David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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GOOD BAD BOY





   Mark Wahlberg voudrait-il nous faire oublier qu'avant de devenir cet acteur talentueux sur qui James Gray repose son film noir, The Yards, il affichait fièrement la casquette à l'envers et les pectoraux huilés sur les posters placardés aux murs des chambres d'adolescent(e)s pré-pubères, assouvissant leurs premiers émois en se projetant la nuit dans les bras du chanteur des New Kids On The Block, qui deviendra bientôt un acteur essentiel dans le discrédit du rap en se lançant dans la carrière solo d'un certain Marky Mark. Marqué façon logo et sigle, exhibant body "buildé" et regard racaille. Parcours atypique s'il en est, la vie de Mark Wahlberg pourrait à elle seule faire l'objet d'un film, dans lequel un gamin agité traverse une adolescence chaotique en banlieue au sein d'un climat de violence et de drogue, connaît la prison, entre dans un Boys Band des plus populaires grâce à son frère, devient mannequin vedette chez Calvin Klein (catégorie slips et caleçons) et finit aujourd'hui dans le clan des acteurs les mieux payés d'Hollywood.
Amusante reconversion pour un petit rappeur aux pantalons larges et aux muscles saillants sorti des bas quartiers. Mark Wahlberg-l'acteur enterre bien vite son sympathique pseudo de "Marky"-le chanteur, espérant désormais être un peu pris au sérieux. Il faut avouer que la vie n'est pas facile tous les jours dans le Massachusetts quand on quitte l'école à 15 ans et qu'on embrasse la carrière de looser professionnel abonné aux petits deals et autres vols sans envergure. Propulsé d'un jour à l'autre aux portes d'une carrière musicale aussi glorieuse qu'éphémère en suivant les traces de son grand frère Donnie, il est compréhensible que ce "Bad Boy" tourne de l'œil et succombe aux stéréotypes d'un chanteur à minettes, se complaisant dans les poses les plus ridicules sur les photos des magazines de filles. Mais à ce point fier de son corps et un tantinet mégalo, notre petit Marky atteint souvent les sommets du ridicule quand, une fois débarrassé de ces ringards de New Kids pour créer ce fabuleux groupe hip hop qu'était "Marky Mark & the Funky Bunch", il laisse glisser son pantalon dans la fièvre des shows pour dévoiler des sous-vêtements vraiment très très moulants (on lui doit la grande mode du boxer, messieurs), se délectant des gémissements excités de ses groupies.
Toujours est-il que cette preuve de bon goût et son impact auprès du public ne manquèrent pas d'attirer l'attention du chantre de la mode, Calvin Klein, entre autres spécialiste du slip, qui lança sa nouvelle campagne de pub avec le corps athlétique de Marky comme support (ou soutien). Plutôt photogénique, le beau gosse tente alors de percer dans l'univers du septième art après l'échec cuisant de son dernier album qui confronta Marky à la réalité cruelle du monde de la musique. Trop vite adulé, trop vite oublié. De quoi lui mettre un peu de plomb dans le crâne.
Un peu par hasard, il accepte un petit rôle dans Opération Shakespeare en 1993, puis un second aux côtés de Léonardo di Caprio l'année suivante dans Basketball Diaries. Pas de quoi crier au génie dans ses interprétations, mais une aisance évidente devant la caméra le décide à participer à d'autres castings. Fear en 1996, Les Truands, The Big Hit, et enfin, la consécration dans Boogie Nights de Paul Thomas Anderson en 1997. Le cinéaste révèlera plus tard un Tom Cruise libidineux ou un Adam Sandler très sage. Il aime les contre emplois. Dans cette fresque jubilatoire sur l'univers du porno du début des années 80, le personnage de vedette bien mambrée ressemblerait presque à la vie réelle de Mark Wahlberg. Un gamin écervelé aux atouts physiques…(impressionnants…) débute une carrière explosive d'acteur star sous la joute de son producteur-protecteur ; mais l'argent, la drogue et les filles faciles entraînent le jeune étalon dans un délire mégalomane qui le mène à sa perte. Enfin, rédemption et humilité achèvent le film dans un joyeux Happy End au son ringardo-jouissif des 80's.
C'est la pleine ascension pour Mark qui trouve ainsi la reconnaissance du public et des professionnels. Le jeune rebelle de pacotille se refait un nom, repart à zéro, laisse tomber les bancs de muscu et prend des cours de théâtre pour perfectionner son jeu. Il choisit avec soin ses scénarios et alterne avec le même engouement blockbusters et films indépendants. Dans Les Rois du Désert, film politiquement sympathique et visuellement riche, il rencontre Georges Clooney qui deviendra sans doute son meilleur ami et conseiller. Il croise aussi David O.Russell. potes pour la vie, ils partagent des valeurs communes (environnement, politique...) qui se concrétiseront dans un rôle étonnant : celui d'un pompier dépressif et écologiste dans I Heart Huckabees. L'année suivante, Clooney et Wahlberg sont à nouveau réunis sur le plateau de Perfect Storm (En Pleine Tempête) pour affronter la houle. Et Wahlberg était pressenti pour le rôle de Damon dans Ocean's 11. Et comme le passé n'est jamais vraiment loin, il interprète la même année le chanteur aux cheveux longs de Metal God : l'histoire d'un groupe rock et de ses tournées, ou, comme le titre l'indique, le répertoire musical de Mark n'est plus groovy mais bien Heavy. Un flop, andoin en regard de sa série de succès. La critique a du mal à avouer qu'il n'est pas mauvais. Le public n'arrive pas à en faire une célébrité adorée.
Le temps de prendre quelques vacances et Mark aura la chance de reprendre le rôle tenu par Charlton Heston dans La Planète des Singes en tournant ce remake particulièrement attendu, dernière folie de Tim Burton. Si le film se fait singer par la critique, le public américain suit avec 70 millions de $ en un week end. Wahlberg a eu raison de quitter l'ombre de Clooney.
L'ex- membre de boy band s'est enfin calmé, a doucement mûri, et comme les bons vins qui donnent toute leur saveur en vieillissant, il est probable que Mark Wahlberg trouve au fil des ans les capacités de devenir un excellent acteur de la trempe d'un bad boy rebelle et charismatique.
Déjà ses rôles sont plus affinés. Il quitte le personnage du héros américain classique, malgré son corps et sa gueule de G.I. S'il se loupe sur le remake de Charade (il n'est pas Cary Grant), il réussit à transformer The Italian Job en hit. Au point d'en faire une suite. Braquage réussi pour l'installer enfin, en tête de B.O., en solo, ou en tout cas en leader. Il pilote les Mini comme personne.
Il s'affiche dans des productions plus ambitieuses, des films d'auteur. Scorsese l'enrôle aux côtés de Damon (bostonnien comme lui) et Di Caprio dans un autre remake (genre qu'il semble affectionner), celui d'Internal Affairs. Film noir et sang, The Departed lui permet surtout d'avancer dans la cour des grands. Et d'oublier quelques incartades. Rédemption cinématographique pour celui qui était un simple objet érogène. Comme quoi, on peut changer. Il se sent pousser des ailes, produisant des séries comme Entourage ou Boardwalk Empire. La reconnaissance le transforme en star tout-terrain : polar alimentaire ou films plus siguliers.
Ainsi, avec The Fighter, de David O'Russell, il réussit l'exploit de voler la vedette à Christian Bale et sa méthode Actor's Studio. En tant que producteur du film, il est nommé aux Oscars.
Son jeu s'affine, et comme le vin, il vieillit bien.
2012 marque ainsi un tournant. Le médiocre Contrebande lui permet de garantir son statut de star bankable. Sur son seul nom, il prend la première place du box office américain. Mais c'est surtout avec Ted qu'il s'impose. L'ours en peluche irrévérencieux lui permet, aux côtés de la belle Mila Kunis, d'être la vedette de la comédie américaine la plus populaire de l'année. C'est même son plus gros succès dans toute sa carrière dans son pays. Après les singes de Burton, l'Ours de MacFarlane. Wahlberg a troqué les publicités de sous-vêtements pour un rôle plus aguicheur : un acteur qui s'inscrit dans la durée, et finance des projets ambitieux pour le petit écran, et parfois pour le grand. Les backstreets sont loin... il a désormais son étoile sur le Hollywood Boulevard.

romain, vincy


 
 
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