David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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EXILS EXOTIQUES





Déraciné. Ca influence forcément son style, ses inspirations, ses désirs. Atom pour Atomique. il est né en face d'une centrale nucléaire. Il vit dans un pays sans Histoire. Il est issu d'un peuple exilé, oppressé, immigré d'Arménie. Cela donnera Ararat en 2002, avec Aznavour, l'arménien le plus célèbre du monde.
Son cinéma est voyeur, fragmenté, déstructuré. Mentalement tortueux, et pourtant très fluide.
Facile d'en parler après ses sacres cannois. Mais qui aurait parié sur ce créatif au début des années 90? La Quinzaine des réalisateurs, par exemple, qui a notamment révélé Scorsese, Jarmusch, Benigni... En sélectionnant Speaking Parts puis The Adjuster, le Festival de Cannes a misé sur un de ses futurs chouchous.
Exotica remportera le Prix de la Critique quelques années plus tard, avant de récolter de multiples honneurs, dont le Grand Prix du Jury, en 97, pour de Beaux lendemains.
Egoyan est alors au sommet, en récoltant tous les prix: Genie, nomination aux Oscars, Grand Prix de Toronto, Spirit Awards... la reconnaissance critique et mondiale (pas encore public, contrairement à Cronenberg) confère au Canadien un statut unique d'auteur-réalisateur.
Doté d'un sens aigu de la narration visuelle, s'inventant son propre langage cinématographique, à la fois clinique et sensuel, appuyé par la musique contemporaine et magnétique de Mychael Danna. Ses films sont comme des puzzles dont l'ensemble fournit des émotions, des réflexions. Il enlace la solitude humaine avec l'aliénation sentimentale dans un monde technophile voire bureaucratique et despotique. Egoyan filme les gens, et à travers eux la société, ses failles, ses responsabilités. Il se sert de la caméra comme d'un miroir reflétant chacune de nos ombres, recevant tous les échos de notre subconscients. Il touche à l'intime avec la douleur.

Mais Egoyan ne se résume pas qu'à son regard particulier de cinéaste. A l'instar de Chen Kaige, il met en scène des Opéras (Salome, Doctor Ox's Experiment). Ce goût pour le grand spectacle et sa mélomanie réunis en font indubitablement un esthète.
Tous ces films le prouve: la musique, l'image mais aussi le rythme tentent une symbiose indispensable. Comme un Opéra. Il joue sur des refrains malsains que l'on fredonne et des airs lyriques qui nous emmènent dans des contrées souvent inquiétantes.
Egoyan est l'un des réalisateurs sur lequel porte les espoirs des cinéphiles. Loin du cinéma pré-formaté, il repousse, à la manière d'un Blier hier ou d'un Kar-wai aujourd'hui, les limites de la grammaire du cinéma, tout en voulant séduire.
Cette séduction, de plus en plus vitale semble-t'il, le conduit désormais ailleurs, dans un nouveau voyage. Cela donne des films moins originaux, plus déséquilibrés, souvent plus critiqués. Il chercherait ses marques. Pourtant ils ont gagné en générosité, en chaleur. Il a suivit les pas de Felicia, en Angleterre, pays gouvernant son Canada. Puis il est retourné aux sources de l'Euphrate, jusqu'au Mont Ararat, jusqu'aux sources de son fleuve, à ses racines arméniennes. Son film n'est pas vraiment achevé. Il y a encore des migrations à entreprendre pour boucler la narration.

Aussi essaye-t-il un nouveau chemin. Quand il réalise un film en costumes, de facture sophistiquée, mélangeant le vice et le show biz, le polar et les imbroglios sentimentaux, une certaine forme de marginalité dans le rêve hollywoodien, Egoyan surprend. Il déçoit un peu plus ses fans d'autrefois et cherche à séduire ceux qui ne le connaissaient pas. Il est loin le temps d'Exotica, où la tentation, l'obsession et le désir fusionnaient l'ensemble es sexualités dans un vertige presque hypnotique, entre Lynch et Antonioni. Where the Truth lies est un bon film noir, mais, malgré son aspect grand public, ne trouve personne pour aller le voir. Plus il est généreux, chaleureux, plus son cinéma déroute et déplaît. Etrange paradoxe où l'on préfère une mystérieuse Sarah Polley à une vedette comme Alison Lhoman.

Le vernis aurait donc changé. Trop brillant, il ne fait pas d'éclat dans nos pupilles. A travers son court métrage pour Chacun son cinéma, il amorce un nouveau virage : le lien entre les images, celles d'Internet et des téléphones mobiles et celles du grand écran. Adoration poursuit cette piste, avec dans le rôle de la blonde indispensable à tous ses films, Rachel Blanchard.
Il revient avec ce film pour la cinquième fois en compétition officielle à Cannes. La Croisette l'adore...

vincy


 
 
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