David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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ZAC', ZONE D'ACTIVITE CINEMATOGRAPHIQUE





La trentaine, entre le baroudeur style Le Bihan et le séducteur type Magimel, Jonathan Zaccaï, belge, est un être difficile à cerner. Malgré les cernes plus que visibles qui soutiennent ses yeux. En interview, sympathique, il raconte sa vie avec désinvolture, mais est-ce que le roman est crédible ou inventé? D'ailleurs, il est belge, mais réside à Paris, flirte avec l'Amérique, et ses racines sont égypto-polonaise. Imaginez le mélange. L'architecte et la peintre lui ont donné le goût de la matière, du matériau, de la construction, du concret. Il semble avoir les pieds sur terre, mais une imagination débordante. Jonathan Zaccaï a-t-il eut toutes ses vies en si peu de temps? Romancier, bientôt cinéaste, ancien vendeur, icône de pub, ... Peut-être tout simplement se cherchait-il jusqu'à finalement se trouver le plus beau rôle de sa vie : non pas comédien, mais spectateur. Il aime observer, rester à distance, en dehors du cercle. Il regarde les personnages passer, les propositions tomber. Il voit sa vie passer. Se sent acteur dans chacune de ses phases, qu'il soit à New York, Londres ou Bruxelles. Il joue à être. Il voyage même dans sa tête. Ne se sent appartenir à aucune famille, à aucun pays. Il aime écouter un vieux tube pop français comme de l'électro chic.

Ce décalage permanent, ce troisième oeil sur le monde, conforte cette allure nonchalante, ce côté "j'men foutiste" qu'il traîne derrière ses baskets. Il vit son existence comme s'il s'agissait d'un film, s'enflammant pour une histoire romanesque avec une Sud Américaine, confondant romance à l'écran et aventure en ville, se doutant qu'on n'a qu'une seule vie, et qu'elle est brève. Si un jour il arrête de faire le comédien en vogue, il passera à autre chose. Sans regrets. Avec ironie. Après un démarrage laborieux en tant que comédien au début des années 90, la petite vingtaine, achevant son "sacre" par une participation dans la sitcom planétaire "Sous le soleil", il s'en va, écrit, insatisfait, tente de monter un film, projet presque bouclé mais finalement avorté. Il revient donc sur les plateaux grâce à un premier film, réalisé par une femme. Deux notions qui se croiseront souvent : il plaît aux réalisatrices, il aime l'énergie des premières oeuvres. Il sera souvent le mâle, dominant ou trimballé, salaud ou complètement naïf. En 2000, donc, pour ses 30 ans, les choses sérieuses commencent. Il est l'homme idéal pour la vierge Sybille dans Petite Chérie, d'Anne Villacèque. Le film se fait remarqué. Marion Vernoux l'enrôle pour être l'un des princes de ses Reines d'un jour. Il croise Viard, 3 ans avant Le rôle de sa vie côtoie Poupaud, Lopez, Melki, Harrel et Lanoux. Le voilà "le blond de service". On sent que son charisme, sa gueule, sa beauté plus virile que "metrosexuelle", plus animale que picturale, attire les cinéastes femmes. Il enchaaîne donc avec le film qui le révélera : Bord de mer, de Julie Lopes-Curval. Caméra d'or à Cannes, Zaccaï est le coeur de ce film au féminin. Fils de Bulle Ogier, petit ami d'Hélène Fillières (déjà dans le Vernoux), il incarne le thème central du film : l'état de transition, entre les mouvements de l'activité estivale et la tranquillité de son métier hivernal, entre le stable et la bougeotte. Un peu à l'image de sa vie, ne sachant jamais lequel des deux états lui convient le mieux.
Ducastel et Martineau, qui n'ont pas leur oeil de mateur dans leur poche, l'engage pour jouer l'hétéro prof, hétéro pour combler les nuits d'Ascaride, prof pour enseigner à Ludovic. Le film est expérimental. Mais il continue de bouffer l'écran. Il est le pilier solide, les épaules larges de Ma vraie vie à Rouen. Dans Le Tango des Rachevski, premier film, il est juif, futur marié, à la recherche de ses racines. Il s'invite dans le trio de Nicolas Saada pour un court métrage, Les Parallèles, où Pailhas et Amalric se croisent dans une destinée fatale.

2004 sera alors son année la plus belle. Revenant dans un film surnaturel de Robin campillo (avec là encore Géraldine Pailhas), il est surtout l'objet des tentations dans son premier succès public : Le rôle de sa vie le met au milieu de Karin Viard et d'Agnès Jaoui. Cela plaît à 700 000 spectateurs, qui le découvrent jardinier. Mal à l'aise dans le glamour, mâle à l'aise dans l'amour. Il enchaîne les tournages et les auditions. Passant d'une comédie romantique à un rôle de violonniste, d'Anne Fontaine à Jacques Audiard. Il est toujours dans cette veine du cinéma français d'auteur, avec le vernis nécessaire pour que festivals ou critiques ne l'esquivent pas. Avec les plus belles actrices dans ses bras (De Fougerolles, Atika...), il vit son rêve éveillé. Ne perdant pas de vue qu'il est avant tout un auteur. Préférant choisir ses films par fidélité à ceux qui lui ont donné sa chance avant que sa réputation ne se fasse. Construisant comme une belle maison une vie qu'il doit remplir. Et surtout veillant, jalousement, à ne pas brider son insatiable liberté. Nomade, comme son époque l'exige.

vincy


 
 
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