David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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Ses tâches de rousseur et ses yeux verts le distinguent immédiatement à l’écran. Pas vraiment une gueule de beau gosse. Mais assurément Eddie Redmayne charme autant qu’il épate. Pour ses 33 ans, le jeune homme s’est offert un mariage et un rôle à décrocher tous les grands prix : Golden Globes, Oscars… Il incarne le scientifique anglais handicapé Stephen Hawking, sur plusieurs décennies, dans Une merveilleuse histoire du temps (The Theory of Everything). Il y a là une performance à la Daniel Day Lewis (My Left Foot). Il est en train de basculer dans les acteurs qui comptent, et se retrouve, simultanément, à l’affiche d’un blockbuster hollywoodien, Jupiter Ascending de Lana et Andy Wachowski.

Eddie Redmayne a roulé sa bosse depuis plus de dix ans pour en arriver là. Certes, au cinéma, on ne le croise que depuis 2006. C’est même Robert de Niro qui lui offre son premier rôle important dans Raisons d’Etat, où il incarne le fils de Matt Damn. Il enchaîne avec deux films d’époque très britanniques Elizabeth: l’âge d’or et Deux sœurs pour un roi. Personne ne le remarque vraiment : il est le jouvenceau des cours royales. Plus notable, sa relation ambiguë et dépendante, pour ne pas dire fusionnelle avec sa mère, incarnée par une fantastique Julianne Moore, dans Savage Grace. On le croise aussi dans un mélo médiocre, The Yellow Handkershief où il partage l’affiche avec Kirsten Stewart. Il est d’ailleurs généralement bien entouré même dans des mauvais films (croquemort dans Points de rupture avec Jessica Biel, Forest Whitaker et Patrick Swayze , moine combattant la peste dans Black Death avec Sean Bean, avec un chapeau de cow boy allumeur dans Hick avec Chloë Grace Moretz et Alec Baldwin).

En fait il faut attendre 2011 pour voir Eddie Redmayne dans un grand rôle au cinéma. Dans My Week with Marilyn, il incarne un employé de Laurence Olivier qui tombe amoureux de Marilyn Monroe durant le tournage du Prince et la danseuse. Très à l’aise dans son personnage, il convainc Hollywood d’être Marius dans la version cinématographique du musical Les Misérables.

Il faut dire qu’entre temps le comédien a récolté gloire et succès. La gloire sur les planches avec la pièce Red (2010) qui amène à la maison un Laurence Oliver award (décidément) de Londres et un Tony Awards de Broadway. 8 années après ses débuts sur scène, le voici consacré des deux côtés de l’Atlantique avec la même pièce. Doublé assez rare. La même année, il est la star de la série TV Les Piliers de la terre, en interprétant Jack, d’après le best-seller de Ken Follett. Seul bémol, il a tourné un pilote pour HBO, réalisé par la cinéaste oscarisée Kathryn Bigelow, et qui ne sera finalement pas transformé en série.

Le voici donc à l’orée d’une nouvelle carrière après un hiver 2015 où il est passé du statut de très bon acteur anglais à celui de vedette internationale. Certes, il était physiquement reconnaissable sur les publicités de Burberry (alors qu’il se fiche de la mode). Mais aujourd’hui le londonien Redmayne a son destin devant lui. Bien sûr, il relativise. « Tous les comédiens apprennent leurs texte et c’est rassurant de savoir que même Ben Kingsley marche en rond dans son salon pour apprendre son texte. » Pour lui, il n’y avait que le théâtre. Il s’avoue ignorant au cinéma (Scarlett Johansson lui a même fournit une liste de films à voir tellement il n’y connaissait rien). Mais c’est un bosseur, un perfectionniste, et même un obsessionnel. Il devient vite incollable sur un personnage. Mais à fleur de peau, il peut ne pas supporter une mauvaise critique. Eddie Redmayne, grand fan du bleu d’Yves Klein, adorateur de paris et du Derbyshire, ne peut pas s’engager sur un rôle tiède. Il aime les transformations, et même la métamorphose. On pourra le croire cérébral mais ce sont bien ses trippes et sa chair qui parlent à sa place.

vincy


 
 
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