David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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WHO'S WOO





   Des colombes, des scènes d'action chorégraphiée comme des ballets de Noureev, des héros de polar, chevaliers des temps moderne, John Woo c'est plus qu'un simple réalisateur de film d'action, c'est un mythe, une légende du cinéma mondial contemporain; son nom est désormais une marque de fabrique, son style une griffe mille fois copiée mais jamais égalée. Même si depuis son exil hollywoodien, des Johnny To et autres Stephen Chow lui ont donné un petit coup de vieux.
John Woo est le symbole du cinéma hong-kongais, du cinéma asiatique qui révolutionne le cinéma apportant de la profondeur sentimentale et de la virtuosité au cinéma d'action d'hollywood.
Notre génie est un homme romantique et mystique, amoureux des comédies musicales de Jacques Demy et des films de la nouvelle vague, des polars de Jean-Pierre Melville, des cascades de Belmondo et des western de Sam Peckinpah.
Né en 1946 à Guangzhou (Canton), issu d'une famille de chinois catholique qui s'exilera à Hong-Kong, John Woo sera initié au cinéma par sa mère; malgré la pauvreté de son ménage dû en partie à la maladie de son père, elle l'emmènera au cinéma chaque semaine contempler les divertissements de l'âge d'or d'Hollywood. La vision de ces merveilles marqueront à jamais le cinéaste. Le duel de chevaliers comme le ballet des actions sont omniprésents dans ses films.
Par chance, ses frais scolaires seront payés par une famille américaine et le jeune Woo fera ces études au Matteo Ricci College, une école Luthérienne. Il fonde la troupe de théâtre « Chinese Student Weekley Theatre », organise des séances de projections de films de la Nouvelle Vague et du cinéma d'avant garde et réalise des petits courts expérimentaux en 8 ou 16 mm. A ses cotés un jeune et talentueux monteur David Wu, qui n'a que 17 ans et deviendra le monteur de ces futurs chefs-d''oeuvre.
A 23 ans, il décroche un job de script-doctor au sein de la compagnie Cathay Studio puis devient l'assistant en 1971 du maître des films d'arts martiaux Chang Cheh (Blood Brothers), pour la plus grande société de production hong-kongaise, la Shaw Brother. Pour celle-ci, il exécute un film de commande inénarrable, The Dragon Tamers appelé également Belles Of Taekwondo (tout un programme), et enchaîne avec une production indépendante, le très noir Farewell Buddy. Ce film est si violent qu'il est censuré et ne pourra sortir que deux ans plus tard dans une version expurgée des passages sensible sous le titre The Young Dragon. Derrière cette sortie, une société de production hong-kongaise naissante, la Golden Harvest, qui l'engage. Grâce à deux films, il se fait un nom et une réputation : Hand Of Death, film de kung-fu avec la star de l'époque Samo Hung, révélant le jeune Jackie Chan ; et Princesse Chang Ping, un magnifique opéra chinois filmé avec virtuosité.
Il est alors engagé pour réaliser une comédie, Money Crazy avec la superstar de l'époque Ricky Hui, le Jerry Lewis chinois. Le succès public du film est énorme au grand dam de John Woo condamné à réaliser platement la suite des frasques de Ricky Hui.
Il tente bien une excursion dans le wu-xia-pan (film de cape et d'épée chinois) avec la magnifique Dernière Chevalerie mais celle-ci est boudée par le public. Dès lors, John Woo devient un simple exécutant et réalise sans entrain les comédies délaissant son style et ses thèmes fétiches. On a du mal à le croire.
C'est sa traversée du désert artistique. En 1983, par réaction à la vacuité des comédies qu'il filme, il met en scène un monument de barbarie, un faux film de guerre, Les Larmes du Héros, qui sera lui aussi censuré, une nouvelle fois en raison de sa violence. Le cinéaste s'exile alors à Taïwan, réalise deux films, deux nouvelles comédies qui n'attireront pas le public, The Time You Need a Friend et Run Tiger Run Sa carrière aurait pu s'arrêter là et le nom de John Woo demeuré à jamais inconnu par le public occidental.
Mais Tsui Hark, le Spielberg asiatique, certainement le plus grand réalisateur hong-kongais des années 80, l'auteur de films mythiques comme Il Etait Une Fois En Chine ou Zu La Montagne Magique, vient de créer en 1984 sa propre compagnie Film Workshop. Inspirateur de la nouvelle vague asiatique basé sur l'indépendance des auteurs par rapport aux studios, il relance la carrière de John Woo en produisant Le Syndicat Du Crime, un polar urbain avec une ambiance inspirée des films de Jean-Pierre Melville.
Le film consacre son talent d'auteur et celui de son acteur principal Chow Yun-Fat qui deviendra l'acteur fétiche du maître. Le Syndicat Du Crime - et sa suite moins brillante malgré un flingage final époustouflant - cassent la barque au box-office.
John Woo réalise en 1989 son film le plus abouti The Killer le dernier film produit par Tsui Hark. The Killer ou Le Samouraï (de Melville) version hong-kongaise est devenu un film culte, la quintessence de son style et de ses thèmes de John Woo avec des fusillades épiques, montées de mains de maître par David Wu, des héros rivaux et amis qui respectent un code d'honneur comme les samouraïs d'antan. Une leçon de ciné.
Tsui Hark retarde la sortie du film et nos deux compères s'opposent sans merci. Désormais, John Woo produit ces films en indépendant. Il enchaîne un polar comique exotique et son film le plus sombre : Les Associés, excursion sur la Côte d'Azur et dans Paris, puis Une Balle dans La Tête, avec notamment une première partie au Vietnam inspiré par ces propres souvenirs de jeunesse. Sur une histoire quasi-identique, Tsui Hark réalise Le Syndicat Du Crime 3, ultime épisode de leur rivalité artistique, car la suite de la carrière de John Woo est à Hollywood et après un dernier film avec Chow Yun-Fat, A Toute Epreuve, il se lance dans la Cité des Anges plein d'ambition. Passage obligé pour tout réalisateur asiatique de film d'action (Tsui Hark et Ringo Lam l'imiteront par la suite) faire un film avec Jean-Claude Van Damme. Chasse à L'Homme est un très mauvais film de John Woo mais un bon film du superhéros belge. Tout est relatif. Par la faute d'un scénario inepte, il ne parvient pas à sublimer l'histoire d'amour et le film n'est qu'une longue poursuite. Pire n'ayant pu obtenir le final cut, le film sera remonté pour éviter une trop grande censure. Ca le poursuit.
Néanmoins le succès du film permet à son réalisateur d'obtenir les clefs d'un projet plus conséquent avec un duo de stars, John Travolta dont la côte est au zénith depuis Pulp Fiction et Christian Slater récent intervieweur de vampires. Pur film de commande, Broken Arrow réalise un score honorable au B.O.. John Woo filme sa vision du mythe américain entre les grands espaces du Far-West et la technologie du bombardier nucléaire. Loin de ses thématiques mystiques et gays, avec la violence habituelle de cet homme non violent.
Malgré un scénario d'une bêtise affligeante et indigne de son oeuvre, Broken Arrow installe définitivement le cinéaste asiatique à Hollywood. Il produit avec la Fox TV une série inspiré de son film Les Associés puis se lance dans la réalisation de Volte-Face (Face/Off).
Ce blockbuster surprise n'est pas seulement un film d'action virtuose, réalisé avec un brio et un sens de la chorégraphie extraordinaire, mais aussi une tragédie grecque, l'affrontement surhumain entre deux hommes Sean Archer, le flic et Castor Troy, le malfrat, interprété tour à tour par John Travolta et Nicolas Cage, survoltés. Volte Face aurait pu s'appeler Docteur Jekyll et Mister Hide, tant le propos désespéré du film est évident :le méchant et le gentil sont en chacun de nous, la différence entre le bien et le mal ne tient que dans la conservation de valeur morale et familiale face à la tentation du divertissement, du jeu. Castor Troy demande en effet souvent à Sean Archer si un jour il va enfin s'amuser, se libérer. Woo se libère : dans l'église, dans un hôpital, sur un bateau, ou même dans ces démoniaques rebondissements qui n'en finissent pas dans le crescendo.
Le film - sans doute son oeuvre la plus percutante - est un immense succès, la consécration pour John Woo. Après avoir produit une nouvelle série TV avec Dolph Lundgren dont il a réalisé le pilote, il a accepté la mission impossible confiée par Tom Cruise : établir avec Mission Impossible 2, le gros succès de l'été 2000. Le pari sera à moitié réussi car malgré des scènes d'anthologie, le film reste en deçà de Volte Face et de ces grands films asiatiques. Passant derrière Matrix et 007, et avec un Cruise qui contrôle tout, le changement de masque ne suffit pas à étendre le suspens; sans véritable méchants, pas de duels mémorables; et seul le romantisme sauve la face de ce film fade.
Mais que les fans se rassurent, la source du génie de John Woo n'est pas tarie. Désormais il compte s'attaquer à de nouveaux genres. Après l'échec désastreux de son film de guerre intitulé WindTalkers qui raconte l'amitié entre Nicolas Cage, garde du corps, et un indien Navajo chargé de créer les codes pour la transmission des messages secrets pendant la seconde guerre mondiale. Puis il exécute Paycheck, thriller futuriste. Comme Broken Arrow, l'ensemble paraît déjà kitsch et ringard. Surtout comparé à un Minority Report. Aimable série B avec un duo pas crédible (Thurman / Affleck), Woo se plante une fois de plus. Et fait douter ses fans.
Il faut désormais qu'il renaisse. Qu'il se régénère. mais la plupart de ses projets sont trop ambitieux, souvent recalés. On le sent hésitant... Il serait temps pour lui de peut-être réaliser son rêve : mettre en scène une comédie musicale. Pour l'instant il a 5 projets en chantiers : un des courts métrages de All the invisibles children (aux côtés de Spike Lee, Ridley Scott ou Kusturica, qu'il cotoie au Jury de Cannes 2005), Spy Hunter (avec The Rock), un remake du Cercle rouge, l'adaptation de He-Man, et un film en Chine...

yannick (+vincy)


 
 
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