès Varda ; Foxy Brown, de Jack Hill, avec l'icône afro-américaine Pam Grier ; Mirage de la vie, de Douglas Sirk, avec la blondissime Lana Turner ; Soldat Bleu, de Ralph Nelson, avec la classe Candice Bergen ; Tabou, de Friedrich Wilhelm Murnau, avec la mystérieuse tahitienne Anne Chevalier ; La fête du feu, d’Asghar Farahdi, avec la jeune et jolie persane Taraneh Allidousti ; Adieu ma concubine, de Chen Kaige, Palme d'or à Cannes, avec une Gong Li au sommet de sa beauté et un Leslie Cheung travesti ; et enfin Good Hair, documentaire de Jeff Stilson réalisé en 2009 et primé à Sundance, où l'on aperçoit Chris Rock, Ice-T et Kerry Washington (Django Unchained).

A cela s'ajoute une riche programmation ludique et pédagogique : un parcours-atelier guidé par des vidéos et le coiffeur-blogueur Frédéric Birault (du blog CutbyFred) et des lectures de contes et légendes où apparaissent cheveux et chevelures sur différents continents ; des échanges et des rencontres avec des artistes et des associations ont également lieu le 8 mars à l’occasion de la Journée de la Femme.

Les sorties cinéma du 27 février 2013

Posté par redaction, le 27 février 2013

affiche mobius jean dujardin cecile de france- Möbius (***) de Eric Rochant (France, 1H43) avec Jean Dujardin, Cécile de France, Tim Roth.

- Zaytoun (***) de Eran Riklis (France/Grande-Bretagne/Israël, 1H50) avec Stephen Dorff, Alice Taglioni, Loai Nofi.

- Week-end Royal (**) de Roger Michell (Grande-Bretagne, 1H35) avec Bill Murray, Laura Linney, Samuel West.

- Sublimes créatures (*) de Richard LaGravenese (USA, 1H58) avec Alden Ehrenreich, Alice Englert, Jeremy Irons, Emma Thompson.

- Du Plomb dans la tête (*) de Walter Hill (USA, 1H31, film interdit aux moins de douze ans) avec Sylvester Stallone, Sung Kang, Sarah Shahi.

- Réédition: La porte du paradis de Michael Cimino, en version restaurée intégrale de 3h40.

Et aussi :

- Boule et Bill de Alexandre Charlot, Franck Magnier (Belgique/Luxembourg, 1H30) avec Franck Dubosc, Marina Foïs, Charles Crombez. La bande-dessinée de Jean Roba est adaptée au cinéma. Tout commence à la SPA où un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. C'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis.

- Ouf de Yann Coridian (France, 1H22) avec Eric Elmosnino, Sophie Quinton, Valeria Golino. Une histoire d'amour contrariée avec un héros prêt à tout pour reconquérir sa femme, après un internement. François, la quarantaine, a pété un câble, il est devenu furieux, a voulu mettre le feu, a mis en danger ses proches. Alors on l'a interné. A sa sortie, il doit habiter chez ses parents parce qu’Anna, l’amour de sa vie, l’a mis à la porte et refuse de le voir.

- Battle of the Year de Benson Lee (USA) avec Josh Holloway, Laz Alonso, Josh Peck. Un groupe de danse s'entraîne pour le plus grand championnat du monde de B-boy, du "break dance".

- As If I Am Not There de Juanita Wilson (Irlande/Suède, 1H49, interdit aux moins de douze ans) avec Natasa Petrovic, Fedja Stukan, Miraj Grbic. Samira, jeune femme de Sarajevo, voit sa vie basculer le jour où elle est déportée dans une région lointaine de Bosnie. Emprisonnée dans un entrepôt, elle apprend vite les règles et la vie du camp. Quand elle est choisie pour amuser les soldats, le cauchemar commence.

- Les Equilibristes de Ivano De Matteo (1H53) avec Valério Mastandrea, Barbora Bobulova, Rosabell Laurenti Sellers. Giulio, quarante ans, a une vie bien installée - un travail, deux enfants et Elena, sa femme qu'il aime; mais qu'il a trompée un soir. Quand son épouse le quitte, Giulio voit sa vie basculer et découvre à quel point la frontière peut être ténue entre l'aisance et la pauvreté.

- Aadhi Bhagavan de Ameer Sultan (Inde, 2H38) avec Jayam Ravi, Neetu Chandra, Sudha Chandran. Apsar Hussain a osé s'opposer aux frères Rao qui contrôlent un réseau d’évasion fiscal. Les frères veulent punir l’officier et laver leur affront.

- Bestiaire de Denis Côté (France/Canada, 1H12, documentaire) - Au rythme des saisons, des hommes et des animaux semblent s’épier.

Du plomb dans la tête, adapté d’une BD française, méritait-il une sortie en salles?

Posté par geoffroy, le 26 février 2013

sylvester stallone du plom dans la tete bullet to the headL'histoire : Tueur à gages à La Nouvelle-Orléans, James Bonomo, dit « Jimmy Bobo », a pour règle de ne jamais tuer un innocent. Après l’exécution d’un contrat, il laisse derrière lui un témoin, vivant. Pour le punir de ce travail bâclé, son partenaire Louis est abattu par un mystérieux assassin. Lorsque l’inspecteur de police Taylor Kwon arrive en ville pour rejoindre son équipier et suivre une nouvelle piste sur une ancienne affaire, il découvre que celui-ci a été tué. Tous les indices accusent Jimmy et son complice désormais disparu, Louis. Pour trouver qui a tué leurs partenaires respectifs, le flic et le tueur à gages vont être forcés de faire équipe. Bien que chacun d’un côté de la loi, ils vont vite se rendre compte que la frontière est mince… Interdit aux moins de 12 ans

Notre avis : Il faut toujours se méfier des (re)chutes. Surtout à 66 ans. Le choix de Sylvester Stallone, en acceptant de tourner sous la houlette de Walter Hill, vieux briscard responsable de quelques polars musclés des années 80 (48 heures, les Rues de feu, Double détente…), n’a rien d’original, ni de très risqué. Après son come-back réussi avec des films comme Rocky Balboa (2006), Rambo 4 (2008) et, dans une moindre mesure, les deux épisodes d’Expendables (2010, 2012), on se demande pourquoi il a accepté un tel rôle dans un polar dont le registre est usé jusqu’à la corde.

Avec Du plomb dans la tête nous sommes très loin de la réactualisation iconique opérée par Stallone sur ses personnages. L'identification, même old-school (on pense aux Expendables), n’opère jamais dans ce polar mollasson, arc-bouté sur un jeu de caricatures éculées préférant la posture à la rupture. L’imposture, quant à elle, s’impose à mesure que le film accumule tous les poncifs du genre.

Mais là n’est pas l’essentiel puisque Walter Hill répond à son cahier des charges, règlements de compte à l’appui. Ce qui fâche, et désespère, c’est l’inamovibilité d’un Stallone encore prompt à nous pondre l’archétype de l’antihéros made in 80 ‘s, justicier solitaire bourru au grand cœur. Pour information, le Cobra de George P. Cosmatos, est sorti en 1986.

Si vous voulez voir le dernier Stallone sachez qu’il y aura des combats à mains nus, un sein dévoilé pour la bonne cause, des flics corrompus, un duo atypique qui ne fonctionne jamais, de la pyrotechnie, Christian Slater en guest-star ultime, et Stallone, le vrai, celui au regard de chien battu, au physique affûté, marchant au ralenti pour mieux sortir ses mécaniques. Le tout emballé dans un faux rythme pesant proche du mauvais téléfilm friqué.

Un direct-to-vidéo s’imposait. D'ailleurs, le film, tourné durant l'été 2011, aurait du sortir en avril 2012 pour être finalement décalé à février 2013. Mauvais signe qui ne trompe pas. Les derniers succès de Mister Stallone en ont voulu autrement. Vous êtes prévenus. Avec à peine 10 millions de $ de recettes au BO américain, le film est le pire four de Stallone, fracassant le record précédent, le fiasco de Get Carter en 2000.

Post Scriptum : A noter, pour la gloire, qu'il s'agit de l'adaptation d'une bande dessinée française, une série en trois volumes, parue chez Casterman et signée Matz et Colin Wilson. La trilogie est rééditée en version intégrale depuis une semaine.

Oscars 2013 : la version longue du scénario de Django Unchained bien meilleure?

Posté par kristofy, le 26 février 2013

django unchained script screenplay quanetin tarantinoDjango unchained a gagné deux trophées aux Oscars dimanche soir. Christoph Waltz a reçu une nouvelle fois celui du meilleur second rôle (après celui pour Inglourious Basterds) : ce choix de catégorie est en fait une volonté du producteur Harvey Weinstein puisqu'il avait peu de chances de gagner dans la catégorie du  meilleur acteur face aux favoris Daniel Day-Lewis et Joaquin Phoenix (il avait d’ailleurs fait la même chose pour The Artist avec Bérénice Béjo ou pour Le patient anglais avec Juliette Binoche). Et l'autre Oscar a été décerné à Quentin Tarantino, oublié dans la catégorie réalisateur, en tant que scénariste.

Cet Oscar du meilleur scénario récompense en réalité un script très amputé ! Le scénario original de Django unchained décrit de manière très précise une oeuvre qui devait durer environ 3h30 ; mais hors de question pour la production de découper le film en deux parties comme pour son Kill Bill… Quentin Tarantino a dû enlever plusieurs parties de son script pour raccourcir la durée du (déjà) long métrage... et l’histoire de Django unchained s’en est trouvée réduite.

A quoi devait ressembler le film Django unchained d’après son scénario ?

Le personnage de Broomhilda (Kerry Washington) peu présente dans le film (elle apparaît pour le dîner vers la fin), celle que Django aime, avait un rôle beaucoup plus important dans le scénario.

Dès le générique de début et avant même l’arrivée du Docteur Schultz, Django enchaîné dans la forêt aux autres esclaves avait un flashback qui montrait comment avait été vendue sa femme. Cette séparation sera ensuite le moteur de l’histoire. Il devait y avoir une séquence qui décrit ce marché aux esclaves où des hommes blancs acheteurs et des hommes blancs vendeurs fixent les prix pour les noirs comme pour des bêtes... Un autre marché d’esclaves était montré à Greenville-Missippi, un autre flashback montrait que Django avait été amené là par un train avec environ 150 autres noirs dont Broomhilda...

Un ‘chapitre’ entier raconte toute l’histoire de Broomhilda qui n’est pas dans le film, des personnages ont été supprimés comme celui de Scotty Harmony que devait jouer Jonah Hill (qui à la place aura un tout petit caméo situé ailleurs dans le film).

Dans ce chapitre, le film décrit la vente de la jeune femme : le vendeur expose ses seins, les marques de fouet dans son dos, et le ‘r’ de sa joue à une douzaine d’acheteurs (une humiliation qui devait être répétée durant le dîner). Elle est alors achetée par un certain Mike Harmony comme cadeau d’anniversaire pour son fils de 24 ans, Scotty Harmony, timide, qui va tomber amoureux de cette esclave noire… Il va ensuite l’emmener en week-end romantique là où des blancs se pavanent avec leur ‘nègre de compagnie’, au Cleopatra Club.

Dans le film on découvre ce lieu tenu par Calvin Candie (Leonardo Di Caprio) quand Schultz et Django arrivent chez lui. Dans le script, le Cleopatra Club et son propriétaire sont révélés bien avant. Calvin Candie se montre déjà un redoutable manipulateur. Il arrange une partie de cartes avec ce jeune Scotty, où, après l’avoir plumé, se jouera l’acte de propriété de l’esclave : Candie gagne, Harmony l’accuse d’avoir triché. Le vainqueur tue le perdant. C’est ainsi que Broomhilda va appartenir à Calvin Candie : il ira la chercher dans sa chambre à coups de ceinture. Elle tente alors de s’enfuir toute nue et, une fois dehors, tombe dans la boue : désormais elle est lui appartient.

Ces évènements se déroulent quatre mois avant que Django et Schultz apprennent le nom du propriétaire de Broomhilda.

django unchained screenplay scénario kerry wahsingtonUn scénario beaucoup plus violent et romantique

Toute cette partie du scénario absente du film avait en fait une grande importance : plusieurs scènes devaient montrer davantage les horreurs de l’esclavage et du racisme. L’utilisation du mot ‘nigger’ a fait polémique aux USA, mais Quentin Tarantino allait plus loin dans sa version originale du scénario avec notamment plusieurs lignes de dialogues encore plus cruelles ou l’image d’un enfant blanc d’environ 14 ans, avec un chien, qui conduit comme un berger un troupeau d’enfants noirs esclaves… De plus, Leonardo Di Caprio avait l’occasion de jouer un vrai grand rôle de méchant encore plus détestable que ce qu’il est dans le film. En perdant de vue ce personnage féminin majeur, Django Unchained donne beaucoup moins d’importance au caractère sacré de la promesse amoureuse d’aller la sauver (‘kill is love’ disait déjà Tarantino dans Kill Bill).

Ce n'était pas seulement la vengeance de l’esclave Django accompagné du chasseur de prime Schultz. Le scénario c’était aussi l’histoire de cette femme Broomhilda qui symbolise toutes les injustices et violences commises durant ces années d’esclavage.

Dans ce script, Broomhilda était plus un enjeu qui motivait la quête des deux hommes Django et Schultz, alors que dans le film elle est, peut-être, plus simplement la récompense de leur quête...

Oscar du meilleur scénario, le film Django unchained est devenu le plus grand succès de Quentin Tarantino. Le film a rapporté 380 millions de $ dans le monde. En France, il battu tous les films du réalisateur en nombre de spectateurs (3,7 millions d'entrées)

Marion Cotillard chez les Frères Dardenne

Posté par vincy, le 25 février 2013

Jean-Pierre et Luc Dardenne semblent avoir pris goût aux stars glamour. Après Cécile de France dans Le gamin au vélo, ils ont choisi l'oscarisée, césarisée et diorisée Marion Cotillard pour être la vedette de leur prochain film, Deux jours, une nuit.

Le film sera tourné cet été en Belgique. Cotillard interprètera le rôle de Sandra, une femme menacée de le licenciement. Aidée par son mari (Fabrizio Rongione), elle a deux jours et une nuit pour convaincre ses collègues de renoncer à leur prime pour qu'elle puisse conserver son poste.

Le film est coproduit par la société des frères Dardenne en Belgique (Les Films du Fleuve) et la société de Denis Freyd en France (Archipel 35).

D'ici la sortie du film, qui devrait être prêt pour Cannes 2014, on verra l'actrice dans Low Life de James Gray et Blood Ties de son compagnon Guillaume Canet.

Oscar du meilleur court-métrage, Paperman sera en bonus du DVD/Blu-Ray des Mondes de Ralph

Posté par vincy, le 25 février 2013

Oscar 2013 du meilleur court-métrage d'animation cette nuit, Paperman de John Kahrs était notre "Instant court" vendredi dernier. Ecran Noir a du flair...Le film a aussi gagné le prix du meilleur court métrage aux Annie Awards, les Oscars de l'animation.

Ce poétique et mélancolique film en noir et blanc (avec une touche de rouge à lèvres) produit par Walt Disney est une douce allégorie où le papier joue les flèches de Cupidon. Le romantisme lutte contre un quotidien uniforme et conventionnel... À défaut d'être visible en salles, Paperman sera ajouté aux bonus de l'édition Blu-ray et DVD des Mondes de Ralph.

Le DVD/Blu-Ray sera disponible le 5 avril prochain.

A noter que Walt Disney a remporté 11 fois cet Oscar depuis 1932. Paperman est son premier Oscar du meilleur court métrage animé depuis 1969!

A cela il faut ajouter que l'Oscar du meilleur film d'animation a également été attribué au studio Walt Disney avec Rebelle. Depuis sa création en 2002, cet Oscar a été remporté 7 fois par Pixar et Disney.

Argo, un Oscar du meilleur film pas comme les autres

Posté par vincy, le 25 février 2013

Quentin Tarantino pour le scénario, Christoph Waltz pour le second rôle masculin et Ang Lee pour la réalisation ont reçu leur 2e Oscar dans ces catégories respectives. Daniel Day-Lewis a remporté son troisième Oscar du meilleur acteur. Un record, seulement dépassé par les 4 Oscars pour Katharine Hepburn. De même James Bond a gagné ses deuxième et troisième Oscar dans l'histoire de la franchise (seul Opération Tonnerre avait gagné celui des effets visuels auparavant). Jennifer Lawrence, à 22 ans, est la plus jeune oscarisée en tant qu'actrice après Marlee Matlin. Un cinéaste autrichien (Michael Haneke) a gagné pour la première fois l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. On peut ajouter un gagnant ex-aequo, dans la catégorie montage son (Zero Dark Thirty et Skyfall). C'est la première fois que cela arrive depuis 1994 (deux gagnants se partageaient l'Oscar du meilleur court métrage).

Argo, outsider jusqu'à la soirée des Golden Globes

Et pourtant, derrière ces "faits", c'est bien Argo qui marquera l'histoire de ces 83e Oscars. Début janvier, Lincoln est encore favori, avec 12 nominations aux Oscars. Zero Dark Thirty a séduit les critiques américains mais une controverse commence a plombé son buzz. Et comme cette année, le calendrier déconnecte les nominations aux Oscars de la remise des Golden Globes, Argo semble un outsider : aucune nomination dans les catégories réalisation et interprétation. Warner Bros doute alors que le film puisse battre Lincoln.

Mais le dimanche 13 janvier, les Golden Globes couronnent le film et son réalisateur. Durant un mois, le parcours du combattant devient une voie royale pour Affleck et ses producteurs, Clooney et Heslov : les British Awards, la Guilde des réalisateurs, la Guilde des producteurs, la puissante Guilde des acteurs, la Guilde des scénaristes  et même les "snobs" Césars français décernent leur prix le plus prestigieux à cette histoire de grande évasion iranienne. Une razzia rarement réalisée.

Seulement trois statuettes, mais une First Lady en bonus

C'est donc la première fois depuis Miss Daisy et son chauffeur en 1989 qu'un film gagne l'Oscar le plus important sans que son réalisateur ne soit nominé! C'est aussi la première fois depuis 2005 (Collision) que l'Oscar du meilleur film revient à une production qui ne gagne que trois Oscars au total (le record est toujours détenu par Sous le plus grand chapiteau du monde, 1952, avec deux Oscars). Clairement Argo a défié les annales de l'Académie. Pas étonnant, par conséquent, que même la personnalité qui dévoila le nom du vainqueur n'était ni sur scène ni une personnalité du cinéma. Dialoguant avec Jack Nicholson, la "First Lady" Michelle Obama usa de la formule habituelle pour sacrer Argo, en direct et en duplex de la Maison Blanche (après la Reine d'Angleterre qui joue avec James Bond pour l'ouverture des Jeux Olympiques de Londres l'été dernier, on se demande si Valérie Trierweiler remettra une Palme d'or à Cannes...).

Sans doute aussi, Obama voulait elle ainsi remercier les producteurs du film Ben Affleck et George Clooney, généreux donateurs et fervents soutiens de son mari lors des campagnes électorales de 2008 et 2012.

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Tapis rouge et oscarisés en photos sur notre Tumblr

Oscars 2013 : un saupoudrage sans beaucoup de surprises

Posté par vincy, le 25 février 2013

ben affleck george clooney argo oscars

Sans trop de suspense, les Oscars (tout le palmarès) ont couronné Argo de Ben Affleck, qui repart également avec l'Oscar du meilleur scénario / adaptation et l'Oscar du meilleur montage. Le film produit par Affleck et Clooney vient de passer la barre des 130 millions de $ de recettes au box office US : il a surtout raflé la plupart des prix depuis les Golden Globes en janvier.

Argo, qui, au passage, jette un regard ironique et parodique sur Hollywood décidément narcissique, a rapidement surclassé ses concurrents au fil des cérémonies. Depuis le Million Dollar Baby d'Eastwood, la Warner n'avait jamais reçu autant d'honneurs.

Mais la seule véritable surprise de cette soirée venait d'ailleurs : L'Odyssée de Pi. Ang Lee a été sacré meilleur réalisateur, et le film a récolté 4 statuettes dont celle de la meilleure musique. Ce qui en fait le film le plus oscarisé de l'année, devant Argo et Les Misérables (3), Skyfall, Lincoln et Django Unchained (2). Les Oscars ont découvert Ang Lee il y a 19 ans avec Garçon d'honneur nommé dans la catégorie du meilleur film étranger. C'est son deuxième Oscar du meilleur réalisateur après celui pour Brokeback Mountain en 2006. Ils sont peu ces trente dernières années à avoir deux Oscars : Eastwood, Stone, Spielberg.

Spielberg apparaît du coup comme le grand perdant de l'année. Lincoln était le film le plus nommé et il devra se contenter de l'Oscar du meilleur acteur pour Daniel Day-Lewis et celui des meilleurs décors. Notons au passage que Day-Lewis devient le recordman de sa catégorie avec 3 Oscars du meilleur acteur. Encore un et il égalera Katharine Hepburn.

La jeune Jennifer Lawrence a finalement battu Jessica Chastain pour l'Oscar de la meilleure actrice. Une récompense qui arrive tôt dans la carrière de la comédienne, ce qui n'est pas sans risques pour la suite... Ce sera le seul Oscar pour Happiness Therapy. Autre actrice douée de cette génération, Anne Hathaway qui décroche l'Oscar du meilleur second-rôle féminin (Les Misérables). Les deux Oscarisées ont d'ailleurs bénéficié de leur visibilité dans deux gros blockbusters (Hunger Games pour l'une, Dark Knight Rises pour l'autre).

Quentin Tarantino et Christoph Waltz (Django Unchained) ont reçu chacun leur deuxième Oscar. Tarantino a été récompensé pour son scénario, 18 ans après celui de Pulp Fiction. Waltz avait déjà été oscarisé pour son second-rôle dans un autre Tarantino, Inglorious Basterds.

Et sinon? Un doublé pour Walt Disney, roi de l'animation avec Rebelle et Paperman. Un hommage à James Bond avec Shirley Bassey interprétant Goldfinger, Adèle, oscarisée pour sa sublime chanson de Skyfall et un oscar du meilleur montage sonore (ex-aequo, chose rare).

Et enfin, Amour d'Haneke. Palme d'or, Golden Globe, César, European Film Award... le film aura également raflé l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. C'est le premier Oscar pour l'Autriche dans cette catégorie, même si, techniquement, le film est français : ce qui fait un total de 13 Oscars pour la France, autant que pour l'Italie.

Finalement ce saupoudrage récompensant tous les grands succès de la fin 2012 (hormis Amour, tous ont récolté plus de 200 millions de $ dans le monde) a laissé peu de place aux films plus audacieux ou singuliers comme Les bêtes du sud sauvage ou Moonrise Kingdom. Pire, les Oscars ont été décernés à des talents souvent déjà oscarisés auparavant. Dans les catégories reines seuls les récipiendaires pour la musique, le scénario / adaptation ainsi que les deux actrices n'avaient jamais été primés.

Our Kind of Traitor, un nouveau John le Carré en préparation

Posté par vincy, le 24 février 2013

John Le Carré conquiert Hollywood. Après le succès critique et public de La taupe, les projets de films adaptés des best-sellers de John le Carré foisonnent. Anton Corbijn prépare Un homme très recherché (voir notre actualité du 26 septembre 2012).

Dernier en date, Our Kind of Traitor (Un traître à notre goût), produit par Studiocanal, déjà à l’origine de La taupe. Ewan McGregor est déjà engagé pour le rôle principal. Ralph Fiennes et Mads Mikkelsen sont en négociations avancées.

McGregor, jeune professeur à Oxford, et sa copine, une avocate, sont en vacances dans les Caraïbes. Ils sont invités dans la propriété privée d'un oligarque russe et blanchisseur d’argent menacé (Mikkelsen, a priori). Le couple est piégé. Les services secrets britanniques sont contraints de s'en mêlés. Fiennes incarnera un médiateur du gouvernement britannique. Des renseignements sur des circuits internationaux du recyclage de l'argent mafieux sont en jeu.

Reste à trouver l’épouse d’Ewan.

Le film sera réalisé par Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown) . Le tournage de cette grosse production (30 millions d’euros) se déroulera dès cet été à Moscou, Marrakech, en France, en Allemagne et en Australie. La sortie est prévue pour 2014.

Le roman de John le Carré est paru en 2010 (et un an après en France). Le miroir aux espions, L'espion qui venait du froid, L'appel de la mort, La petite fille au tambour, La maison Russie, Le tailleur de Panama, The Constant Gardener et La Taupe ont déjà été adaptés.