Cannes 2015: Qui est Alice Winocour?

Posté par vincy, le 15 mai 2015, dans Cannes, Films, Personnalités, célébrités, stars.

alice winocour3 courts métrages, un premier long et dès le deuxième film, elle est en sélection officielle à Cannes, à Un certain regard. Alice Winocour, 39 ans, scénariste issue de la Fémis promo 2002, prend son temps entre chaque projet, mais assure son ascension dans le cinéma français.

Avec Maryland, elle change de trauma et de sujet. Matthias Schoenaerts y incarne un soldat revenu d‘Afghanistan avec des troubles posttraumatiques. Incapable de retourner au combat, il se retrouve chargé d’assurer la sécurité dans la villa luxueuse d’un homme d’affaires libanais, Imad Whalid, marié à Jessie (Diane Kruger). Une histoire de paranoïa...

Ce n'est pas si loin d'Augustine, son premier long métrage, avec Vincent Lindon et Soko. Présenté à la Semaine de la Critique il y a trois ans, le film traitait de l'hystérie féminine, à la manière d'un David Cronenberg, entre érotisme clinique et crises existentielles, science et nature. Il y a avait de la perversité, du voyeurisme, du sado-masochisme, de la domination. Un film cérébral, mais pas forcément sensuel.

Il fut nominé aux César. Kitchen, son premier court, il y a dix ans, avait reçu quelques prix, suivi de Magic Paris et Pina Colada. Chez Winocour, les relations amoureuses ne sont jamais simples. Les individus sont poursuivis par leurs démons. Le désir est toujours troublé... Il y a toujours un soupçon de transgression mais surtout une ambition réellement féministe dans son cinéma. Dans Augustine, elle exposait la manière dont les hommes, bourgeois, dominants, se servaient des femmes, nues, considérées comme malades. Le psyché la fascine. Tout comme la peur.

A l'instar de Céline Sciamma ou Rebecca Zlotowski, Alice Winocour trace un chemin singulier, au féminin, dans le cinéma français. Une voie où les corps, les sons, l'oppression et la revanche sont fusionnés. Elle a le cinéma dans le peau, et n'a qu'une envie : écrire et tourner le film suivant.

Ce qui ne l'empêche pas de participer à d'autres scénarios: le très beau Ordinary People de Vladimir Perisic (Semaine de la critique, 2009) ou Home d'Ursula Meier (Semaine de la critique, 2008). Des histoires d'exil. Loin des récits intimes et même intérieurs de ses propres oeuvres.

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